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Montaigne Essais Livre 1 Chapitre 20

Commentaire de texte : Montaigne Essais Livre 1 Chapitre 20. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Octobre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 785 Mots (8 Pages)  •  2 759 Vues

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Lecture analytique 2 :

Montaigne, Essais, Livre 1, Chapitre XX

Michel Eyquem de Montaigne, né en 1533 et décédé en 1592, écrit toutes ses réflexions et se peint lui même dans l’oeuvre de sa vie les Essais.

Au XVIe siècle, l’espérance de vie est très limitée ; la peste, l’insuffisance des récoltes et les guerres de Religion menacent les Hommes. Montaigne est un grand humaniste du XVIe, il écrit donc de nombreux chapitres sur la condition de l’Homme et c’est naturellement qu’il s’interroge au sujet de la mort et de l’attitude des Hommes face à celle-ci. Il est aussi récemment affecté par la mort de La Boétie et de son père qui sont probablement à l’origine de cette écriture.

Au chapitre XX, dans le Livre 1, Montaigne argumente donc sur la peur et le désarroi qu’engendre l’idée de mourir.

Problématique : Quelle vision de la mort propose Montaigne dans cet extrait?

I) Observation de l’attitude des Hommes

Insouciance fatale

Dans la première phrase “ils vont, ils viennent, ils trottent, ils dansent” (l.1), Montaigne transcrit une attitude insouciante qu’ont les Hommes face à la mort. Tout d’abord à travers les termes “va et vient” caractéristiques du mouvement et donc de la vie, que Montaigne évoque déjà lors du chapitre “Du repentir”. Il exprime encore cette idée de balancement à travers les rythmes binaires. Les humains vivent mais ne font pas grand chose d’autre. Parfois, ces Hommes “trottent, dansent” (l.1) ; cette accumulation de verbes d’actions symbolise un amusement presque niais mais pas de soucis de la mort. De plus, le présent d’énonciation nous indique que la mort rôde mais qu’ils n’en ont aucune conscience.

La fin de cette première phrase vient renforcer cette idée de négligence. En effet, les Hommes n’ont “de morts nulles nouvelles” (l.1). La négation “nulle” indique bien ici que l’on a tendance à oublier la présence de la mort lorsqu’elle ne nous tourmente pas de près. Quand au mot “nouvelle”, il est ici utilisé presque comme dans les journaux : la mort n’est qu’une “nouvelle” à l’oreille des gens, qu’un écho, quelque chose de presque tabou. On sent que la mort est distante des gens, qu’elle

ne les touche pas de près et que seuls des murmures leurs parviennent. Le mot “mais” (l.2) exprime bien cette opposition entre le plaisir “tout cela est beau” (l.1) et la réalité des faits. Les Hommes vivent sans se soucier de la fin de leur vie.

Malgré tout, la polysyndète “ou à eux ou à leurs femmes” (l.2) rappelle que la mort touche n’importe qui et que les gens devraient en prendre conscience.

Une approche argumentative, un jugement ironique

A travers son observation, Montaigne s’efforce à suivre une démarche argumentative. Il résonne de part lui-même “je” (l.7). L’utilisation du pronom personnel indique bien l’implication de l’auteur. Il s’appuie, une nouvelle fois sur les auteurs grecs et latins comme Horace et Properce. En tant qu’humaniste il les cite pour faire office d’autorité et pour appuyer ses propos en leur donnant de la valeur. Il fera référence, dans la suite du texte, aux Égyptiens qu’il citera comme argument d’autorité. Il s’adresse aux lecteurs, qu’il essaye de convaincre. Montaigne interpelle même les lecteurs avec le mot “vous” (l.4). Mais il s’adresse aussi à lui même avec le pronom personnel “nous” (l.6). Tout le monde et même lui, est soumis à la mort.

Bien que l’objectif de Montaigne soit de convaincre le lecteur, il demeure satirique lorsqu’il dit que la mort “arrive” (l.2) mais qu’elle “surprend” (l.2) les Hommes. Cette antithèse est assez drôle, on se demande comment quelque chose qui est déjà présent peut nous surprendre. Il se moque de l’étonnement d ceux-ci face à la mort avec une accumulation “quels tourments, quels cris, quelle rage et quel désespoir” (l.3). Les hyperboles formées avec le mot “quel” et le champ lexical du désespoir sont à l’image de leur insouciance ; considérable. Il explique qu’il ne faut pas s’étonner de tant de malheurs lorsqu’on est aussi aveugle. Il exprime presque un certain mépris dans la première phrase. Il désigne les Hommes par le pronom personnel “ils”, comme des personnes qu’il rejette. Pour lui, ils ne savent que s’amuser bêtement d’où la construction très simple de la première phrase. À la ligne 4, il

Bien sûr, Montaigne l’exprime plus doucement et avec légèreté, son objectif est de convaincre le lecteur non de le réprimander. Il ponctue donc sa moquerie par une pointe d’ironie de par l’expression “tout cela est beau”. Montaigne prend de la distance.

II) Apprendre à mourir

Résolution de combattre la mort

Pour aller de l’avant et s’assujettir à la fin inéluctable, Montaigne emploie la métaphore filée du combat. Les mots “armes” (l.7), “cuirasse” (l.13), “pied ferme” (l.16) et enfin “combattre” (l.16) font bien parti du champ lexical du combat. Il l’utilise pour évoquer l’idée d’un affrontement contre la mort que toute personne ferait si elle le pouvait. Mais comme l’explique bien Montaigne, ce combat ne pourrait se dérouler que “si c’était ennemi qui se pût éviter” (l.7). La présence du “si” implique l’emploi du conditionnel, le trépas est l”ennemi[e]”

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