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Stupeur et tremblements

Analyse sectorielle : Stupeur et tremblements. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Septembre 2018  •  Analyse sectorielle  •  1 111 Mots (5 Pages)  •  567 Vues

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Les temps modernes nous ont apporté plusieurs libertés. L’une des plus importantes et sans doute la liberté d’expression. Les artistes ont pu critiquer la société sans devoir se cacher derrière un faux nom que le faisaient ceux de la renaissance. Amélie Nothomb (1966), auteure belge née au Japon, fait partie de ce mouvement. Dans son autofiction Stupeur et tremblements (1999), elle raconte l’histoire d’Amélie-San. Embauchée par une grande compagnie japonaise, Yumimoto, elle est entraînée dans une culture qu’elle croit connaître, mais s’aperçoit rapidement qu’elle ne savait pas du tout ce qui l’attendait. À la lecture du roman, on s’aperçoit que Mme Nothomb caricature la méthode de la société entrepreneuriale et la façon de vivre dans laquelle le personnage est plongé.

En premier lieu, Amélie Nothomb tourne en dérision le monde du travail nippon en s’attaquant à la structure de celui-ci. Dès le premier paragraphe du roman, on remarque tout de suite une gradation descendante quant au poste des personnages que présente l’auteur soit « Haneda », « Omochi », « Saito », « Mori » [p.9] et finalement elle-même. Cette énumération établit la structure hiérarchique dans la compagnie et démontre son infériorité face à ses supérieurs. De plus, elle répète cet ordre par une gradation ascendante pour amplifier le tout et que l’on sache qu’elle est « au service de tout le monde » [p.9]. On comprend alors que si l’auteure a choisi de présenter cela comme introduction, c’est que c’est la base d’une société entrepreneuriale nippone. Pour poursuivre, la souffrance est aussi un sentiment essentiel lorsque l’on travaille quelque part comme chez « Yumimoto ». Par exemple, Fubuki Mori, la supérieure directe d’Amélie-San, tente de lui faire comprendre en l’empêchant de faire un travail qui serait affecté à quelqu’un d’un plus haut « grade ». On peut le lire dans cette réplique : « J’ai vingt-neuf ans, vous en avez vingt-deux. J’occupe mon poste depuis l’an passé. Je me suis battue pendant des années pour l’avoir. Et vous, vous imaginiez que vous alliez obtenir un grade équivalent en quelques semaines ? »[p.46]. En utilisant une question rhétorique, Fubuki laisse entendre qu’il serait ridicule de lui permettre d’écrire des rapports, car elle n’a pas souffert comme elle a dû. Une autre spécification des compagnies japonaises est l’obéissance et la soumission totale à laquelle on doit s’abandonner auprès de ses supérieurs. Par exemple, suite au rapport qu’Amélie a écrit, elle fut convoquée avec Tenshi dans le bureau de M. Omochi pour se faire « engueul [er] » [p.37]. En tant qu’occidentale, elle fut une grosse erreur : s’expliquer. Monsieur Omochi, s’est alors exclamé : « Vous osez vous défendre ! »[p.38]. Par sa surprise, on voit qu’il n’est pas acceptable pour un Japonais de remettre en question les critiques de ses supérieurs et donc qu’il doit se livrer, soumis, à celui-ci. En bref, dans une entreprise nippone, il n’est pas très bien vu de remettre en question ce qui est établi. Ce comportement attendu provient en fait de la culture du pays qui est assez particulière.

En deuxième lieu, Amélie Nothomb tourne en dérision la culture nippone en exposant les valeurs associées à celle-ci. L’une d’entre elles est l’importance du travail pour eux « car, aux yeux d’un Japonais, on ne travaille jamais trop » [p.81]. Même si cela semble être hyperbolique, ce ne l’est pas vraiment, car pour eux, le succès professionnel est extrêmement important et c’est en travaillant beaucoup que l’on atteint ce but. Aux yeux de la société, c’est donc très bien vu. Une autre chose importante dans la pensée japonaise est qu’il faut être parfait. Malheureusement, « être irréprochable ne […] rapportera rien d’autre que d’être irréprochable ». Cette satire dévoile en fait qu’ils doivent se soumettre à la société sans vraiment poser de questions, mais qu’ils le doivent, non pas parce que cela peut apporter du bien, mais que si ce n’est pas fait, cela apportera la honte, ce qui est le pire sentiment pour un Nippon. Une des dernières valeurs que l’on peut retirer du texte, c’est le respect. Ce n’est qu’à la fin, lorsqu’Amélie reçoit la lettre de Fubuki qu’on la voit. En effet, le « détail [qu’il soit] écrit en japonais » [p.142] révèle que son ancienne patronne ait enfin eu du respect pour le travail qu’elle a effectué. C’est ce genre de respect et de remerciements que la culture nippone prône, car il n’est pas accompagné d’autres sentiments qui ne serait pas toléré d’exprimer pour eux, comme la joie par exemple. C’est principalement ces trois valeurs de la communauté japonaise qui sont exprimées dans le texte.

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