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Médée - Corneille

Dissertation : Médée - Corneille. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Décembre 2016  •  Dissertation  •  2 154 Mots (9 Pages)  •  2 000 Vues

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Depuis l’Antiquité, le théâtre demeure un atout essentiel de la littérature par sa capacité à divertir, cultiver et instruire à la fois. Une pièce peut être le reflet d’une fascination due à la représentation de la violence, mais également l’utiliser à des fins plus profondes. En d’autres termes, de forts conflits peuvent provoquer chez le spectateur un envoûtement éphémère lors de la mise en scène, mais implicitement avoir des buts différents, précis et surtout plus recherchés. En premier lieu, des arguments et exemples quant à l’attraction que suscitent ces affrontements seront présentés, et en second lieu, la même méthode sera utilisée pour soutenir le fait que cette dureté physique ou morale a aussi des objectifs bien plus nobles.

Pour commencer, il est important de noter que la Comédie comme la Tragédie sont des registres qui peuvent comporter de la violence, et donc engendrer un effet captivant chez le spectateur. De ce fait, on peut penser que l’héritage du registre burlesque et de la farce médiévale laissé à la Grande Comédie, notamment par l’empreint des coups de bâtons, tend à fournir un fort divertissement par le comique de geste. Molière, dans Les Fourberies de Scapin par exemple, met en scène Géronte qui est rué de coups par le personnage éponyme. Il en ira de même dans, Le Médecin Malgré Lui, avec Sganarelle. Le ridicule de ce genre de passages procure bien une euphorie reconnaissable par les éclats de rire du public, et donc une forme d’intérêt chez le spectateur.

De plus, dans les pièces de théâtre où la violence est directement représentée sur scène puisqu’elles ne suivent aucune règle de Bienséance (Celle-ci consiste, dans le théâtre Classique Français, à interdire la représentation d’agressivité et de faits jugés déplacés), les dramaturges peuvent susciter l’envoûtement des spectateurs en les choquant. Ainsi, Corneille, dans sa première œuvre baroque, Médée, fait apparaître devant le public l’assassinât des enfants de l’héroïne et de Jason, l’homme qu’elle aime. Shakespeare, dans Macbeth, l’imite avec le meurtre de Duncan, et dans Roméo et Juliet, avec le suicide des amants. D’ailleurs, le roi d’Écosse dans l’histoire, clame « Come, Thick night, into the smoke of hell » (littéralement « Viens, épaisse nuit, dans la fumée de l’enfer ») pour intensifier la noirceur de ses actes en évoquant la religion, extrêmement influente à l’époque. L’audience, véritablement sidérée, développe une forme de fascination due au choc des actions, et se focalisent sur la représentation.

Enfin, dans les pièces de théâtre tragiques, la violence du déchirement des héros entre raison et passion obsède généralement le public. En effet, dans Bérénice, de Racine, Titus doit se séparer de sa dulcinée au profit de Rome, cette dernière déclare alors « Que le jour recommence et que le jour finisse/Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice. », Phèdre, du même auteur, résume bien cette idée avec le vers lancé par l’héroïne « Fol amour qui trouble ma raison ». Similairement, Horace, le personnage éponyme de Corneille, sacrifie l’amour de Camille, sa jeune sœur, toujours pour la capitale italienne, qui le lui reproche, « À qui vient ton bras d’immoler mon amant », ou encore, « Rome enfin que je fais parce-qu’ elle t’honore. ». Avec cet afflux d’émotions, le spectateur, touché, se fascine effectivement pour la représentation de violence physique et psychologique.

Si le théâtre provoque le plus grand intérêt chez ses amateurs, de par ses représentations poignantes, il les utilise, toutefois, également souvent, pour diverses autres raisons. En outre, l’altercation de personnages par la violence verbale, renvoie fréquemment à l’expression du talent littéraire de ses auteurs. Il est pertinent de citer Molière, Racine ou Corneille, qui, utilisant la forme d’alexandrins imposée par le Classicisme, usent majoritairement de techniques théâtrales ou figures de styles. Dans le Mysanthrope, de Molière, des stichomythies sont répétées pour renforcer l’ironie d’un conflit (« ALCESTE : Ne vous fier point. PHILINTE : Je ne remuerai pas. ALCETE : Mais.. PHILINTE : Mais enfin ! (II, 2)). Des allitérations chez Racine marquent la dureté des paroles (« Ce sein par ce serpent élevé subira (…) punissement » -PYLADE, Andromaque). Identiquement, des diérèses accentuent la sévérité d’une tirade (« Que l’orient contre elle à l’occident s’allie.’’, - CAMILLE, Horace.). La littérature se met dès lors au service de la représentation de violence et accentue la sensibilité et le don des écrivains.

Cependant, les dramaturges ont aussi souvent tendance à dénoncer les abus de pouvoir des hommes grâce à la conséquence de la violence de leurs actes et propos sur les autres personnages. Dans Britannicus, de Jean Racine, Néron enlève Junie subitement puis commet un délit, Agrippine l’illustre avec « Britannicus est mort. Je connais l’assassin. », ce qui décidera la plus jeune à se tourner vers la religion en devenant vestale. Une fois encore dans une œuvre de Racine, Andromaque, Hermione utilise l’amour qu’Oreste à pour elle, « Je viens chercher Hermione… Ou mourir à ses yeux. », pour le pousser à tuer Phyrrus et commettre un régicide. En ce qui concerne Corneille, plusieurs personnages influent sur les actions des autres, Camille, dans Horace, avec son imprécation « Que Rome (…) de ses propres mains, déchire ses entrailles. », se condamne à une mort certaine, tandis que le personnage éponyme de Médée, convaincue qu’à « celle qui aime rien n’est impossible », tuera Créon et Créuse par vengeance. Il serait justifié de citer également des Comédies de Molière pour éviter de se limiter à un seul registre, dans le Misanthrope, Célimène utilise sa beauté pour charmer tous les hommes, et dans, Les Fourberies de Scapin, Scapin use de se ruse pour soutirer de l’argent à Argante. Ainsi, l’abus de pouvoir des hommes est dénoncé par le biais des formes de violences morales ou physiques dures représentées.

Parfois, les auteurs font la satire des vices de la société en symbolisant des comportements immoraux par la violence extrême du défaut chez un personnage archétype. De ce fait,

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