Nana
Cours : Nana. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 6 Novembre 2013 • Cours • 293 Mots (2 Pages) • 879 Vues
On est à la fin du XIIIe chapitre, un chapitre marqué dans son ensemble par l’exagération épique et la mythification : Nana, ogresse dévorant les terres et les richesses de ses amants, devient un nouveau Minotaure dans son hôtel-labyrinthe. À la fin du chapitre, on peut lire : « Elle demeurait seule debout, au milieu des richesses entassées de son hôtel, avec un peuple d’hommes abattus à ses pieds. Comme ces monstres antiques dont le domaine redouté était couvert d’ossements, elle posait les pieds sur des crânes » (p. 457). En effet, le chapitre est rythmé par la ruine successive des amants de Nana, jusqu’au suicide manqué de Georges Hugon, en passant par « le tragique effondrement des Muffat » (p. 457). C’est l’humiliation progressive du comte Muffat qui sert de fil directeur au chapitre : l’extrait qui nous occupe relate les dernières étapes de sa descente dans l’abjection, jusqu’à l’anéantissement moral. L’attention accordée par le romancier à la déchéance de Muffat confirme la place centrale qu’occupe ce personnage dans le « roman expérimental » qu’est Nana : figure exemplaire de la « réaction » (au sens chimique) d’un homme à l’emprise de la chair, il permet à Zola de démontrer ce qu’il considère comme « l’idée philosophique » de son livre, à savoir qu’« il n’y a que le cul et la religion ». En même temps, Zola donne à la ruine de ce dignitaire de l’Etat une signification politique qui se révèle inséparable, sur le plan esthétique, — et quoi qu’en dise le narrateur évoquant le « tragique effondrement des Muffat» à la fin du chapitre — d’une exclusion de la tonalité tragique.
I- « Patatras ! » [Cf. p. 447]— Le risible écroulement de Muffat
1- La fatalité non tragique
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