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Critique de la pièce de Théâtre fin de partie de Samuel Beckett

Mémoires Gratuits : Critique de la pièce de Théâtre fin de partie de Samuel Beckett. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mars 2013  •  1 018 Mots (5 Pages)  •  822 Vues

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Critique pièce de théâtre de Samuel BECKETT (p21-23)

Dans cette pièce l’intrigue n’est pas vraiment présente, le décor est austère et millimétré, on a des didascalies en rafale et des personnages pour le moins antipathiques. Bienvenue dans le joyeux univers Beckettien, absurde pour certains, et tout simplement inclassable pour d’autres. Pourtant, au royaume des fous, la déraison a du cœur, que la raison, souvent ignore.

Lentement, silencieusement, le rideau métallique s’ouvre et nous laisse découvrir peu à peu un décor impressionnant, composé d’immenses murs grisâtres troués d’une porte et de deux minuscules fenêtres se faisant face. Cet espace glacial, hors de tout temps, donne l’impression vertigineuse et très réussie d’être rempli par le vide. Le travail de Joël Hourbeigt sur la lumière est splendide : une faible lumière blanche, tombant des hauteurs, mais dont les sources précises sont non identifiables, varie presque imperceptiblement durant le spectacle. Alain Françon nous offre un plateau de quatre interprètes exceptionnels, au parcours grandiose. Serge Merlin (Hamm) et Jean-Quentin Châtelain (Clov) ont partagé en 2010 le prix de la Critique théâtrale du meilleur acteur. Michel Robin (Nagg) a quant à lui illuminé la Comédie-Française pendant quinze ans. Isabelle Sadoyan (Nell), elle aussi, a joué avec les plus grands. Quatre comédiens d’une maturité et d’une puissance impressionnante.

Fin de partie est la deuxième pièce de Samuel Beckett, créée en 1957, qui est un « classique » du théâtre contemporain. Elle aura, de peu, le même succès que son aînée, En attendant Godot. C’est une pièce pleine de confusions accompagnées de quelques tentatives d’éclaircissement. Ici nous avons à faire à la fin du monde, à de l’humour (noir), la négation de Dieu, à une nature hostile, à du sadisme, des luttes et un rythme répétitif. Mais surtout l’affirmation que Fin de partie propose un théâtre qui rompt avec les conventions antiques pour s’inscrire dans une chronologie résiliée, et une temporalité à la fois étendue et localisée en une action qui ne finit jamais. Une attente prolongée indéfiniment qui véhicule l'idée d'une mort imminente, programmée, qui exclue toute construction dramatique. Mais le pessimisme de Fin de partie et son accablante vision de l'humanité révèlent aussi une forme de soumission révoltée qui définit les rapports filiaux, et quelques moments, disons-le, de tendresse. Un amour forcément désincarné, violent, qui relève de la nostalgie et quelques tentatives orales ou physiques de rapprochement.

Fini la bagatelle

Quatre éclopés cloîtrés dans une sorte de bunker qui s'envoient à la figure les pires injures. A priori, pas d'amour là-dedans. Juste du mépris, de la méchanceté et une forme de tolérance soumise. Il y a un désordre des sens, et tout compte fait, un dépouillement des sentiments au profit d'une étrange forme de cohabitation et de survivance. Mais la pagaille qui règne sur cette interminable Fin de partie ne se limite pas à une grossièreté acerbe de ses dialogues et de ses déplacements symbolique. La vision quasi apocalyptique proposée par la pièce de Beckett réserve des étincelles d'amour dans le chaos. D'abord dans le couple formé par

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