Tu te lèves, l'eau se déplie ; Paul Eluard

Tu te lèves, l'eau se déplie ; Paul Eluard (1932)

Eluard est célèbre par son engagement politique auprès des communistes et par sa proximité avec le surréalisme ( une attitude face à la vie qui se débarrasse de la raison pour se laisser aller aux hasards des images et des événement, une sorte de liberté qui permet d'explorer l'inconscient : images étranges et volontiers absurdes). Il est surtout le poète de l'amour et sa deuxième femme a été le grand amour de sa vie : son surnom est Nush, c'était sa Muse, son inspiratrice. Le recueil dont il est extrait La Vie immédiate, est tout entier consacré à cet amour.

>>Le poème d'amour est fondé sur des images.

A) L' Amour

c'est un hymne à Nush (poésie lyrique)

Le lyrisme tient à la série d' évocations empruntées à la nature avec lesquelles Eluard chante.

anaphore « tu » insiste sur l'intimité du couple.

Verbes évoquent des actions simples, quotidiennes : « tu te lèves » « tu te couches » >> la femme occupe toute la journée du poète.

Le verbe être est répété plusieurs fois, la femme représente tout l'univers à elle seule « tu fais » « tu chantes » /seuls les verbes »abolis » « sacrifies » « mets au monde » deviennent plus symboliques. >> La femme fait disparaître toute indication spatio-temporel.

Elle est aussi la mère : elle est montrée dans sa supériorité « tu mets au monde », l'homme ne peut que lui rendre hommage v.12.

Nush est femme entre les femmes, même si Eluard n'a pas eu d'enfant avec elle.

La femme crée le monde à son image : elle est les deux élément féminins par excellence : l'eau et la terre. La femme se crée elle-même et perpétue l'espèce humaine.

La femme est celle par laquelle le monde est monde v.6 « la terre qui prend racine » ; v.10 « tu […] jeunesse]

Le poète surréaliste se laisse aller aux images et il n'est pas forcément nécessaire de se demander ce qu'elles veulent dire, c'est le hasard qui fait la poésie, qui fait du lecteur un poète. Mais l'abondance des pronoms personnels « tu » recentre ces 14v sur Nush.

B) Les images

Nous sommes sous le signe de la liberté : poésie hétérométrique, blancs typographiques entre les groupes de vers, absence de ponctuation (laisse le lecteur mettre la ponctuation là où il veut), musicalement rimes internes sans qu'il y ait un système qui interdirait la liberté.

v.1 et v.2 : la rime crée la musique / v.3 et v.4 : son en « i »

la femme est évoquée en lien avec les éléments « tu te lèves, l'eau se déplie » et « tu te couches, l'eau s'épanouit » (il n'y a pas de rapport logique)

La femme est donc l'eau, puis la terre (2 éléments féminins) : métaphore filée au v.1, 4 et 5.

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