Sonnets Louise Labée

Premièrement, nous allons aborder un aspect de la dualité amoureuse qu’éprouve la locutrice. Cet aspect est le contrôle qu’Amour a sur elle. Effectivement, celui-ci contrôle les pensées de la locutrice. Elle veut retrouver son sommeil et ses nuits de repos mais chaque fois qu’elle se sent reposée, Amour hante son esprit et donc, elle ne peut se retenir de penser et de rêvasser à lui : « Tout aussitôt que je commence à prendre dans le mol lit le repos désiré, mon triste esprit hors de moi retiré, s’en va vers toi incontinent se rendre ». À l’aide de la métaphore mon triste esprit hors de moi retiré, nous constatons qu’elle n’a aucunement le contrôle sur ses pensés qui malgré elle, vont vers son bien aimé. Cela confirme et met l’accent sur son impuissance face à ses pensées. En fait, dominées par l’idée qu’Amour est absent, elles ne peuvent éviter de réveiller sa malheureuse âme amoureuse. La locutrice est incapable de l’oublier. De plus, Amour domine non seulement ses pensées mais aussi, ses sentiments. Chaque fois que la locutrice retrouve le sourire, Amour revient la hanter ne la laissant pas comblée de joie. Quand celle-ci croit l’avoir oublié pour de bon, elle se rend vite compte qu’il est encore à son esprit : « Puis quand je crois ma joie être certaine et être au haut de mon désire heur, il me remet en mon premier malheur ». Effectivement, l’ennui de la locutrice face à son bien aimé se dévoile comme un sentiment d’impuissance. Qu’elle soit d’accord ou pas, ses sentiments se retrouvent sous l’emprise d’Amour. « Je vis, je meurs; je me brûle et me noie […] j’ai grand ennuis entremêlés de joie ». Cette (figure de style) démontre une instabilité dans ses sentiments qu’elle ne saurait contrôler et qui la replonge dans des moments de ressassements douloureux et incontrôlables. Elle est prise au piège du désir de son âme. Bref, le fait qu’Amour contrôle les pensées et les sentiments de la locutrice confirme très clairement que celle-ci est soumise aux volontés de son âme amoureuse qui l’emmène chaque fois vers son bien aimé. Dans la prochaine partie de l’analyse, nous allons aborder un autre aspect de cette dualité mais cette fois-ci de façon plus abstraite.

Deuxièmement, malgré que la locutrice s’impose de sortir de son désespoir amoureux, elle n’y arrive toujours pas. Elle veut que son âme amoureuse revive de nouveau et ce, même si c’est une vie de mensonges. En fait, la locutrice, ne pouvant pas oublier Amour, souhaite qu’un autre puisse la faire tomber amoureuse de nouveau et ce, même s’il éprouve pour elle un amour non sincère. « Et si jamais ma pauvre âme amoureuse ne doit avoir de bien en vérité, faites au moins qu’elle en ait en mensonge ». D’après cette citation, celle-ci se retrouve effectivement tellement impuissante qu’elle n’a pas la force de cesser d’aimer Amour par elle-même. Alors, elle se contente d’attendre un certain homme qui pourra la délivrer de force de son désespoir interminable tout en sachant que l’amour de ce jeune homme risque de ne pas être fidèle envers son propre amour. De plus, d’après cette citation, « Ô doux sommeil, ô nuit à moi heureuse! Plaisant repos, plein de tranquillité, continuez toutes les nuits mon songe », elle est forcé de SUPPLIER son repos de revenir. Dépourvue de la force nécessaire pour retrouver son repos et sa

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