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Résumé Et Analyse Du Livre Les Choses

Mémoire : Résumé Et Analyse Du Livre Les Choses. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Février 2014  •  3 681 Mots (15 Pages)  •  1 605 Vues

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Résumé :

Ce livre raconte la vie d’un couple de jeunes parisiens, Jérôme et Sylvie, dans les années 1960, à l’aube de la Société de Consommation. Psychosociologues, ils vivent d’enquêtes d’opinion. Leur travail consiste à interviewer des personnes sur des sujets divers qui touchent à leurs habitudes consuméristes, puis d’analyser le contenu des questionnaires.

-) Le rêve du logement parfait

Le premier chapitre est surprenant. Georges Perec établit la liste précise, tatillonne et quasi exhaustive des objets qui devraient occuper l’appartement idéal dont rêvent ses héros. Cette présentation assez fastidieuse donne le ton car Perec se contentera, dans les chapitres suivants, d’aller jusqu’au bout de la logique glaçante qu’implique la réalisation de ce rêve.

Il imagine ainsi un appartement cossu où les choses, omniprésentes et innombrables, auraient chacune leur place et leur fonction. Dans ce cadre confortable, savamment pensé, chaque objet serait conçu pour faciliter la vie des occupants. Jérôme et Sylvie auraient ainsi l’impression que chaque élément du mobilier a été pensé pour leur seule jouissance, destiné à être là où il est sans qu’ils aient peiné pour l’acquérir. Le couple n’aurait donc aucune frustration. Ses moyens seraient en adéquation avec ses désirs. Entre ses besoins et leur satisfaction, il n’y aurait jamais d’attente car leurs revenus leur permettraient de les satisfaire immédiatement. Jérôme et Sylvie seraient comblés, convaincus d’avoir atteint le bonheur !

-) Le temps de l’illusoire liberté et de la frénésie d’avoir

La réalité est tout autre. Jérôme et Sylvie ont abandonné leurs études et commencé à travailler pour accéder, rapidement et sans efforts croient-ils, à un plus grand confort. Leur travail précaire leur permet de satisfaire en partie leur besoin de jouissance. Toutefois, la recherche d’un salaire — donc l’obsession du gain dans leur mode de vie — crée de nouveaux besoins qui les portent vers de nouveaux objets qu’ils n’avaient encore jamais désirés. Ils entrent dès lors dans le cercle vicieux de la consommation avec ses conséquences : le désir et la frustration. Cet asservissement à l’argent va leur faire aimer la richesse plus que la possession des choses, et la possession des choses plus que la vie…

Leur revenu relativement modeste ne leur donne pas cependant les moyens de vivre tous leurs rêves et de concrétiser l’idée qu’ils se font de la richesse. La ville, en exposant « les choses » de manière ostentatoire et permanente, les pousse à vouloir les acquérir tout de suite. Jérôme et Sylvie se lancent alors dans une quête frénétique d’objets dans les quartiers à la mode de Paris, à la recherche des meubles, des bibelots, des vêtements qui les rendraient heureux. Mais leur incapacité à tout acheter et l’insatisfaction chronique qui en découle les inhibent. Peu à peu, ils vont s’enfermer dans un monde qu’ils conçoivent plus qu’ils ne le vivent. Ils préfèrent oublier qu’ils s’approprieraient les choses s’ils s’en donnaient les moyens et s’imaginer déjà « arrivés » pour éviter de se poser la question cruciale : comment s’y prendre pour arriver ? Jérôme et Sylvie réalisent peu à peu qu’ils sont prisonniers d’un piège infernal : s’ils ne travaillent pas, ils ne peuvent pas vivre mais, s’ils travaillent, ils ne peuvent plus vivre ! La nécessité de travailler aliène leur liberté et les empêche de vivre la vie dont ils rêvent.

Les deux parisiens sont victimes de l’impatience qui est la marque de la Société de Consommation. Ce système économique offre tant de produits à leur convoitise qu’elle secrète chez eux l’incapacité d’attendre. Ils veulent jouir immédiatement de la vie, jouir des infinis bonheurs qu’elle offre. Et « en jouir », c’est s’approprier sans attendre les choses ! Un tel appétit engendre au bout du compte l’amertume.

La situation de Jérôme et Sylvie devient invivable car les préoccupations matérielles les cernent de toutes parts et les obligent à tout subordonner aux nécessités du travail. Leur existence va bientôt se focaliser uniquement sur deux axes : l’argent et le confort. Le dépit va les gagner bientôt, incapables au quotidien de réaliser leurs rêves impossibles. Ils vont dès lors s’en vouloir à eux-mêmes et à la vie ! Leur existence chaotique, tournée vers l’appropriation impossible de choses inaccessibles, leur donne l’impression de les mener nulle part. Ils n’ont pas de projets dans le futur et n’ont rien construit dans le passé. Ce constat va les miner peu à peu.

-) Le tournant de la guerre d’Algérie

La guerre d’Algérie va leur permettre d’échapper un temps à leurs obsessions. Ils s’engagent dans le comité antifasciste de leur quartier et participent à des manifestations sans se sentir réellement concernés. La guerre finie, le réveil est douloureux. C’est la fin d’une époque. Jérôme et Sylvie ont brutalement la certitude qu’une page de leur vie se tourne, avec le sentiment déprimant que le meilleur de leur existence est désormais derrière eux et qu’ils ne feront désormais que répéter ce qu’ils ont fait la veille et referont demain. La seule différence — et elle est de taille ! — est qu’ils ont vieilli. Une immense lassitude s’installe en eux. Ils se sentent usés par trop de désirs inassouvis, de projets irréalistes, de bonheurs inaccessibles.

-) Le temps de la lassitude et de l’isolement

En fait, ils n’ont plus envie de se battre, fatigués de lutter pour récupérer les miettes d’un système qui leur faisait entrevoir un énorme gâteau à partager. Cette crise est d’autant plus douloureuse que leurs amis abandonnent peu à peu leurs emplois précaires au profit d’emplois stables. Jérôme et Sylvie se retrouvent seuls, trahis par des collègues qui se rallient au système qu’ils avaient rejeté jusqu’alors et qui avaient rêvé, comme eux, d’être riches sans rentrer dans le rang et se donner les moyens de s’enrichir. Or, Jérôme et Sylvie sont toujours incapables de franchir ce pas.

Jérôme et Sylvie s’épuisent pourtant à trop rêver car ils ne peuvent vivre sans cesse dans une frénésie qui tourne à vide et ne débouche sur rien. Trop d’impatiences jamais satisfaites les tenaillent. Ils décident de partir pour recommencer à zéro et vivre autrement.

-) La fuite et l’exil en Tunisie

Ils se rendent en Tunisie, à Sfax, une ville éloignée de la capitale qui leur paraît, d’emblée,

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