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Texte Nana De Zola

Note de Recherches : Texte Nana De Zola. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2013  •  419 Mots (2 Pages)  •  1 353 Vues

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Texte : Émile Zola, Nana (1880)

Fille de Gervaise et de Coupeau, Nana a connu une brève carrière de

comédienne et de prostituée de luxe. Elle ruine et humilie de nombreux

amants. Puis, elle les quitte peu à peu et disparaît. Elle part sans doute

en Russie d’où elle revient pour voir son fils. Atteinte par la syphilis, elle

meurt, dans d’atroces souffrances, dans un hôtel situé dans le quartier

des grands boulevards. Elle a été veillée par quelques amies, à la fois

fidèles et curieuses de voir à quoi ressemble le cadavre de celle qui fut

l’une des plus jolies femmes de Paris. Au même moment, Napoléon III

déclare la guerre à la Prusse.

Le cadavre commençait à empoisonner la chambre. Ce fut une panique,

après une longue insouciance.

— Filons, filons, mes petites chattes, répétait Gaga. Ce n’est pas sain.

Elles sortaient vivement, en jetant un regard sur le lit. Mais, comme Lucy,

Blanche et Caroline étaient encore là, Rose donna un dernier coup d’oeil

pour laisser la pièce en ordre. Elle tira un rideau devant la fenêtre ; puis,

elle songea que cette lampe n’était pas convenable, il fallait un cierge ;

et, après avoir allumé l’un des flambeaux de cuivre de la cheminée, elle

le posa sur la table de nuit, à côté du corps. Une lumière vive éclaira

brusquement le visage de la morte. Ce fut une horreur. Toutes frémirent

et se sauvèrent.

— Ah ! elle est changée, elle est changée, murmurait Rose Mignon,

demeurée la dernière.

Elle partit, elle ferma la porte. Nana restait seule, la face en l’air, dans

la clarté de la bougie. C’était un charnier, un tas d’humeur et de sang,

une pelletée de chair corrompue, jetée là, sur un coussin. Les pustules

avaient envahi la figure entière, un bouton touchant l’autre ; et, flétries,

affaissées, d’un aspect grisâtre de boue, elles semblaient déjà une moisissure

de la terre, sur cette bouillie informe, où l’on ne retrouvait plus

les traits. Un oeil, celui de gauche, avait complètement sombré dans le

bouillonnement de la purulence ; l’autre, à demi ouvert, s’enfonçait,

comme un trou noir et gâté. Le nez suppurait encore. Toute une croûte

rougeâtre partait d’une joue, envahissait la bouche, qu’elle tirait dans

un

...

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