LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Zadig, Voltaire, 1749

Commentaire de texte : Zadig, Voltaire, 1749. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  2 187 Mots (9 Pages)  •  1 424 Vues

Page 1 sur 9

Nouvelles littéraires, 1749.

_____________________________________________________

Voltaire lu par Rousseau

On pourrait confronter la lecture de Zadig à ce jugement de Rousseau su Voltaire.

<< Voltaire, en paraissant toujours croire en Dieu, n’a réellement jamais cru au diable, puisque son Dieu prétendu n’est qu’un être malfaisant qui, selon lui, ne prend de plaisir qu’a nuire. L’absurdité de cette doctrine, qui saute aux yeux, est surtout révoltante dans un homme comblé de biens qui, du sein du bonheur, cherche à désespérer ses semblables par l’image affreuse et cruelle de toutes les calamités dont il est exempt. >>

Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, livre IX.

Approches du conte philosophique voltairien

Le conte philosophique est, nous l’avons vu, un genre <<inventé>> par Voltaire. Les textes ci-dessous permettent de mieux en cerner les caractéristiques essentielles, à commencer par ce que devrait être un conte pour la belle Amaside, personnage du taureau blanc de Voltaire.

<< Tous ces contes m’ennuient, répondit la belle Amiside, qui avait de l’esprit et du gout. Ils ne sont bons que pour être commentés chez les Irlandais par ce fou d’Abadie, ou chez les Velches par ce phrasier d’Houteville. Les contes qu’on pouvait faire à la quadrisaïeul de la quadrisaïeul de ma grand-mère ne sont plus bons pour moi, qui ai été élevée par le sage Mambrès, et qui ai lu l’Entendement humain du philosophe égyptien nommé Locke et la Matrone d’Ephèse. Je veux qu’un conte soit fondé sur la vraisemblance, et qu’il ne ressemble pas toujours à un rêve. Je désire qu’il n’ait rien de trivial ni d’extravagant.je voudrais surtout que, sous le voile de la fable, il laissât entrevoir aux yeux exercés quelque vérité fine qui échappe au vulgaire. Je suis lasse du soleil et de la lune une dont vielle dispose à son gré, des montagnes qui dansent, des fleuves qui remontent à leur source et des morts qui ressuscitent ; mais surtout quand ces fadaises dont écrites d’un style ampoulé et inintelligible, cela me dégoute horriblement. >>

Voltaire, Le taureau blanc, 1773.

_____________________________________________________Le conte et son lecteur : le texte ci-dessous s’attache à l’analyse de la pédagogie voltairien.

<<Démarche hautement et fortement philosophique du conte voltairien donc, tout autant par la leçon donnée que par la volonté pédagogique de conduire le lecteur à percevoir lui-même la vérité à laquelle adhère le philosophe. Car c’est bien à partir de cette pédagogie du conte qu’il faut organiser l’analyse. On peut dire d’abord qu’il constitue la traduction narrative, la mise en scène de réflexions et de débats philosophiques sauvés de l’aridité des traités de métaphysique. Qu’on en juge : qu’est-ce que la destinée, quels sens ont les évènements de notre vie, et voilà pour Zadig ; le dualisme et manichéisme, c’est le thème du conte Le blanc et le Noir : Jeannot et colin pose la question du bonheur, candide celle de l’optimisme… On n’en finirait pas de dresser le catalogue de cette philosophie, au sens traditionnel, mise en contes. L4innovation de Voltaire est moins peut –être ici dans le choix du sujet, dans les solutions proposées, que dans la mise en œuvre narrative des questions et des réponses.

J-M Goulemot, La littérature des Lumières <<en toutes lettres>>

Bordas, 1989

Ce sont aussi l’écriture même des contes, le style voltairien qui appelle à réflexion

<<Mais ce qui reste en définitive de toutes ses œuvres, c’est bien la fantaisie et verves, qui en sont comme l’écume brillante. En fait, dense et léger tout à la fois, le conte voltairien offre cette particularité remarquable que le plus souvent la fantaisie et la vérité, intimement les deux plans : le besoin qu’il a de parler de lui de se manifester n’a d’égale que son extrême pudeur à faire trop directement à ce qu’il a de plus profond en lui-même. Fondamentalement, inapte à la confession, ce professionnel de la pirouette nous permet rarement d’accéder à sa vie intérieur ; mais la forme du conte permet à son credo de se faire jour à travers un voile d’humer et d’ironie>>

J. Van Den Heuvel, commentaires à l’édition de Zadig,

Le livre de poche 1983.

Interprétation de Zadig

Le propre de Zadig est de proposer une lecture <<ouverte>> qui laisse place à de multiple interprétation dont voici quelques exemples.

« A la fin du conte, [...] la cité est gouverné par la justice te par l’amour. Le combattant à l’armure blanche à instaurer l’idéale sur la terre cette conclusion du récit est encore plus lumineuse que son début dont la limpidité traduisait seulement les illusions de Zadig en quête d’un bonheur individuel. Il s’agit maintenant de bien autre chose : du triomphe de l’esprit pur et du bonheur de l’humanité réconcilier avec elle-même par les voies éclatantes de la sagesse sans doute, la fin de Zadig ne marque-t-elle pas la fin de l’histoire. Tout porte à croire que l’esprit humain ne se tiendra pas fort longtemps à ces sommets : ‘’on bénissait Zadig et Zadig le ciel’’, mais il ne s’agit là vraisemblablement que d’une heureuse il n’en reste pas moins que l’humanité guidée par la sagesse de Zadig, à emporter sur elle-même une victoire éclatante. »

J. Van Den Heuvel, Voltaire dans ses contes,

Armand Colin, 1967.

« L’ange Hermite vient faire une démonstration par l’exemple, complétée par un sermon. Faut-il admettre que ce ‘’ révérend-père’’ parle au nom de l’auteur ? L’argument est lourd, puéril parfois. On ose affirmer que voltaire l’a voulu tel. Ne serait-ce pas plutôt le signe qu’il a cessé d’y adhérer ?il est du coter de Zadig : il objecte ses ‘’mais’’ au raisonnement de l’ange leibnizien celui-ci ayant recours pour trancher à une démonstration surnaturel, Zadig ‘’adore’’ et ‘’se soumet’’. Mais son esprit n’est pas convaincu. Conclusion incertaine. En face d’un monde déconcertant, ce n’est pas une philosophie que définit Zadig ; c’est une attitude qu’il propose : une gaieté travaillé

...

Télécharger au format  txt (14.1 Kb)   pdf (143.7 Kb)   docx (14.5 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com