Putain De Silence

ue instant pour retrouver un sens à sa vie, ou plus encore, une raison de continuer à

vivre. Dans un premier temps, il axe son histoire sur son combat pour un retour progressif

à l’autonomie et sur la place sociale qu’il tente de retrouver. En effet, il nous montre que

son entière dépendance affecte son rôle dans cette société qui ne lui ressemble plus. Il sent

que tout lui échappe : sa place de père et de mari, d’homme actif, d’ami, de fils, de frère,

mais aussi d’être humain à part entière. Un être humain avec ses idées, ses émotions, son

histoire, ses opinions, son utilité, ses envies, ses rêves, ses projets, ses responsabilités, …

Les regards de son entourage changent et il sait que tout est à reconstruire et que le chemin

sera long.

Dans un deuxième temps, l’auteur nous montre que son nouvel handicap pose parfois des

problèmes de distinctions entre le corps et l’esprit. En devenant complètement dépendant

physiquement il n’a plus d’autres choix que de se remettre entièrement entre les mains de

ceux qui l’entourent (aides-soignantes, infirmières, entourages, etc.…), ce qui fait voler sa

pudeur et dignité en éclat. Ils nous expliquent ainsi qu’il apparait d’avantage comme un

objet inanimé qu’on déplace à sa guise plutôt qu’un homme qui possède toute son

intelligence et son esprit. Devant ceux qui le soignent, il perd à la fois le contrôle de son

corps (par son handicap) mais aussi sa place de personne avec ses sensations, son besoin de

confort et de bien-être et son besoin de communiquer (refus d’apprendre le code). Il pose

donc la question du respect au cœur des établissements de santé.

Dans un dernier temps, nous pouvons dire que l’Homme est un être qui a besoin de

répondre à un besoin essentiel : celui de se construire un avenir, d’avancer, de se réaliser et

de trouver un but à sa vie. Philippe Vigand nous prouve que ce besoin a changé avec son

handicap et il parvient à nous prouver qu’il est bien vivant et qu’il continu de se construire.

Il aime participer à la vie de ses proches et à celle de sa famille, il devient d’ailleurs papa à

nouveau quelques mois après son accident. Ce n’est cependant pas toujours le cas, parfois,

les personnes ne parviennent pas à trouver de réponses et se retrouvent enfermé dans une

vie qui finit par les tuer à petit feu. Un refus de se voir dans un état qui les dépasse et qui

effraie,

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