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Plan détaillé La Condition Humaine

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Par   •  6 Avril 2014  •  1 475 Mots (6 Pages)  •  1 092 Vues

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Plan dtaill du commentaire de lincipit de La Condition humaine

Introduction

En 1933, Andr Malraux fait paratre La Condition humaine. Ce roman historique, dont laction se situe en 1927 dans la Chine de Tchang Ka- Chek, obtient un trs gros succs et se voit dcerner le prix Goncourt.

Le rcit souvre sur une scne dramatique : Tchen, un jeune communiste, est sur le point de tuer dans son sommeil un trafiquant darmes afin de rcuprer un ordre de vente qui permettrait ses camarades de sapprovisionner en armes. Lintrt de ce texte rside dans le drame intrieur qui se joue au cur de cette scne trs tendue.

Aussi peut-on sintresser au caractre trs cinmatographique dune ouverture de roman qui na dautre fonction que de mettre en scne langoisse que ressent le jeune rvolutionnaire.

1. Une ouverture cinmatographique

1.1 La dramatisation de la scne

ォ Une scne faire サ, de laveu mme de Malraux, daprs le manuscrit du roman. Un des temps forts de l凋uvre : tout concourt dans cet incipit crer une atmosphre tendue, mystrieuse, angoissante qui rappelle celle des films en noir et blanc des annes 30-50 comme La Dame de Shangha dOrson Welles qui commence par une agression nocturne dans un parc ou bien Citizen Kane qui souvre sur la mort dun homme solitaire, et dabord les films sombres de Murnau, Faust et Nosferatu ou de Fritz Lang tels Le docteur Mabuse ou M. le maudit.

Lentre se fait ォ in medias res サ : le lecteur est plong au cur de laction, du drame, par deux verbes daction ォ lever ォ  et ォ frapperait サ (l.1), et mme dans lintriorit du personnage nomm Tchen sans informations ni explications prliminaires sur les circonstances, le mobile de lacte, sans prsentation du personnage. Malraux transgresse l le protocole douverture des uvres romanesques crites la manire de Balzac. La future victime dsigne deux fois par ォ cet homme サ (l. 15 et 17), reste anonyme : rduite un corps immobile, et par une synecdoque, un pied (l.5, 8 et 16) conformment aux limites de la perception de Tchen, donc en grande partie invisible (comparaison l. 4-5), elle est identifie seulement comme ennemie de la rvolution. A ce stade, le meurtre en soi importe plus que le mobile ou la victime.

Le temps semble arrt, comme suspendu, alors que laction devrait tre minute comme le suggrent les indications prcises au- dessus du texte dans le style dun reportage. Paradoxalement, laction reste en suspens et lacte est diffr. Ainsi sinstaure une tension entre dune part, des indications ponctuelles, une date et une heure prcise, ォ minuit et demi サ et dautre part, des imparfaits dans le rcit qui inscrivent laction dans une dure pesante. Les quelques passs simples (l.11, 13, 30) ne parviennent pas remettre en mouvement le rcit ; au contraire, ils soulignent par contraste son immobilisation. On a une sorte darrt sur image : un homme brandissant un couteau au- dessus dun lit. Lattente du lecteur devient pnible, son impatience est exacerbe. Ds ce moment se cristallise la disjonction entre le temps objectif de lhistoire, ォ 21 mars 1927 サ ォ Minuit et demi サ et le temps subjectif, celui que peroit Tchen. Pour lui, le temps sest un moment arrt ォ dans cette nuit o le temps nexistait plus. サ (l.14)

1.2 Limportance de la mise en scne et la charge symbolique du dcor

Le cadre de laction nest pas vraiment dcrit : pas de plan densemble de la chambre, peu de dtails. Le cadre, nous le dcouvrons travers quelques plans qui pousent le champ de vision (ncessairement limit) de Tchen, selon l帝chelle suivante : plan moyen du lit sur lequel tombe la moustiquaire, masse lumineuse et confuse (ォ tas de mousseline blanche サ), plan plus rapproch, voire gros plan du pied (not trois fois) sur lequel est fix le regard de Tchen et qui est mis en relief par la lumire qui l帝claire par-dessous. Le complment ォ comme pour en accentuer le volume et la vie サ fait songer une consigne inscrite dans un scnario. La profondeur du champ est aussi tudi : en arrire- plan, on devine lunivers urbain, identifiable grce divers indices visuels et auditifs : la lumire manant du ォ building voisin サ (l.6), ォ le rectangle d帝lectricit ple サ (l.7), les coups de klaxon (l.9), le ォ vacarme サ puis les bruits lointains des ォ embarras de voitures サ (l.11-12).

Les jeux dombre et de lumire semblent rgls comme dans un film des annes 30. Ils sont appropris la nature de lacte en cours : un meurtre, acte illicite, ne peut qu底tre commis dans la pnombre, loin du regard des hommes. Le meurtrier reste dans lombre, la victime aussi.

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