Se souvenir via les commémorations collectives

BTS AG

Culture générale et expression

PREMIERE PARTIE : SYNTHESE DE DOCUMENTS

Une commémoration relate un évènement passé, un fait historique qui est célébré, encensé et dont le but est de se souvenir. Mais se souvenir de quoi ? De qui ? Dans quels buts ? Chaque citoyen peut-il commémorer les mêmes évènements ? Ces commémorations sont pléthores de nos jours. Nous pouvons alors nous poser la question de leur utilité. Grâce à ce corpus constitué de quatre textes, nous verrons dans un premier temps l’intérêt des commémorations et nous montrerons dans un deuxième temps les impacts de ces cérémonies collectives, liées à la mémoire des faits passés.

Les commémorations permettent de se souvenir. L’Europe, appelé communément le vieux continent, possède une longue et foisonnante Histoire ce qui permet de produire ainsi un important vivier de faits historiques. Idéal pour célébrer des commémorations comme le souligne Patrick GARCIA dans son article Exercices de mémoire ? Les Pratiques commémoratives dans la France contemporaine, La mémoire, entre historique et politique en juillet-août 2001. Un important engouement, un culte même comme l’ose le souligner l’auteur, sont exprimés de la part des français ou des européens pour se remémorer leur Histoire. Est-ce même une obsession comme l’analyse Tzvetan TODOROV dans La Vocation de la mémoire, La mémoire, entre historique et politique en juillet-août 2001. Ces commémorations permettent en tout cas, en ces temps troublés, de rassembler la population sous le joug de la nostalgie. Victor Hugo, dans l’extrait intitulé « Funérailles de l’Empereur, le 15 décembre 1840 dans Choses vues 1830-1848 l’illustre bien dans sa description du transfert des cendres de Napoléon Ier où le faste, la grandeur, la renommée de l’empire sont sublimés dans la mise en scène.

Commémorer une puissance passée augmente le nombre de manifestations mais se souvenir d’évènements historiques tragiques, marqueurs négatifs de l’Histoire comme, par exemple, la Première Guerre Mondiale comme Jean Pierre STROOBANTS dans l’article » Le rendez-vous manqué de l’Europe avec le centenaire Le Monde le 11 novembre 2014 nous emmène vers un autre objectif. En effet, cela provoque également un effet fédérateur autour d’un fait historique commun à tout un peuple ; toucher sa fibre nostalgique ; se remémorer des faits d’armes, des batailles honorifiques ; glorifier une fierté nationale (Napoléon, baptême de Clovis, la Révolution Française par exemple) ou se rappeler d’une souffrance commune (la Der des Der par exemple) Patrick GARCIA l’évoque un moyen d’unifier une population.

Cette unité des peuples peut également passer par des valeurs communes accouchées d’évènements historiques que la célébration consolide. Jean-Pierre STROOBANTS déplore que la Commission Européenne ait renoncé à la commémoration de la Première Guerre Mondiale. L’auteur pense que ces manifestions de souvenir auraient rappelé et encensé les valeurs et idéaux communs des différents peuples d’Europe. Des valeurs, des idéaux, des ambitions que Victor Hugo saisit dans sa description du transfert aux Invalides des cendres de Napoléon Ier. Les symboles de l’Empire passé cristallisent la fierté et la splendeur, qui, par conséquent, rassemble le peuple français et même, qui l’identifie. On peut rajouter en reprenant l’exemple des « Funérailles de l’Empereur », qu’un événement qui est en train de se passer créé un nouveau souvenir commun, un nouveau socle commun où les protagonistes peuvent s’écrier (dont le plus célèbre d’entre eux : Victor Hugo) : « J’y étais ! »

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