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Question de corpus La Bruyère

Commentaire de texte : Question de corpus La Bruyère. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Août 2018  •  Commentaire de texte  •  1 647 Mots (7 Pages)  •  508 Vues

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Questions de corpus correction :

I.

   Le XVIIIème siècle est le siècle des Lumières dont font partie Beaumarchais et Marivaux. Le corpus est composé de trois extraits de pièces de théâtre. Il s’agit respectivement de la scène 5 de l’acte III du Mariage de Figaro (texte A) publié en 1784, de la scène 2 de l’acte I du Jeu de l’amour et du hasard (texte B) publié en 1730 et de la scène d’exposition de L’île des esclaves (texte C) publiée en 1725. Chacune de ces scènes met en avant la relation entre un maître et son valet. Ainsi, il s’agit de déterminer comment est présentée cette relation maître/valet dans ces trois extraits. Tout d’abord, nous rapprocherons le texte A et le texte C puis, nous analyserons le texte B.

   Effectivement, les textes A et C présentent une relation maître/valet assez conflictuelle. La didascalie initiale de la scène de Beaumarchais montre que le comte n’est pas franc avec son valet Figaro puisqu’il cherche à avoir le champ libre afin de courtiser Suzanne, la future femme de ce dernier : « Le comte, essaye d’envoyer son valet Figaro à Londres pour pouvoir continuer à faire des avances à la future femme de celui-ci ». Néanmoins, Figaro est conscient des agissements de son maître : « Figaro sait déjà tout » et veut profiter de la situation pour se moquer de celui-ci : « il croit que je ne sais rien ; travaillons-le un peu dans son genre ». Dès le début de la scène, le conflit est enclenché par le comte qui reproche à Figaro sa lenteur : « Les domestiques ici… sont plus longs à s’habiller que les maîtres ! » et Figaro de rétorquer : « c’est qu’ils n’ont point de valets pour les y aider ». La rébellion du serviteur commence à se faire ressentir et le ton devient de plus en plus amer. En effet, les didascalies révèlent la mauvaise humeur du comte : « en colère » et cette attitude passe également par des qualificatifs péjoratifs : « insidieux valet » qui font foi d’insulte à l’encontre de Figaro. Nous avons donc une atmosphère tendue  que le valet va exploiter afin de se moquer de son maître comme on le voit avec sa tirade sur le langage anglais qu’il résume au juron « God-dam » mais aussi à l’antiphrase : « et maintenant je ne vous cache rien » qui est bien entendu ironique. De plus, cela permet à Figaro de mettre en évidence l’ingratitude du comte en faisant référence au Barbier de Séville : «  combien ne donnâtes-vous pour la tirer des mains du docteur ? Tenez, monseigneur, n’humilions pas l’homme qui nous set bien… » Ceci est une sorte d’avertissement que lance Figaro chargé de sous-entendu. Ces effets se retrouvent chez Marivaux et plus particulièrement dans le Texte C. Il est vrai que le lieu est propice à la révolte : « île des esclaves » puisqu’Iphicrate raconte qu’il s’agit d’une île où se sont réfugiés des esclaves qui se sont « révoltés contre leurs maîtres ». De plus, il s’agit d’une île dont la coutume « est de tuer tous les maîtres ». Le cadre dessine un horizon d’attente qui va influencer Arlequin, le valet et Iphicrate, le maître. Effectivement, à cette annonce, Arlequin va se détacher de son rôle de serviteur. Il devient insolent envers son maître comme le montrent les didascalies : « siffle, chante, en badinant, indifféremment… » Iphicrate dénonce cette insolence de la part d’Arlequin grâce à une modalité expressive : « Esclave insolent ! ». Arlequin semble appliquer la loi du « œil pour œil, dent pour dent » en rappelant les mauvais traitements que lui a infligé son maître : « les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules », « tu me traitais comme un pauvre animal… » Enfin, à la fin de cette scène la tension étant tellement à son comble qu’Iphicrate tente même de tuer Arlequin comme le prouve la didascalie : « au désespoir, courant après lui l’épée à la main ». Nous avons donc dans ces deux textes des relations maître/valet complexes et compliquées.

   En revanche, le texte B propose une relation sereine et même complice entre les différents personnages. Dès le début de la scène, les deux personnages féminins affichent le même comportement. Elles se complètent : « un visage qui fait trembler, un autre qui fait mourir de froid […] des yeux bouffis, et qui viennent de pleurer ». On voit déjà le lien qui unit les deux femmes à travers leur attitude similaire. L’on  retrouve cette complicité également dans le partage entre ces deux personnages. Effectivement, Silvia confie ses doutes à sa servante Lisette : « c’est que j’entretenais Lisette ». De plus, elles semblent avoir le même avis sur la véritable nature des maris : « un mari porte un masque avec le monde,  et une grimace avec sa femme ». Elles sont tellement complémentaires qu’elles décident de mettre en place un stratagème pour observer Dorante : « elle pourrait prendre ma place pour un temps, et je prendrais la sienne ». La confiance que Silvia met en Lisette transparaît à travers le portrait mélioratif qu’elle fait de celle-ci : « Lisette a de l’esprit ». D’ailleurs, Orgon s’y trompe : « je m’y trompe actuellement moi-même ». Ce jeu de rôle prend place à la fin de la scène grâce à l’inversion des noms : « Lisette, Marquise » mais également grâce à l’échange de costumes : « Il ne me faut presque qu’un tablier ». Enfin, Lisette prend à cœur son rôle puisqu’elle commence à donner des ordres à Silva : « venez m’y coiffer ». Les deux femmes semblent dépasser leur statut social et entretenir une relation d’amitié à laquelle Orgon semble donner son consentement.

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