Notes Sur Tartuffe

Premier Axe : La comédie dans la comédie. Tartuffe le comédien.

Tartuffe est un comédien qui joue la comédie dans une comédie. Ce fait nous est d’ailleurs souligné d’entrée de jeu par la disdascalie « apercevant Dorine ». Voyant arriver Dorine, Tartuffe se compose une allure de dévot et entreprend ainsi de jouer la comédie devant Dorine, sa spectratrice. Premier élément de son jeu : Tartuffe feint de ne pas avoir aperçu Dorine, et donne quelques directives dévotes à son valet Laurent : « Laurent, serrez ma haire avec ma discipline, et priez que toujours le Ciel vous illumine. Si l’on vient pour me voir, je vais aux prisonniers. Des aumônes que j’ai partager les deniers ». En même temps, Tartuffe se donne des airs de grand seigneur en s’adressant comme il le fait à son valet sur un ton très autoritaire. Notons l’emploi des impératifs « serrez » et « priez ».

De son côté, Dorine n’est pas dupe de l’illusion que Tartuffe vo

Deuxième acte : l’hypocrisie de la dévotion dévoilée. Tartuffe l’hypocrite.

Troisième acte : les contradictions de Tartuffe. Tartuffe se contredit.

Questions A

1) Dorine la soubrette vient trouver Tartuffe pour lui dire que sa maîtresse désire avoir un entretien avec lui. Ce faisant, elle contribue à mettre en place le piège grâce auquel l'hypocrisie de Tartuffe dont il est question dans les deux premiers actes de la pièce sera révélée (et l'absurdité de la proposition d’Orgon qui veut marier sa fille à Tartuffe mise en évidence). En effet, la comtesse Elmire veut rencontrer Tartuffe dans une pièce où se cache Orgon et amener le premier à lui confesser son amour.

2) Si à Athènes Arlequin était l’esclave d’Iphicate, cela n’est plus vrai sur l’île des esclaves où ils trouvent désormais tous les deux. La fonction dramaturgique d’Arlequin en est avant tout une de clarification. En effet, il annonce à son maître – et par la même occasion au spectateur – qu’un renversement, une révolution proprement dite, qui affecte la relation qu’ils entretiennent, vient d’avoir lieu : non seulement Arlequin n’est plus l’esclave d’Iphicrate (ce qu’il était à Athènes où le droit du plus fort n’était pas en sa faveur), mais Iphicrate (en grec « celui qui gouverne par la force ») sera désormais à son tour l’esclave d’un maître. Arlequin dit souhaiter que cette expérience qu’Iphicrate fera de la condition d’existence qui était celle d’Arlequin à Athènes lui ouvrira les yeux à propos du caractère injuste de l’esclavage en tant qu’institution. Dans cet extrait, Arlequin est le personnage dominant.

3) La fonction dramaturgique de Suzanne dans cette scène est cruciale : des trois personnages présents dans cette scène ; elle est la seule à savoir exactement tout ce qui s’est passé. Forte de cette connaissance qui lui confère une certaine supériorité sur les deux autres personnages, elle cherche de venir en aide à la comtesse lorsque celle-ci, encore sous le coup de la surprise, ne sait pas trop comment répondre au comte pour expliquer sa conduite d’il y a un instant. En outre, Suzanne modère les ardeurs de la comtesse lorsque celle-ci annonce sa volonté de mettre un terme à sa relation avec lee comte pur se retirer dans un couvent. Suzanne veut donc préserver la relation entre le comte et la comtesse.

4) Dans cet extrait, Solange joue littéralement un rôle, celui de Claire, ou de la soubrette prévenante, humble et soumise, qui supporte sans mot dire la méchanceté de sa maîtresse, et qui sert ce faisant une fonction d’information essentielle : celle de permettre au spectateur de prendre acte du caractère véritable de Madame en caricaturant sa nature pompeuse et grotesque.

Questions B

1) Lorsque Dorine, au spectacle de Tartuffe donnant de dévotes directives à Laurent, s’exclame : « Que d’affectations et de forfanteries », elle se montre extrêmement critique à l’égard de Tartuffe et de la religiosité dont celui-ci fait ostentatoirement preuve. De même, lorsque Dorine dit à Tartuffe « « Vous êtes donc bien tendre à la tentation, et la chair sur vos sens fait grande impression », Dorine lui reproche d’entretenir des désirs coupables qu’un homme aussi pieux et religieux que Tartuffe prétend l’être ne devrait pas avoir.

2) De par sa seule longueur, la deuxième réplique d’Arlequin que contient l’extrait de « L’île des esclaves » remet en question la supériorité d’Iphicrate sur ce dernier. En outre, Arlequin tutoie son maître sans vergogne. Enfin, il sert à Iphicrate une critique philosophique du prétendu droit qu’il croyait avoir à être son maître : « Dans le pays d’Athènes, j’étais ton esclave ; tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort [...] Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu’il est permis de faire souffrir aux autres ».

3) Dans cet extrait, Suzanne reproche au comte la manière dont il la comtesse. D’une part, le comte a abandonné la comtesse. Il ne la traite plus comme la femme qu’il aime. D’autre part, et après avoir reçu le billet que lui fait parvenir Figaro, le comte se montre extrêmement jaloux lorsqu’il suspecte que la comtesse le trompe avec un autre homme. Autre critique, Suzanne reproche au comte d’avoir soupçonné sa femme d’avoir pu le tromper. En d’autres termes, elle reproche au comte de ne pas voir à quelle point sa femme est vertueuse et fidèle : « Soupçonner un homme dans le cabinet de Madame ! ».

Fonction didactique, d'information et dramaturgique La fonction dramaturgique du valet peut être i) de maintenir la tension dramatique aussi longtemps que l'issue du conflit reste incertaine, ii) de faire avancer l'intrigue (faire en sorte que se déroule la trame de la pièce), iii) de conduire l'action. Dorine contribue à mettre en place le piège grâce auquel l'hypocrisie de Tartuffe sera mise en relief (et l'absurdité de la proposition paternelle dévoilée). Iphicrate (celui qui gouverne par la force) et Arlequin (personnage tiré par Marivaux de la Commedia dell'arte). L'enjeu dramatique de l'Île des esclaves de Marivaux est évidemment l'inversion des rapports maître-esclave, et la fonction dramaturgique d'Arlequin en est une d'affrontement: maintenir la tension dramatiaque aussi longtemps que l'issue du conflit reste incertaine. Ou plutôt: (fonction qui

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