Question de corpus : Comment est exprimé le comique dans ce corpus ?

Question de corpus : Comment est exprimé le comique dans ce corpus ?

Le corpus comporte trois textes de genre théâtral appartenant à trois auteurs différents. Le premier extrait est un texte de Rotrou, auteur classique, issu du dénouement de la pièce Les deux Sosies, de 1636. Le deuxième extrait est un texte de Plaute, auteur latin du IIIème siècle avant JC. Cette scène d’exposition est issue de la pièce Amphitryon. Enfin, le troisième texte est extrait d’Amphitryon, pièce de Molière, en 1668.  Nous nous demanderons comment le comique est exprimé dans ces textes.  

D’abord le comique apparaît dans le jeu théâtral. En effet, il apparaît sous différentes formes telles que la gestuelle, l’expression. Dans l’extrait des Deux Sosies, Mercure frappe Sosie. Ce dernier lui demande d’arrêter et de « l’épargner », l.3. Mercure, quant à lui, paradoxalement « aime à frapper sur [lui] » l.4. Dans l’extrait de Plaute, c’est une didascalie à la ligne 18 qui indique que Mercure « bat » Sosie. Dans le dernier texte, ligne 5, Mercure annonce par euphémisme qu’il s’apprête à lui « Ajust[er) l’échine ». Au niveau du langage, le comique de mot est mis en œuvre. Dans le texte de Plaute est répété le mot « sûr », en contradiction avec l’évidence d’être face à un autre. Chez Molière, la formule contradictoire, absurde de « Sosie, épargne un peu Sosie », créé un effet comique. Chez Rotrou, l’emploi de son propre nom par Sosie lui-même renforce le rire, lignes 7 et 8 en particulier.

Par ailleurs, le comique de caractère est présent dans chacun des textes. Sosie est un personnage qui revêt un comique de caractère. Ce personnage est un peu idiot puisqu’il arrive à se laisser convaincre qu’il a perdu son identité comme le témoigne l’expression « je ne suis plus Sosie, épargne un étranger » l.8. Dans l’extrait de Plaute, Sosie est rendu stupide par l’emploi au sens propre du mot « tissu », pour « tissu de mensonge ». En effet, il réplique par un « tissu de laine » ligne 13. Molière ose l’impératif adressé à soi-même, ce qui est impossible d’un point de vue énonciatif. Ainsi, Sosie se prie lui-même de se « modèr[er] » ligne 8. Enfin, le mythe d’Amphitryon est réécrit dans ces trois textes. Les noms sont repris fidèlement, ainsi que la scène de bastonnade, dans la tradition de la farce. Le personnage de Sosie demeure comique et Mercure est présent aussi. Cependant, notons que le titre a varié et que la fonction du texte est différente dans chacun des textes : scène d’exposition, nœud ou dénouement, chaque auteur a pris sa part de liberté.

Pour conclure, nous pouvons dire que dans ces extraits le comique s’exprime de différentes manières : il s’exprime par les comiques de geste, de caractère et de mots mais aussi grâce à la réécriture du mythe antique.  

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