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Une Storphes Pour Se Souvenir

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Par   •  16 Février 2013  •  2 424 Mots (10 Pages)  •  1 172 Vues

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Lecture analytique n°5 : Aragon, « Strophes pour se souvenir », Le Roman inachevé, 1956.

Introduction :

Rappels biographiques et bibliographiques concernant Aragon (en référence au poète que vous allez étudier !)

Présentation du poème : circonstances d’écriture, structure, thème, importance de la graphie : Eloge funèbre, transmission des dernières volontés et rappel du sacrifice : le poème aborde un épisode historique qui doit rester dans les mémoires.

Problématique : Comment le poète fait-il à travers son art le travail de mémoire et un hommage poignant au groupe Manouchian ?

Annonce du plan

I. Un poème commémoratif, à la mémoire des hommes du groupe Manouchian

1. Le rappel du passé 

a) le contexte de l’écriture :

Des variations de temps verbaux qui correspondent à l’évocation de moments différents du passé :

- passé composé : renvoie par rapport au moment de l’écriture, au moment de la mort.

- le plus-que-parfait et l’imparfait : « vous vous étiez servi » (v. 4) ; « vous aviez » (v. 6) ; « semblait » (v. 8 et 11) ; « cherchait, allaient, étaient, avait » (v. 10, 12, 14, 15, 16)

- le présent : « cela passe vite onze ans » (v. 3) : c’est le moment de l’écriture du poème, à savoir en 1955 et le calcul rapide des années nous renvoie bien à 1944, année de l’exécution.

>>> les variations de modalités de discours et de temps donnent l’impression que le poète se place sur des plans successifs et qu’il s’efforce de rendre compte, au plus près de la réalité, de cette condamnation injuste. Il est à la fois celui qui raconte en 1955, mais aussi celui qui se rappelle et qui rappelle aux lecteurs les circonstances de l’exécution, et le porte-parole des dernières volontés de Manouchian.

b) Système énonciatif différent dans les strophes :

- « vous » désigne un ou des interlocuteurs (vers 4, 6, 11, 12, 18) : ce pronom désigne ceux à qui s’adresse le poète pour parler, comme s’il leur parlait directement. Il leur rappelle ce qu’ils ont fait et ce qu’ils étaient.

- « je » dans les passages en italique : le « je » qui parle désigne celui que Aragon désignait sous l’expression « l’un d’entre vous » v.18. Ici le poète reprend la dernière lettre de Manouchian avant son exécution : c’est le « je » de Manouchian qui s’adresse à sa femme (on le saura lorsque l’on découvre le prénom de Mélinée, vers 29, qui était bien la femme de Missak Manouchian).

- « tu » : c’est la destinataire de la lettre : Mélinée Manouchian

- dans la dernière strophe : « ils » désigne toujours ceux à qui le poème s’adressait initialement sous la forme du « vous »  MAIS ici l’interlocuteur du poète n’est plus le même : il s’adresse en désignant les « vingt et trois » aux lecteurs, aux français.

2. faire revivre le propos d’un exécuté et susciter l’émotion

La graphie du poème attire l’attention : 3ème strophe comporte en maj. « MORTS POUR LA FRANCE » qui se détache comme un titre, ou une inscription de monument aux morts.

+ Une modification apparaît à partir du vers 19 jusqu’au vers 30 : en italique. Le verbe « dire » au vers 18 signale un changement de modalité de discours : le poète rapporte les paroles d’un des condamnés

Vers 17 : seule ponctuation du poème : le point marque une sorte de rupture, juste avant le passage de la lettre reprise en italique de paroles rapportées.

+ effet de rupture avec le verbe « dire » au passé simple + « et c’est alors » : valeur de rebondissement, forte pause.

La reprise des paroles de Manouchian :

- les propos en italique se détachent et montrent qu’ils n’appartiennent pas au poète lui-même.

- v.19 : répétition de Bonheur, avec une majuscule qui insiste sur le mot + « adieu la peine » v.21 + « sois heureuse » v.23 >> message d’espoir

- « sans haine en moi pour le peuple allemand » v.20 : refus de la haine

- « quand tout sera fini plus tard » v.25 + « la justice viendra sur nos pas triomphants » v.28 : espoir d’un avenir de justice et de paix

>> Le fait même d’avoir inséré les derniers mots de Manouchian adressés à sa femme le jour de l’exécution, sous une forme qui les fait passer de la prose à la poésie, et les transforme en paroles, constitue un éloge. Aragon a conservé et rassemblé tout ce qui constitue un message d’espoir, le refus de la haine, l’évocation du bonheur, un avenir de justice.

En faisant savoir par la typographie que le texte appartient à un autre, et en conservant ce qui ressemble et renvoie à ses propres termes d’inspiration, Aragon transforme le texte en poème lyrique et émouvant.

3. Les exécutés : De nombreux implicites qui désignent les personnes que le lecteur connaît déjà :

a) des partisans étrangers : qqs éléments d’info. peuvent être retrouvés dans le texte signalant le statut des hommes qui composaient le groupe :

- pas de noms, mais le mot « Partisans » v. 5 avec sa majuscule désigne bien le groupe communiste des FTP-MOI (Franc Tireur Partisans, Main d’œuvre immigrée) dont faisait partie Manouchian et ses amis. + « armes » v. 4 désigne leurs actions. >> renvoi à la période de la Résistance et des mouvements actifs et clandestins du Parti communiste.

- v. 9 « Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles » : rappel qu’ils sont étrangers + « vingt et trois étrangers » v. 33

- « vingt et trois » : désigne le nombre des combattants

- des références à leur choix de défendre la France : « Français de préférence » v. 11 + v. 35 « qui criait la France en s’abattant. » + « donnaient leur cœur »v. 33 et « nos frères pourtant »

b) le contexte de l’exécution :

- l’évocation de la modestie et la simplicité du comportement des condamnés : énumération

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