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« Spleen », Baudelaire, Les Fleurs du mal,1857

Commentaire de texte : « Spleen », Baudelaire, Les Fleurs du mal,1857. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  1 082 Mots (5 Pages)  •  181 Vues

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Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

                                          « Spleen », Baudelaire, Les fleurs du mal, 1857

Explication de texte du poème « Spleen »

Forme du poème : 5 quatrains, alexandrins, rimes croisées

Construction du poème : uniquement deux phrases dont une très longue (4 strophes) et l’autre rapide (dernière strophe) qui peut faire office de chute.

Les trois premières strophes sont des subordonnées temporelles commençant toutes par la conjonction « quand », cette anaphore crée un effet d’insistance, de pesanteur voire de martèlement.

Remarque : le poème est entièrement au présent qu’on peut interpréter comme un présent d’habitude puisque le poème semble faire la description d’un état récurrent chez lui.

Fil directeur de l’analyse : Nous allons essayer de montrer comment le poète traduit et transmet son mal-être au lecteur en utilisant des images frappantes qui convoquent de nombreux sens.

Strophe n°1 :

La première image (vue) est une comparaison du ciel à un lourd couvercle qui surprend car, en poésie, le ciel est habituellement associé à l’idée d’infini, d’immensité et pas comme ici synonyme d’enfermement et d’oppression.

Cette impression d’étouffement est appuyée par le champ lexical de la souffrance « pèse », « gémissant », « ennuis », « triste » qui traduit la détresse du poète.

Cette sensation désagréable est amplifiée par les hyperboles « tout le cercle », « plus triste que » ou encore l’oxymore « jour noir » repris par « nuits » qui nous plonge dans l’obscurité.

Les sonorités ajoutent encore de la lourdeur avec les allitérations en K (Quand/comme/couvercle /que/cercle/que) qui rendent la lecture désagréable.

Strophe n°2 :

La seconde image (toucher) est une métaphore qui associe la terre à un cachot, on remarque le mouvement descendant du ciel vers la terre qui peut représenter la descente aux enfers du poète.

Le cachot prolonge l’idée d’enfermement de la 1° strophe mais la vision devient plus sinistre encore avec l’apparition de l’humidité « cachot humide », « plafonds pourris » qui suscite le dégoût.

 La comparaison suivante avec la chauve-souris, bête souvent perçue comme répugnante, accroît l’horreur de la scène.

En revanche, Baudelaire détourne l’image habituelle de la chauve -souris puisqu’ il en fait un animal vulnérable « aile timide », « se cognant » qu’il associe à « l’Espérance » devenue allégorie grâce à la majuscule.

Strophe n°3 :

La sensation déplaisante d’humidité se poursuit cette fois avec l’apparition de la pluie qui accompagne encore l’idée d’enfermement reprise par « prison », « barreaux » et « filets ».

Un nouvel animal guère plus charmant que la chauve-souris fait irruption dans le poème, c’est l’araignée qui vient accroître ce sinistre bestiaire.

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