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Commentaire SPLEEN, Baudelaire

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Par   •  18 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  848 Mots (4 Pages)  •  983 Vues

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Baudelaire est un poète emblématique du XIXème siècle, aujourd’hui considéré comme le précurseur de la modernité poétique. Le spleen, qui signifie la « ratte » en anglais, désigne une profonde tristesse née du mal de vivre que Charles Baudelaire exprime dans certains de ses poèmes. Le poème Spleen - LXXVII est le troisième des quatre spleens appartenant à la première partie "Spleen et Idéal" des fleurs du mal de Charles Baudelaire, recueil publié en 1857 mais qui fut aussitôt censuré, et ce poème évoque justement ce sentiment intense chez Baudelaire, cette mélancolie profonde qu’est le Spleen. La section Spleen et Idéal est construite à l’inverse du titre car elle début par l’idéal avant d’arriver vers le spleen. Ainsi pouvons-nous nous demander comment Baudelaire reflète-il le Spleen à travers ce poème ? Nous verrons dans un premier temps que la figure dont il est question dans ce poème est un roi paradoxal. Dans un second temps, nous étudierons l’aspect cruel du roi dans ce poème.

I Un roi paradoxal :

  • Le poète se compare à un roi dans le premier vers du poème : « je suis comme le roi ». L’utilisation du pronom démonstratif « le » est précis et confère une certaine popularité du roi qui est connu par tous. Le roi est présenté avec toutes ses caractéristiques qui sont le peuple dans l’expressions « son peuple », le « gibier » et le « faucon » qui peuvent faire référence aux chasses royales qui sont des passe-temps des rois, mais aussi des attributs royaux symboliques comme la fleur de lys dans le neuvième vers du poème : « son lit fleurdelisé », métonymie de la religion et de la royauté. De la même manière le « bouffon » du septième vers qui vise à distraire le roi  attribut royal. De plus, la position supérieure du roi est mise en relief dans l’expressions « les dames-d ‘atours, pour qui tout prince est beau, cherche à tirer souris de ce jeune squelette ». En effet, sa position de roi lui donne une beauté chez les femmes de la cour. Le roi a de l’or : « le savant qui lui fait de l’or ». Toute la population est soumise au roi. Transition : Cependant, on observe dans l’emploi du nom féminin « courbette » dans le troisième vers que le roi règne dans l’hypocrisie et qu’il n’était peut-être pas vraiment un roi.

  • Tout d’abord revenons au premier vers du poème où le poète annonce être ‘comme’ un roi d’un pays pluvieux’, ce qui est une contradiction. Dans l’antithèse « riche mais impuissant, jeune et pourtant très vieux », le rythme insiste sur les caractéristiques négatives de ce « roi ». On y retrouve des consonances, c'est-à-dire des sonorités qui se répètent à travers les vers ce qui fait un effet d’écho.  Le verbe « s’ennuie » marque une profonde douleur chez le roi, c’est à dire le poète. Il s'ennuie si fort que rien ni personne ne peut l'en arracher. C’est une caractéristique du spleen Baudelairien. D’autre part, le fait que le peuple soit mourant, ce qui est énoncé dans l’expression : « ni son peuple mourant en face du balcon » est également un signe d’impuissance chez ce roi. Les verbes pouvoir (vers 13) et savoir (vers 11, 17) sont employés à la forme négative. Ils marquent cette impuissance, ce spleen qui ne peut être extirpé. Le septième vers du poème « son lit fleurdelisé lui sert de tombeau » nous indique que le roi est malade et que même la fleur de lys ne peut le sauver.

Un roi cruel, malade

  • Le roi est cruel, sans pitié, tyrannique. Il est indifférent à la mort de son peuple et y voit une source de distraction au même titre que la chasse : « rien ne peut l’égayer (etc.) ». L’expression « ces bains de sang » est un symbole visant à marquer la figure sanguinaire du roi se régénérant dans le sang, pour se réchauffer. Le bain de sang renvoie également au massacre dont il est en partie responsable. On repère le champ lexical de la mort : « mourant », « tombeau », « squelette », « bains de sang », « cadavre », « sang ». Il s’agit pour l’auteur de faire ressentir au lecteur un sentiment répugnant. La gradation « tombeau » -> squelette -> cadavre -> « Léthé » suggère le manque d’espoir pour le roi, son destin prédéfini. Le spleen va éroder, affaiblir et anéantir le roi, et le poète par la même occasion.

Le roi est atteint par une mélancolie sans cause apparente, entraînant le dégoût de toute chose, un incurable ennui et une cruauté inégalable. Il est atteint par le Spleen. Baudelaire cherche à définir le Spleen dans cette œuvre comme une dépression qui vous tue. Le spleen anéantit toute personne en étant touché. D'humeur dépressive, Baudelaire était lui-même atteint par le Spleen. Mais son spleen l'incite à rechercher l'idéal, auquel il accède parfois à travers des poèmes comme « correspondances » ou « la beauté ».

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