Médée Acte 1 Scène 3

Médée Acte I scène 3

Introduction :

Entrée en matière : 1) Au moment où apparaît la pièce (en 1635), l’usage du monologue, pourtant en tragédie, commence à décliner ; on lui reproche entre autre son manque de vraisemblance et sa longueur trop fréquente. Corneille reste de ses auteurs qui en font usage, laissant les personnages partager avec le spectateur toutes leurs émotions.

Il en est ainsi de la fureur qui dévore Médée en Acte I scène 4 lors de sa première apparition, en tant que personnage éponyme. Médée parle à la fois au public et à elle-même et suscite à la fois terreur et pitié. Le registre est tragique. Médée semble d’emblée monstrueuse.

I. Une femme humiliée

a) Une femme blessée par Jason

- Exclamation vers 1 et nombreuses questions rhétoriques qui soulignent sa colère et qui sont indice de surprise

- Répétitions qui viennent relayer ce sentiment « quitter » vers.3 et 4 ; Médée subit un affront, et cela se voit avec l’anaphore « me ».

- Cette blessure est si vive qu’elle passe de l’amour à la haine, les antithèses soulignent cette transformation, aux vers 14 et 15, vers 18 et 19, vers 16

b) Une colère grandissante

- Termes de rage, haine, colère ; Médée est en état de rage vers. 11-15-22 « ma rage contre lui », « je le ferai par haine », « qui suivra ma colère »

- Médée s’adresse à différents destinataires : questions rhétoriques en s’adressant à elle-même puis s’adresse à Jason « tu », apostrophe « Tu t’abuses, Jason » vers 13, puis elle s’adresse aux puissances divines vers 29, apostrophe au Soleil. On observe une gradation dans la colère ; on passe de l’indignation à l’accusation et à l’invocation du Soleil et puissances divines. Ces changements soulignent la colère grandissante du personnage de Médée.

c) Jason, le traître !

- Médée vit la séparation comme une trahison : les parallélismes vers 3-4 qui mettent à la rime les mots opposés « forfaits » et « bienfaits » soulignent la trahison du père et le meurtre du frère.

- Médée souligne que Jason doit lui être redevable de l’aide qu’elle a apporté vers 2 : « manque-t-il de mémoire ? »

II. La démesure du personnage

A) La fureur de Médée

- S’exprime par un flux de paroles ininterrompu qui ne semble pas devoir s’arrête qu’avec le crime ou le meurtre.

- Emphase du discours : énumérations vers 7-8, 17 « mon père trahi, les éléments forcés , d’un frère dans la mer les membres dispersés », « en meurtre, en carnage » qui permettent de manière emphatique de déchaîner sa haine et sa colère.

- Le lexique de la violence vient relayer cette colère « crime, fureur » destructive ; les parallélismes et répétitions soulignent aussi la colère et la fureur.

B) Un orgueuil démesuré

- Révèle la position de supériorité de Médée par les parallélismes vers 3 et 4 qui laissent

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