LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Nature et culture cas

Cours : Nature et culture cas. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Avril 2016  •  Cours  •  4 946 Mots (20 Pages)  •  700 Vues

Page 1 sur 20

Nature et culture

Définition :

Étymologiquement, le mot culture provient du verbe latin colère qui signifie cultiver. Ainsi, cultura désigne à la fois l'action de cultiver la terre (sens propre) et celle qui consiste à cultiver l'esprit ou l'âme (sens figuré). Cicéron dit : « Un champ si fertile soit-il ne peut être productif sans culture, et c'est la même chose pour l'humain sans enseignement. » (Tusculanes, II, 13).De la même racine provient le mot culte du latin cultus qui désigne l'hommage que l'on rend à une divinité.

La culture désigne l'ensemble des connaissances acquises par les études ou les lectures (connaissances dans un domaine particulier). Elle renvoie, dans ce sens, à l'instruction. Elle peut être synonyme de civilisation : ensemble des phénomènes matériels et idéologiques (immatériels) qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation et formes de comportement acquises par un groupe et transmises aux générations suivantes (traditions, usages, formes artistiques, religieuses, scientifiques, politiques, philosophiques et techniques). La culture signifie aussi la méthode de pensée et la façon d'agir, comme elle peut représenter l'action de développer ses capacités (physiques, intellectuelles ou personnalité).

La culture est le résultat d'un travail intellectuel, physique ou technique effectué par l'homme afin de dépasser, modifier, transformer et perfectionner sa nature. La culture (la destination ou le but) a donc pour point de départ la nature.

Culture et nature :

La culture est le propre de l'humanité. On a souvent opposé l'homme, doté de culture, à l'animal (dénué de culture), la nature et l'inné(ce qui existe dès la naissance) à la culture et l'acquis (ce que l'homme acquiert grâce à l'apprentissage et à l'expérience de la vie).

La culture a un sens premier : « agri-culture », en faisant allusion à l'action que produit l'homme sur la nature. Comme l'agriculteur qui travaille la terre et la cultive, l'homme, lui, ajoute à la nature et la cultive c'est-à-dire qu'il la met en valeur.

Tandis que l'animal est en contact direct avec la nature, l'homme établit avec celle-ci un contact indirect par la médiation de la culture. Ce rapport indirect à la nature et cette distance qui s'opère par le biais de la culture est alors le trait distinctif de l'humanité.

L'homme apporte des rites et des règles qui l'éloignent de la conduite instinctive. Selon Claude Lévi-Strauss, la règle est un critère de reconnaissance d'un processus culturel, car elle n'est ni constante, ni universelle, ni naturelle.

L'inné et l'acquis :

Est inné ce qui est naturel (dès la naissance), universel et commun chez les hommes par opposition à l'acquis qui est particulier, et donc, il est la marque de la diversité des pratiques humaines.

Ainsi, les besoins de l'homme sont les mêmes pour tous (innés), mais la façon de les satisfaire varie selon les peuples (acquis). L'acquis c'est la réponse humaine aux besoins de la nature et donc tout ce qui est acquis est culturel.

D'après ce qui précède, on peut dégager deux sens du mot culture :

-la culture est une élévation de l'âme (sens spirituel). Cultiver sa pensée c'est germer des idées dans le sol fertile de son esprit afin d'enrichir et de fertiliser son âme (rôle de la philosophie). Cicéron affirme dans ce sens que : « la philosophie est la culture de l'âme ».

-La culture est la civilisation (sens technique) c'est-à-dire l'industrie qui plie la nature à l'usage de l'homme.

Le naturel et le culturel :

Le naturel est ce qui existe dès la naissance, ce qui est spontané, inné, qui n'a pas été modifié ou transformé par l'homme. Le culturel relève de l'acquis, de ce qu'on construit au fil du temps, il représente tout ce qui a subi l'intervention de l'homme, tout ce qui est fait de l'homme. Le culturel est tout ce qui porte la trace d'une intelligence humaine que ce soit dans l'art, la religion, la technique, ou même le langage.

D'après la définition que donne Aristote de la nature (pour lui la nature est ce qui est « à l'origine de son propre mouvement »), on peut considérer comme naturel tout ce dont le mouvement et l'évolution ne dépendent aucunement de l'homme contrairement au culturel dont l'existence, le mouvement et l'évolution sont déterminés par l'être humain.

Mais est-il réellement facile de distinguer le naturel du culturel ? Où commence la nature et où finit-elle ? Le culturel s'oppose-t-il au naturel, le complète-t-il, ou l'implique-t-il ? Comment se fait le passage de la nature à la culture ? Existe-t-il une totale rupture entre les deux ?

MERLEAU-PONTY

Phénoménologie de la Perception, I, 6, éd. Gallimard, coll « tel », pp. 220-221

Si l'on considère la culture comme l'opposé de la nature, on peut affirmer alors que la culture commence là où la nature prend fin. En entamant l'état de culture, l'homme rompt totalement avec l'état de nature. Par ce qu'il acquiert, l'homme ajoute à sa nature et la modifie, la transformant ainsi en culture et c'est ce dépassement de sa nature (nature qu'il partage d'ailleurs avec l'animal), qu'il devient pleinement humain. On comprend donc que le passage de la nature à la culture est un passage de l'animalité à l'humanité.

Claude Lévi-Strauss affirme que le passage du naturel au culturel chez l'homme coïncide avec la prohibition de l'inceste, qui est la marque de la rupture entre nature et culture :

Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté

L'ordre culturel est un ordre tout à fait indépendant de la nature. On peut même affirmer que l'ordre culturel représente un stade plus évolué et beaucoup plus complexe par rapport à l'ordre naturel.

Aucune société humaine ne vit dans l'état naturel, même les plus sociétés dites primitives. Le degré zéro de la culture n'existe pas chez l'homme, puisque le fait même de naître au sein d'une société signifie que l'homme, dès sa naissance, se trouve en contact avec une culture. Rousseau affirme dans ce sens que l'état de nature « est un état qui n'existe plus, qui n'a peut-être point existé, qui probablement n'existera jamais. ». Même ces sociétés que l'on appelle, à tort, primitives ou sauvages ont des croyances, des coutumes, des rites et des systèmes de pensée complexes. Dans ce sens, l''anthropologue britannique Edward Burnett Tylor définit la culture comme étant: « un ensemble complexe incluant les savoirs, les croyances, l'art, les mœurs, le droit, les coutumes, ainsi que toute disposition ou usage acquis par l'homme en société ». On conclut donc que la culture est universelle étant commune à toutes les sociétés humaines et elle se transmet de génération en génération moyennant l'apprentissage et l'éducation.

...

Télécharger au format  txt (30.5 Kb)   pdf (272.4 Kb)   docx (22.3 Kb)  
Voir 19 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com