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Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, 1831

Commentaire de texte : Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, 1831. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  25 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 717 Mots (7 Pages)  •  2 369 Vues

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HUC Marie

36012286Pour le 02/05/2018

Devoir maison facultatif de fin de semestre

Art et littérature.

Sans le roman Notre-Dame de Paris, 1482, parut en 1831 la cathédrale la plus célèbre de la capitale française ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Elle est le centre du roman de Victor Hugo, et ce dernier la fait prendre vie, notamment à travers le personnage de Quasimodo. Le passage que nous allons étudier est extrait du chapitre trois du livre IV, livre dans lequel Claude Frollo, archidiacre de la cathédrale, revient sur les conditions dans lesquelles il a adopté le bossu. L’extrait se concentre ici exclusivement au lien qui unit le bâtiment à Quasimodo.

De quelle manière est figurée la relation entre le personnage et l’édifice et quelle en est la nature sous la plume de l’écrivain ?

L’extrait semble se diviser en deux parties. Des lignes 1 à 11, Notre-Dame paraît être une coquille d’œuf, un nid. Quasimodo est encore très petit, juste après son adoption. Des lignes 12 à 24, la cathédrale devient une carapace, un morceau de lui, et la rupture se fait par l’apprentissage d’une forme de langage par le bossu.

Le premier paragraphe de l’extrait commence par les mots « avec le temps » (l. 1). Ce complément circonstanciel de temps, qui est mis en valeur par la position qu’il occupe, indique au lecteur que la description qui va se dérouler ensuite s’est faite sur une période longue puisqu’il implique la notion d’une durée. Le narrateur crée ensuite une distanciation entre lui et Quasimodo lorsqu’il écrit « je ne sais » (l. 1). Dans Notre-Dame de Paris, il se trouve être omniscient et externe, il est donc censé tout savoir de ce qui se passe le roman. Cependant, il marque ici que même lui ignore la nature exacte du lien qui s’est tissé entre le monument et son habitant. Il en marque néanmoins la force en employant les mots « sonneur » et « église » (l. 1), qui lient Quasimodo à Notre-Dame par le vocabulaire utilisé. La phrase suivante créée alors un contraste avec le participe passé « séparé » (l. 2) en première position : alors qu’il était question de lien, le narrateur introduit une rupture. Il explique ainsi la puissance de la relation que le héros a établie avec l’édifice dans lequel il vit. Cette opposition est liée à la « double fatalité de sa naissance inconnue et de sa nature difforme » (l. 2), qui implique l’idée d’un destin, comme pour les personnages tragiques au théâtre. Il est donc possible de supposer que Quasimodo était destiné à vivre dans la cathédrale et à devenir comme son enfant. On peut peut-être également le mettre en rapport avec la situation de Notre-Dame au début du XIXème siècle, lorsque Victor Hugo écrit son roman : le héros est décrit tout au long du roman comme un monstre (« nature difforme »), il peut donc en avoir le destin, à savoir être pointé du doigt (monstrare) et tenu à l’écart. Mais le monument peu lui aussi être vu ainsi : elle mélange architecture gothique et romane, elle était très détériorée, certains pensaient à la détruire. Son destin semblait être de disparaître, mais le roman de V. Hugo permit au bâtiment d’être conservé et restauré. La répétition du mot « double » à la ligne suivante insiste sur la malchance du personnage et maintient cette pitié qui est née chez le lecteur. Il est associé à l’adjectif « infranchissable » (l. 3), qui fait naître l’idée de remparts, d’une prison, pour insister sur la coupure entre lui et le monde et renforcer le lien avec l’édifice. Le narrateur continue à faire disparaître l’image du monstre dans l’imagination du lecteur en qualifiant Quasimodo de « pauvre malheureux » (l. 4), en créant donc un pathos. Les « religieuses murailles » (l. 4) s’accordent avec « infranchissable », présentant Notre-Dame comme une prison et un abri : l’atmosphère gothique du passage commence vraiment à transparaître. Cette idée de prison est renforcée par la fin de la phrase, « à leur ombre » (l. 5), qui maintient une atmosphère sombre et oppressante. Les verbes « grandissait » et « se développait » (l. 6) placent à nouveau le monument dans une position maternelle, car ils décrivent un bébé ou un enfant. La gradation qui suit (« l’œuf, le nid, la maison, la patrie, l’univers ») montre l’importance qu’occupe Notre-Dame de Paris dans la vie de Quasimodo, qui semble encore n’être qu’un pauvre petit être.

Ce nouveau paragraphe entraîne une description légèrement différente du personnage. « Il est sûr qu’il y avait une sorte » (l. 7) donne une sensation de flou au lecteur : le narrateur est sûr de ce qu’il dit, ce qui montre la puissance du lien, mais il ne peut l’expliquer, ce qui peut de nouveau correspondre à la notion de destin : ces deux êtres à part dans le monde étaient destinés à se trouver. Cette difficulté à le définir est renforcée par l’adjectif « mystérieuse » (l. 7), et la notion de destin par « préexistante ». Le pathos qui avait été instauré jusqu’ici commence à disparaître : Quasimodo devient une « créature » (l. 7), il n’est plus un homme, mais il n’est pas non plus un animal, on ne peut pas le définir. Cependant, le narrateur n’emploie pas le mot « monstre », peut-être pour ne pas détruire brutalement la pitié qu’il avait suscitée. Toutefois, l’atmosphère se fait de plus en plus sombre et le personnage perd peu à peu son côté humain, pour se rapprocher doucement de la cathédrale. « Il se traînait tortueusement et par soubresauts » (l. 8) ne fait pas naître dans l’imagination un être humain, mais plutôt un monstre difforme, qui ne peut pas marcher correctement. Il apparaît donc un aspect du personnage quelque peu terrifiant, qui peut être lié au roman gothique. Cela est accentué par la description des « ténèbres de[s] […] voutes » de Notre-Dame de Paris (l. 9), associant la présence de l’architecture et celle des ténèbres, ce qui correspond totalement au roman noir. La description du monstre continue, puisqu’il a une « face humaine et [une] membrure bestiale » (l. 9). Il est décrit comme une chimère, un être mi-homme mi-bête, mais aussi comme une des gargouilles qui ornent les façades de la cathédrale dans le roman de Victor Hugo. Il devient donc peu à peu un morceau de l’édifice. La « dalle humide et sombre » (l. 10) contribue à la création de l’atmosphère gothique, puisqu’elle peut là encore faire référence à une prison, un lieu sans lumière et sujet à l’humidité. Ceci est encore renforcé par « l’ombre des chapiteaux romans [qui] projetait tant de formes bizarres » (l. 10 – 11), qui est typique du roman noir.

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