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Lorenzaccio, Acte I, scène 1

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Par   •  2 Mai 2014  •  2 086 Mots (9 Pages)  •  828 Vues

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Lorenzaccio, Acte I, scène 1

INTRODUCTION

- Je présente la pièce, l’auteur : En 1834, Musset écrit Lorenzaccio, un des chefs d’œuvre du drame romantique.

- Je présente l’extrait : Dans cette première scène, rajoutée après coup, apparaissent le duc Alexandre de Médicis et Lorenzo, les principaux protagonistes : on les voit à l’œuvre, en train de procéder au rapt d’une jeune fille de quinze ans. Après la restauration des Médicis, le duc Alexandre et ses familiers se permettent impunément toutes les insolences, c'est ainsi que cette scène est présentée comme un condensé du drame qui va se jouer.

- Je donne la problématique de l’examinateur : Problématique possible : en quoi cette scène présente-t-elle les caractéristiques d’une scène d’exposition ?

- Je fais une lecture expressive du texte

- J’annonce le plan

I. UNE SCENE D’EXPOSITION

A. A la fois traditionnelle…

Comme la plupart des pièces du théâtre passé, Lorenzaccio utilise la première scène pour exposer la situation. La scène fournit des indications sur plusieurs points :

Le lieu et l’époque (cadre spatio-temporel) sont précisés. On se trouve à Florence, au XVI° siècle, comme l’indique la référence à Alexandre de Médicis à la fin de la scène. C’est d’ailleurs une révélation qui fonctionne comme une surprise à la fois pour Maffio et pour le spectateur. Le choix d’un jardin à minuit au clair de lune, indiqué par les didascalies initiales, est typique des goûts romantiques.

La situation se précise dans le dialogue : on comprend que le duc débauche des jeunes filles et que Lorenzo se charge de les lui trouver : « je réponds de la petite », précise-t-il l.10. Ainsi, le duc qui veut satisfaire son désir, est poussé à la fois par sa nature débauchée et par Lorenzo. Lorenzo est un aussi un adjuvant précieux, ici secondé par Giomo, son homme de main.

Mais l’exposition passe aussi par l’action. On est plongé directement « in media res » (au milieu de l’action, comme dans les romans): Le lecteur/spectateur surprend les hommes à l’œuvre : « Qu’elle se fasse attendre encore un quart d’heure, et je m’en vais ». Jusqu’à la ligne 32, on apprend ce que les hommes font ici. Il y a déjà une certaine urgence : le duc est attendu à un bal. Il y a du suspense, de la nervosité. A la l.33, Giomo accélère l’action en proposant d’aller chercher la fille au lieu d’attendre, puis l’arrivée de Maffio, le frère de Gabrielle, apporte une péripétie : un obstacle se dresse, les hommes se cachent. Finalement, une bataille s’engage entre Maffio et Giomo, il y a un début de duel qui se transforme en bagarre. La révélation de l’identité du duc fonctionne comme un coup de théâtre.

B. …et originale :

Originale car il y a renversement sur deux plans par rapport aux attentes du spectateur :

- les 1ères paroles du duc sont « je m’en vais » : il semble vouloir quitter la scène alors qu’il vient à peine d’y entrer. Les personnages masculins sont vêtus de manteaux qui les cachent afin d’éviter d’être reconnus, la jeune fille n’a pas de nom, « elle » est inconnue et invisible - la nuit favorisant aussi aussi la clandestinité-.

=> tout cela est contradictoire avec l’une des fonctions de la scène d’exposition qui est de présenter les personnages.

- Le rendez vous au clair de lune est un pur cliché romantique (jardin+ minuit, heure galante). L’atmosphère pourrait se prêter à une scène d’amour sentimentale, comme dans Roméo et Juliette de Shakespeare, mais on a affaire à une situation beaucoup plus triviale. Le prince est en fait une sorte de criminel, un homme grotesque au langage vulgaire, sans morale et sans scrupule ; quant à la Belle est achetée et non séduite. C’est une scène anti-romantique au possible, c’est une scène de rapt, presque de viol, avec le symbole de l’intrusion dans le jardin, espace fermé et clos, (symbole du sexe féminin ?) et donc symbole de virginité.

- L’action est ici très vive ; les romantiques rompent avec la tradition de bienséance qui interdisait l’usage des armes sur scène. Les nombreuses didascalies indiquent les mouvements de scène. Notons que dans le théâtre classique, l’arrivée d’un nouveau personnage comme Maffio aurait entraîné un changement de scène. Mais Musset avait renoncé à cette époque à faire jouer son théâtre et le donnait à lire, ceci peut l’expliquer.

Transition : Rajoutée après coup, cette scène n’était pas utile à la suite de l’action. Elle est surtout révélatrice de la personnalité des personnages, de leur conception de la séduction et de la morale. De forts contrastes existent entre eux.

II. LE SYSTEME DES PESONNAGES

A. Le duc et Lorenzo

Ils forment un couple de débauchés. Ils sont complices. Le grand seigneur séducteur, dont le prototype est Don Juan (MOLIERE), est ici dédoublé.

Le duc correspond socialement à don Juan (mais aussi comme le duc de Nemours, Valmont ou Almaviva). Il leur est même supérieur puisqu’il dirige Florence. D’ailleurs, Maffio croit pouvoir faire appel à lui pour l’aider : « je me jetterai aux pieds du duc, et il vous fera pendre tous les deux »(l.66). En réalité, il est loin d’être digne de son rang : Il parle vulgairement, il jure (jurons blasphématoires, qui s’en prennent à la religion) : «entrailles du pape » (l.8), «sacrebleu» (l.31).

Il apparaît comme un personnage rustre, il n’a aucune patience pour attendre la jeune fille, il est seulement préoccupé par le froid et l’argent : « je suis volé d’un millier de ducats », « Puisqu’il ne s’agit que d’emporter une fille qui est à moitié payée », « nous t’enverrons demain quelques 90 ducats ». Or, l’argent est habituellement méprisé par les aristocrates, il est réservé aux préoccupations bourgeoises.

⇨ Son attitude n’a rien de noble ou de chevaleresque mais elle témoigne du caractère prosaïque des gens qui gouvernent Florence.

⇨ Il n’est pas un homme d’esprit mais d’instinct ;

C’est Lorenzo qui possède les capacités du séducteur. Lui aussi est un aristocrate, puisqu’il est le cousin du duc. Mais

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