Tristan et Iseult

Par un philtre d’amour, Tristan et Iseult sont tourmentés par leurs sentiments. Ainsi, les chagrins de l’amour englobèrent complètement Iseult : « Iseult l’aimait. Elle voulait le haïr, pourtant : ne l’avait-il pas vilement dédaignée ? Elle voulait le haïr, et ne pouvait, irritée en son cœur de cette tendresse plus douloureuse que la haine » (ligne 10-11), l’utilisation de la répétition du mot « haine », dans cet extrait, sert à démontrer l’accent mis sur l’émotion ressentie par Iseult ce qui crée un effet d’insistance. En d’autres termes, ça illustre la haine qui empiète lourdement sur le sentiment de tendresse (attachement d’Iseult envers Tristan). À cet effet, il y a eu recours au champ lexical du désespoir. L’emploi de mots tels que « haïr », « vilement », « irritée », « haine » et « douloureuse » représentent un amour si puissant qu’il rend Iseult malade et malheureuse. Ce même amour si pur finit par être impur : « Les aimants s’étreignirent ; dans leurs beaux corps frémissaient le désir et la vie. Tristan dit : “Vienne donc la mort !” Et, quand le soir tomba, sur le nef qui bondissait plus rapide vers la terre du roi Marc, lés à jamais, ils s’abandonnèrent à l’amour » (lignes 44-47).

En résumé, ce que les amants aiment, ce n’est pas l’autre, c’est le fait même d’aimer. C’est un amour passif, où la volonté n’a rien à dire.

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