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Samuel Beckett Oh ! Les Beaux Jours (1963)

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Par   •  1 Avril 2015  •  1 959 Mots (8 Pages)  •  1 926 Vues

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L'écriture d'invention pour l'écrit du bac de français

Sujet corrigé

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Le sujet suivant est celui de la série littéraire du baccalauréat de français 2005.

Sujet :

Objet d’étude : Le théâtre. Texte et représentation.

Imaginez un personnage désenchanté, comme le sont ceux des extraits du corpus, en raison d'une désillusion d'ordre sentimental, professionnel, ou existentiel, à votre choix, et rédigez son monologue.

Corpus :

- Texte A : Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte IV, scène 9

- Texte B : Jean Giraudoux, Electre, entracte : Lamento du Jardinier (1938)

- Texte C : Samuel Beckett, Oh ! les beaux jours (1963)

- Annexe au texte C : Photographie de la mise en scène de Oh ! les beaux jours par Roger Blin au théâtre du Rond-Point, 1981 (Madeleine Renaud dans le rôle de Winnie)

- Annexe au corpus : Antonin Artaud, Le Théâtre et son double (1938).

Texte A : Alfred de Musset, Lorenzaccio (1834), Acte IV, scène 9

La pièce se passe à Florence, au XVl` siècle. Lorenzo de Médicis a décidé d'assassiner son cousin Alexandre de Médicis, duc de Florence, qui gouverne en tyran. Le moindre détail de ce meurtre a été prémédité : Lorenzo a volé la cotte de mailles d'Alexandre, a arrangé un faux rendez-vous galant avec sa tante Catherine Ginori pour attirer Alexandre dans sa propre maison où attend en embuscade Scoronconcolo, un ami dévoué à Lorenzo. Lorenzo erre dans les rues, attendant l'heure du rendez-vous fatal.

Une place ; il est nuit. Entre Lorenzo.

LORENZO : Je lui dirai que c'est un motif de pudeur, et j'emporterai la lumière — cela se fait tous les jours — une nouvelle mariée, par exemple, exige cela de son mari pour entrer dans la chambre nuptiale, et Catherine1 passe pour très vertueuse. — Pauvre fille ! Qui l'est sous le ciel si elle ne l'est pas ? — Que ma mère mourût de tout cela, voilà ce qui pourrait arriver.

Ainsi donc voilà qui est fait. Patience ! Une heure est une heure, et l'horloge vient de sonner. Si vous y tenez cependant — mais non pourquoi ? — Emporte le flambeau si tu veux; la première fois qu'une femme se donne, cela est tout simple. — Entrez donc, chauffez-vous donc un peu. — Oh ! mon Dieu, oui, pur caprice de jeune fille; et quel motif de croire à ce meurtre ? — Cela pourra les étonner, même Philippe2.

Te voilà, toi, face livide ? (La lune paraît.)

Si les républicains étaient des hommes, quelle révolution demain dans la ville ! Mais Pierre est un ambitieux; les Ruccellai seuls valent quelque chose. — Ah ! les mots, les mots, les éternelles paroles ! S'il y a quelqu'un là-haut, il doit bien rire de nous tous; cela est très comique, très comique, vraiment. — Ô bavardage humain ! Ô grand tueur de corps morts ! Grand défonceur de portes ouvertes ! Ô hommes sans bras !

Non ! non ! Je n'emporterai pas la lumière. J'irai droit au cœur; il se verra tuer... Sang du Christ ! On se mettra demain aux fenêtres.

Pourvu qu'il n'ait pas imaginé quelque cuirasse nouvelle, quelque cotte de mailles. Maudite invention ! Lutter avec Dieu et le diable, ce n'est rien; mais lutter avec des bouts de ferraille croisés les uns sur les autres par la main sale d'un armurier ! — Je passerai le second pour entrer; il posera son épée là, — ou là — oui, sur le canapé. — Quant à l'affaire du baudrier à rouler autour de la garde, cela est aisé. S'il pouvait lui prendre fantaisie de se coucher, voilà où serait le vrai moyen. Couché, assis, ou debout ? Assis plutôt. Je commencerai par sortir; Scoronconcolo est enfermé dans le cabinet. Alors nous venons, nous venons — je ne voudrais pourtant pas qu'il tournât le dos. J'irai à lui tout droit. Allons, la paix, la paix ! L'heure va venir. — Il faut que j'aille dans quelque cabaret; je ne m'aperçois pas que je prends du froid, et je viderai un flacon. — Non; je ne veux pas boire. Où diable vais-je donc ? Les cabarets sont fermés.

Est-elle bonne fille ? — Oui vraiment. — En chemise ? — Oh ! non, non, je ne le pense pas.

— Pauvre Catherine ! Que ma mère mourût de tout cela, ce serait triste. — Et quand je lui aurais dit mon projet, qu'aurais-je pu y faire ? Au lieu de la consoler, cela lui aurait fait dire : Crime ! Crime ! Jusqu'à son dernier soupir ! [...]

1 Catherine Ginori, tante de Lorenzo

2 Philippe Strozzi, Pierre et les Ruccellai appartiennent au clan des républicains, adversaires des Médicis

Texte B : Jean Giraudoux, Electre, entracte : Lamento du Jardinier (1938)

Egisthe a épousé la reine Clytemnestre, veuve du roi Agamemnon, et a pris le pouvoir. Redoutant qu'Electre, fille d'Agamemnon et de Clytemnestre, ne se révolte si elle parvenait au pouvoir, il l'a promise au jardinier. Mais un étranger, qui n'est autre qu'Oreste, fils d'Agamemnon et de Clytemnestre et frère d'Electre, fait annuler ce mariage. Le jardiner se retrouve seul, et occupe la scène pendant l'entracte séparant les deux actes qui composent la pièce.

Lamento

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