Ponge, Le Pain

Le nom de l'œuvre n'envisage rien de poétique mais cela va le devenir. Dans ce recueil, Francis Ponge écrit de la prose. Il prend des mots ou des objets qui n'ont rien de poétique au départ et il les mets en valeur pour qu'on y prête attention. Ici, le pain fait penser à la nourriture, au côté sacré avec la religion et au partage. Ponge va prendre le parti du pain et ne s'intéresser qu'à l'aliment. Le poème est composé de quatre paragraphes :

 paragraphe 1 : description de la surface du pain, la croûte

 paragraphe : la cuisson du pain

 paragraphe 3 : la mie

 paragraphe 4 : une chute très étonnante

Paragraphe 1 :

Le paragraphe est composé d'une phrase séparée en deux parties par deux points (:).

Le poète va nous donner d'emblée une version du pain renouvelée. Il utilise un adjectif qui valorise le pain : « merveilleux ». Il commence par « la surface », il change de point de vue et change d'échelle comme s'il regardait le pain en détail, à la loupe. Celle-ci va être objet de magie.

Il en va du pain comme de toute chose qui nous entoure, il en devient banal. Par ce changement de perspective, le pain devient un paysage à la surface et au relief hors du commun. Il nous fait faire le tour du monde grâce aux 3 chaînes de montagnes citées : « les Alpes » en Europe, « la Cordillère des Andes » en Amérique et « le Taurus » en Asie. Il utilise une expression consacrée « sous la main » pour nous montrer le véritable aspect du pain. Le poète joue sur la signification du mot « d'abord ». La surface est merveilleuse par son abord, son contact, son odeur. Le mot « donne » est comme un appel qu'il nous remémore, le pain est un cadeau offert à tous les sens.

Paragraphe 2 :

Le deuxième paragraphe est plus long. Le poète utilise un vocabulaire de géographie et de géologie. Il passe d'un vocabulaire mélioratif à un vocabulaire péjoratif (« masse amorphe, éructer = roter »). Il utilise une métaphore pour parler du four à pain : four stellaire = four en forme de voûte comme les fours à pain en référence à la voûte céleste.

Le poète va évoluer sur deux tableaux : le pain en train de cuire et le poème en train de se faire. Ce qui était un paysage devient un monde. On parle de la création du monde. Le poète compare son poème à la Terre avec l'énumération « vallées... crevasses » suivies des ... qui évoque une liste non terminée. Cela rappelle l'inspiration du poète en dents de scie, faite de vallées, de crevasses ... On trouve ensuite une allitération sifflante, le poème se fait plus difficilement.

L'introduction « Ainsi donc » combine une comparaison par parallélisme suivie d'une conséquence. La tournure passive indique que le poète agit pour nous mais ne le dit pas.

La lumière symbolise celle du four où la pâte du pain dore (« couche ses feux »).

La principale de la deuxième phrase est elliptique de son verbe. Cela correspond à l'étonnement du poète en face du monde en train de se faire. Le

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