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Louise Labé - Sonnet 2

Mémoire : Louise Labé - Sonnet 2. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2013  •  924 Mots (4 Pages)  •  3 257 Vues

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Le premier sonnet étonne par sa simplicité : point d’image recherchée, de métaphore compliquée comme chez Scève, de demande subtilement amenée comme chez Ronsard... juste les mots d’un registre quotidien et universel aux amoureux.

Pour préparer l’étude du texte

1. Selon votre première impression de lecture, y a-t-il un plan dans ce sonnet, est-il simple ? Analysez ensuite précisément la construction du sonnet.

2. Le rythme est-il le même d’un bout à l’autre du sonnet ? Quels sentiments Louise traduit-elle à travers lui ?

Lecture méthodique

1. La série des invocations. Est-elle purement aléatoire ? Comment tire-t-elle parti de la structure du sonnet ( strophes, rimes) ? Quels sont les éléments retenus ? Quel est l’effet produit ?

2. Analyse du vers 11. Etudiez le choix des mots « flambeaus, ardre, femmelle », au plan sonore et au plan sémantique. Quel rôle joue ce vers ?

3. Qu’apparaît-il de nouveau dans le dernier tercet ?

I. La série des invocations.

Un tel sonnet est a priori original dans la mesure où le parti pris d’une voix poétique féminine subvertit les motifs les plus ressassés de la poésie amoureuse.

Les deux premiers quatrains et les deux premiers vers du premier tercet sont entièrement occupés par une série d’invocations, juxtaposées apparemment sans souci d’introduire une cohérence signifiante. C’est à la fois une litanie et une liste de comptes, composée d’un bric-à-brac d’éléments hétérogènes, qui viennent d’horizons très différents : certains font référence à l’amant, d’autres désignent des concepts abstraits ou des modes de manifestation de la douleur d’amour éprouvée par la poétesse.

Les trois rimes sur lesquelles s’organisent ces dix vers sont fondées sur des sonorités gémissantes, qui avant même d’exiger une interprétation plus précise au niveau de la signification, produisent une impression de douleur en quelque sorte générique. Les deux premières strophes sont d’autre part structurées de manière rigoureuse, avec deux vers que se partagent selon une césure 4/6 deux éléments, concrets dans le premier quatrain, abstraits dans le second, et deux autres vers entièrement occupés par un seul élément.

Cette organisation impeccable vole en éclats avec le premier tercet, et surtout le vers 9 dans lequel se heurtent six fragments du corps humain, sans que l’on puisse dire de celui, souffrant, de la poétesse, ou de celui, « glorieux », de l »aimé. Ce vers semble suggérer que tout est blessure – brûlure – et aussi que le monde éclaté, disloqué, n’est qu’un fouillis d’images dépourvues de sens. Les attributs de l’art poétique présents au vers 10 rappellent la liaison essentielle, consubstantielle même entre la poésie et l’amour, et apparaissent comme les indices de la vocation de la poétesse à aimer, donc à souffrir, donc à chanter : la progression va de l’instrument de musique à la voix humaine, mode d’expression plus authentique et plus spécifique.

II. Analyse du vers 11 : « Tant de flambeaus pour ardre une femmelle ! ».

Les dix

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