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Nana, Emile Zola

Commentaire de texte : Nana, Emile Zola. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Décembre 2012  •  Commentaire de texte  •  371 Mots (2 Pages)  •  2 832 Vues

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Dans Nana (1880), Zola raconte l’histoire de la fille de Gervaise et Coupeau, Anna dite Nana, qui commence à faire des passes pour nourrir le fils qu’elle a eu à seize ans. Elle est ensuite remarquée pour son apparition en Vénus envoutante (texte 1). Le Tout-Paris s’éprend alors d’elle et elle multiplie les amants qui lui donnent leur fortune. Cependant ses caprices lui font tout perdre, ses amants d’abord, dont le riche Muffat qui écrit sur elle (texte 2), puis sa fortune. Réduite à l’indigence, elle part à l’étranger et finit par mourir de retour à Paris, défigurée par la petite vérole (texte 3).

Texte 1 : L’éclosion

On frappait les trois coups, des ouvreuses s'entêtaient à rendre les vêtements, chargées de pelisses et de paletots, au milieu du monde qui rentrait. La claque applaudit le décor, une grotte du mont Etna, creusée dans une mine d'argent et dont les flancs avaient l'éclat des écus neufs ; au fond, la forge de Vulcain mettait un coucher d'astre. Diane, dès la seconde scène, s'entendait avec le dieu qui devait feindre un voyage pour laisser la place libre à Vénus et à Mars. Puis, à peine Diane se trouvait-elle seule, que Vénus arrivait. Un frisson remua la salle. Nana était nue. Elle était nue avec une tranquille audace, certaine de la toute-puissance de sa chair. Une simple gaze l'enveloppait; ses épaules rondes, sa gorge d'amazone dont les pointes roses se tenaient levées et rigides comme des lances, ses larges hanches qui roulaient dans un balancement voluptueux, ses cuisses de blonde grasse, tout son corps se devinait, se voyait sous le tissu léger, d'une blancheur d'écume. C'était Vénus naissant des flots, n'ayant pour voile que ses cheveux. Et, lorsque Nana levait les bras, on apercevait, aux feux de la rampe, les poils d'or de ses aisselles. II n'y eut pas d'applaudissements. Personne ne riait plus, les faces des hommes, sérieuses, se tendaient, avec le nez aminci la bouche irritée et sans salive. Un vent semblait avoir passé très doux, chargé d'une sourde menace. Tout d'un coup, dans la bonne enfant, la femme se dressait, inquiétante, apportant le coup de folie de son sexe, ouvrant l’inconnu du désir. Nana souriait toujours, mais d'un sourire aigu de mangeuse d'hommes.

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