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Étude du poème Le pain de Francis Ponge

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Par   •  9 Avril 2013  •  1 119 Mots (5 Pages)  •  1 524 Vues

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Le Partit-pris des choses, Francis Ponge. (1942)

«Le pain»

La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente. Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable… Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation. (Francis Ponge, Le Parti-pris des choses, 1942, Gallimard p 39.)

Introduction:

Francis Ponge est un poéte de l'ordinaire du XX eme siécle, qui valorise les objets du communs pour attirer l'attention dessus. Dans Le Parti des choses, il veut réinventer le langage poétique. Il décide de refuser les formes versifiées et préfère la souplesse du poème en prose plus adaptée à l'objet de sa poésie à savoir: «des définitions de descriptions», c'est-à-dire des poèmes qui mettent en scène des objets de la réalité matérielle quotidienne. Ainsi, dans «Le Pain», nous fait-il pénétrer dans un monde hors du commun, le pain, image du cosmos, est transfiguré par le regard admiratif du poète et par un jeu de points de vue, d'images et de tonalités diversifiés.

I. La présentation déconcertante et antithétique d'un simple aliment :

a) La surface: éloge et hyperboles: «La surface du pain est merveilleuse»(L.1) «Cette impression quasi panoramique qu'elle donne»(L.2) « Elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses...»(L.4,5) « ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux»(L.5).

b) La mie, en opposition: «La mollesse ignoble sous-jacente. Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie»(L.6,7)

c) Un thème prosaïque et étonnant: d'un côté, prosaïque car le pain est tout de même un objet banal de consommation(«Le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.») mais d'un autre côté, etonnant, comme le montre Francis Ponge avec sa déscription extraordinnaire du pain.

II. Une véritable création poétique :

a) Sonorités et images: Allitération de l'auteur, il met l'accent sur les sons "s" et "f". Cela donne l'impression de la faim, et de l'unité de la mie. Le pain est comparé à de nombreuses choses, notamment la croute aux montagnes, et la mie à une eponge.

b) Un lyrisme latent: Communion indirecte avec la nature: «Comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes» (L.2,3). Evocation indirecte de la mort et de la degradation: «Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient

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