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Sujet de bac Littérature sur Montpensier (le dénouement)

Dissertation : Sujet de bac Littérature sur Montpensier (le dénouement). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2019  •  Dissertation  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  2 290 Vues

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Correction Bac Blanc de Littérature

Question 1 : La nouvelle de Madame de La Fayette, La Princesse de Montpensier et le film de Bertrand Tavernier du même nom, proposent-ils le même dénouement ?

La Princesse de Montpensier est une nouvelle écrite par Madame de Lafayette et publiée, d’abord anonymement, en 1662. Elle raconte les tourments amoureux de l’héroïne avec plusieurs hommes, durant le règne de Charles IX. Bertrand Tavernier en a proposé une adaptation cinématographique en 2010. Les deux œuvres proposent un dénouement quelque peu différent. Quel est le sens de ces modifications par rapport à la fin écrite par Mme de Lafayette ? Nous verrons tout d’abord le sens à donner à la mort de Chabannes, puis nous nous intéresserons à l’évolution du personnage de la Princesse, différente dans les deux œuvres.

La réécriture de la fin par Tavernier pose la question du sens à donner à la mort du personnage de Chabannes. Cette fin donne de la cohérence et de la grandeur au personnage de Chabannes en même temps qu’elle assure la cohérence de l’écriture filmique et qu’elle crée des effets de bouclage.

Chabannes ne meurt pas comme chez Mme de La Fayette par un malheureux hasard mais choisit de se battre pour sauver une femme enceinte. Sa mort est aussi une rédemption . La reprise instrumentale, variation -comme au début- sur le psaume de Lassus, musique de messe, insiste sur cette rédemption en même temps qu’elle assure un effet de bouclage puisque c’était le meurtre d’une femme enceinte qui, au départ, avait fait renoncer Chabannes à la guerre. On note que c’est par Chabannes que commençait le film et que c’est par lui aussi qu’il se termine, puisque c’est sur sa tombe que la Princesse vient se recueillir dans les dernières images du film et que c’est sa voix que l’on entend, en off, lire la fin de la lettre.

Autre effet de bouclage : la lettre de Chabannes, ultime lettre d’amour à Marie qui se développe sur fond de préparation du massacre de la St Barthélémy. Les combats urbains vont prendre le relais des combats ruraux du début. En même temps, cette lettre que le spectateur entend en voix off, superposée à des images de guerre et relayée par les percussions de l’instrumentalisation de Philippe Sarde, « évoque le tout début de la nouvelle de Mme de La Fayette : « l’amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordre. »

Ensuite, cette fin est placée sous le signe du deuil et d’abord du deuil de Chabannes, chez Tavernier. L’utilisation du paysage (manteau de neige), le rôle des costumes noirs, la visite au tombeau de Chabannes qui, de façon un peu irréelle, n’a pas été versé à la fosse commune mais se retrouve enterré dans une chapelle toute blanche comme la neige qui l’entoure vont dans ce sens… La princesse se trouve finalement en deuil de Chabannes tout autant que de l’amour. De sorte que les deux personnages par lesquels le film a commencé se retrouvent liés à la fin. Les dernières images du film effacent De Guise et Montpensier pour ne laisser que Chabannes et Marie dans un dernier « tête à tête ». Sans être la fin choisie par La Fayette cette fin lui est fidèle car on sait combien Mme de La Fayette a valorisé l’amitié entre homme et femme (voir son amitié avec La Rochefoucauld) et c’est bien le statut d’ami parfait que Mme de La Fayette confère à Chabannes dans les dernières lignes de sa nouvelle : « le plus parfait ami qui fut jamais ». La rencontre magique de Nicolas au début et à la fin (encore un effet de bouclage) qui partagent tous deux le même attachement à Chabannes et le même secret, constitue une sorte de moment « indicible » qui contribue à la grâce de la fin, comme le dit Tavernier. La fin s’achève exactement sur le psaume de Lassus par lequel le film avait commencé mais réorchestré par Sarde « de manière tout à fait lyrique et sombre» (Tavernier) et surtout associé à un chœur qui lui donne une ampleur nouvelle, comme si se trouvait souligné la beauté et la grandeur de ce chacun a vécu.

La réécriture de la fin pose en effet aussi la question du sens à donner à l’évolution du personnage de la princesse.

Le destin fatal du personnage de la princesse dans la nouvelle devient un destin librement choisi. : chez Mme de La Fayette les passions sont toujours funestes et ne conduisent qu’au malheur (classicisme). Elles sont éminemment trompeuses. La princesse meurt de l’avoir pas cru. La PM tombe une première fois gravement malade : « violence du mal», «dernier point», «son esprit qui fut travaillé », c’est-à-dire torturé. L’annonce de la mort de Ch. Et de la liaison de Guise avec la Princesse de Noirmoutiers la tue tout à fait : « Ce fut le coup mortel pour sa vie. Elle ne put résister à la douleur d’avoir perdu l’estime de son mari, le cœur de son amant et le plus parfait ami qui fut jamais » A l’inverse, chez Tavernier,

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