Racine Mithridate

Monime est un des personnages au cœur de la tourmente de l’homme, cela se ressent dès le début de son monologue. Effectivement, dès les premiers vers « Elle me quitte ! Et moi, dans un lâche silence, Je semble de sa fuite approuver l’insolence. » Nous retrouvons un homme, amoureux, débordant de doutes et qui ne se reconnaît pas.

Mithridate afin de se rassurer emploie de nombreuses questions rhétoriques « Qui suis-je ? Est-ce Monime ? Et suis-je Mithridate ? (v.5) Dans ce vers un doute se glisse qu'il s'empresse de dénier.

Dans les vers 3 et 4 « Peu s’en faut que mon cœur, penchant de son côté, Ne me condamne encor de trop de cruauté ! » il exprime son désarroi, ça lui inspire des mouvements d’humanité dont il s’étonne. On remarque que tout le long de sa tirade Mithridate emploie des personnifications et notamment celle du cœur « Peu s’en faut que mon cœur, penchant de son côté ; » (v.3) « des faiblesses d’un cœur qui cherche à se séduire ! » (v26) « Un cœur déjà glacé par le froid des années ! » cela ne fait qu’accentuer sa douleur. Enfin face à cette trahison il se méfie « Quoi ! des plus chères mains craignant les trahisons, J’ai pris sont de m’armer contre tous les poisons » (v.35- v.36) il s’est donc immuniser pour ne plus à subir de représailles

Mithridate exprime donc ses sentiments, il souffre que son fils aime sa bien-aimée et sent qu’elle lui échappe, cependant il exprime également de la colère face à son fils & à Monime.

« Ma colère revient, et je me reconnois : » (vers 7) C’est un alexandrin coupé en deux hémistiches par la virgule. Mithridate cherche à mobiliser comme source d'énergie nécessaire pour se relancer dans l'action: une colère d'autant plus grande qu'il se sent trahi par ses proches auxquels il faisait confiance. Ainsi dans son vers 8 « Immolons, en partant, trois ingrats à la fois » le mot « immolons » prends le sens de tuer et les trois ingrats font référence à Monime, Xipharès et Pharnance (qui convoite à la fois Monime et le trône) Non seulement il les qualifie d’ingrats mais également de séditieux « Les plus séditieux sont déjà loin du bord. » C’est-à-dire désobéissant à son autorité.

L'image de Rome, objet de sa haine perpétuelle, revient alors à son esprit « Je vais à Rome, et c’est par de tels sacrifices » (v.9) Non seulement Mithridate est en colère contre ses semblables mais sa colère pour Rome ne s’amenuise pas. Un véritable dialogue s'instaure à l'intérieur de Mithridate: ni le père ni le roi ne peut consentir au sacrifice du fils héritier qui lui est plus que jamais indispensable. «un sang qui m’est si nécessaire» (v.18) «Un fils que Rome craint? Qui peut venger son père?» (v.17)

On a vu que Mithridate exprimait ses émotions tout le long de son monologue, on remarque qu’il est troublé.

Mithridate est déchiré entre tuer son fils, tuer Monime ou bien se sacrifier et les unir mais il ne peut surmonter son amour. Nous pouvons voir le trouble du personnage notamment grâce à la ponctuation présente dans cet extrait. « ? » (v.2, v.5, v.15, v.17 …), « ! » (v.4, v.16, v.31 …), « : » (v.7, v.11, v.21…) Il emploie régulièrement des questions rhétoriques, en effet ils se posent des questions sur lui-même où sur ce qu’il doit faire « Tu vas sacrifier … qui, malheureux ? Ton fils » Il ne peut pas se résigner à

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