Tartuffe de Moliere

COMMENTAIRE COMPOSE

TARTUFFE de MOLIERE

SUJET : SCENE 3 /3 VERS 933 à 966 : ON A EN REALITE SURTOUT AFFAIRE A L HABILE ARGUMENTATION D UN FAUX DEVOT

Molière dans Tartuffe, met en scène un hypocrite .La scène 3 est particulièrement importante : Tartuffe, personnage éponyme, entre en scène ; une entrée tardive par rapport aux conventions, il n a été jusqu a présent que décrit par les autres protagonistes.

C est donc la rencontre entre ELMIRE et TARTUFFE, entre une précieuse, jeune et raffinée et un Tartuffe « gros et gras », pieux mais en proie au vertige de l’ amour et de la sensualité.

C est d ailleurs ce contraste qui crée aussi le comique de situation.

Pour sa déclaration d amour, Tartuffe déploie une véritable rhétorique croyant lever un à un tous les scrupules qui pourraient animer Elmire, entreprise qui va s avérer un échec laissant apparaître un faux dévot aux aspirations bien profanes.

Tartuffe a bien une stratégie argumentative, qu il va déployer en utilisant avec habilité une rhétorique faite de nombreuses figures de style de son époque : Apres avoir fondé sa thèse, il va développer en composant un éloge à sa bien aimée, la rassurer sur cet amour qui ne peut être déshonorant car divin et terminer par un ultimatum proche de la supplication.

Il utilise tout au long de son discours un vocabulaire Mélioratif et Hyperbolique : « brillent dans vos pareilles », « parfaite créature », « au plus beau des portraits », « o beauté toute aimable » ;il veut flatter et séduire Elmire ,la mettre dans la meilleure des dispositions possible pour entendre son argumentation .Elle devient une divinité qui ,« en vous est mon espoir ,mon bien ,ma quiétude » ,tient le destin de Tartuffe en ses mains, « de vous dépend ma peine ou ma béatitude ».

Grâce aux périphrases, « l auteur de la nature » et « noir esprit », il vient mêler à son discours amoureux, une argumentation divine qui légitime son propos.

L’omniprésence du « JE », mais un « je » dévalorisant : « mon infirmité », « mon néant », ainsi que la métonymie religieuse de « mon cœur » doivent mettre Elmire en position de supériorité ; elle détient son sort. Cela est aussi souligné par un parallélisme et une antithèse à la fin de la tirade : le « malheur » de Tartuffe dépend du choix de Elmire , « s il vous plait ».

Tartuffe, rusé, va de plus appuyer son argumentation par un savant mélange de discours galants et religieux .Il veut légitimer son amour profane, charnel, par le biais de l amour divin .Et cela dés le premier quatrain, par la référence Platonicienne : la beauté terrestre, « amour des temporelles » est le reflet de la beauté divine ; c est pourquoi en aimant « une parfaite créature » c est à « l auteur de la nature » lui-même que l on rend hommage.

Tartuffe n est donc pas reprimable pour cet amour ,il est même prêt à sortir de sa dévotion pour le subir .Il va jusqu’à se demander si ce n est pas l œuvre du diable « noir esprit » qui le pousse à avoir cet émoi ;et si celui-ci n allait pas l éloigner de sa dévotion «

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