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Lettre Montesquieu

Dissertation : Lettre Montesquieu. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Novembre 2012  •  2 953 Mots (12 Pages)  •  1 030 Vues

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Montesquieu, Lettres persannes 37

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Catégorie: Loisirs et Sports

Soumis par: Amarante 30 mars 2012

Mots: 3264 | Pages: 14

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* Comme dans une lettre, il y a un émetteur et un récepteur. Ici, l’émetteur est Usbek, le récepteur est Ibben ; en réalité ils sont doubles : l’émetteur est Montesquieu et le récepteur est le lecteur français.

* Des pronoms personnels de la première personne sont utilisés : « je » aux lignes 12 et 23 et « nous » ligne 3, ils désignent le destinataire ; ce sont des indices de l’énonciation, cependant, la deuxième personne est absente. Le pronom « il » désigne l’objet de l’énoncé, le roi Louis XIV mais celui-ci n’est jamais nommément mentionné. Le pronom « on » (lignes 5, 7 et 37) est un pronom indéfini neutre ; le sujet est inconnu, il équivaut à « quelqu’un » et exprime la rumeur.

* Les temps du discours sont employés : le présent, comme aux lignes 3, 5, 6, 14, … et le passé composé, comme à la ligne 12… mais il n’y a pas de futur car l’émetteur n’anticipe pas.

* On retrouve également la formule d’introduction « Le roi de France est vieux » à la ligne 3, qui annonce le sujet de la lettre.

2. Les éléments de la réalité/fiction

Montesquieu a publié anonymement Les Lettres Persanes et a pu se présenter comme un traducteur, ce qui lui a permis de déjouer la censure. Certains éléments, purement fictifs, sont là pour masquer la réalité tout en donnant une impression d’authenticité :

* L’auteur a inventé un calendrier. Ce qui semble être un calendrier lunaire musulman est en réalité notre calendrier où les noms de nos mois sont substitués à des noms musulmans (démonstration de Robert Shackleton en 1954).

* Il a choisi des noms perses : à la première ligne les noms de l’émetteur et du destinataire fictifs : " Ibben " et " Usbek » ; Usbek est un haut-dignitaire en disgrâce à la Cour d'Ispahan. Il est parti pour éviter la mort mais aussi pour chercher la sagesse. Il est en quête de valeurs universelles, et celles qu'il défend le plus souvent sont la Vertu et la Raison. A la recherche d'un équilibre politique, il reste tout de même profondément oriental et se montre despotique quand il est question de son harem. Lui et Rica sont les porte-paroles de Montesquieu. C'est un personnage contradictoire, il critique et apprécie en même temps les valeurs occidentales. Ibben est négociant à Smyrne, c'est un ami d'Usbek très curieux de connaître les mœurs des Français. A la ligne 2, la ville de « Smyrne " est une ville Perse, qui s’appelle aujourd’hui Izmir.

Par contre, ce que raconte Montesquieu sur le roi de France est assez réaliste (même si il y a quelques anachronismes) :

* Aux lignes 3 à 5, Usbek écrit « Le roi de France est vieux. Nous n'avons point d'exemple dans nos histoires d'un monarque qui ait si longtemps régné. » Le ‘’nos histoires’’ fait référence à l’histoire perse et à l’histoire de France ; pour ce qui est de l’histoire perse, sachant que cette partie de l’œuvre est fictive, on ne peut pas vérifier ces dires ; pour l’histoire de la France, ce que dit Usbek est véridique. Louis XIV est un roi qui est particulièrement résistant ; il a survécu à de nombreuses guerres et maladies (petite vérole à 9 ans, tumeurs aux seins à 15, blennorragie à 17, fièvre typhoïde à 19, dysenterie à 22, rougeole à 24, fistule anale à 47, paludisme à 48, puis, à partir de la cinquantaine, crises de goutte, rhumatismes et coliques néphrétiques. Sans compter le ver solitaire, les migraines, les indigestions et les maladies de peau, dont le roi souffrait de façon chronique...). En 1713, année de rédaction de cette lettre, Louis XIV à 75 ans et règne depuis 70 ans. Dans la suite du texte, il n’y a pas d’autres références à l’âge du roi, cet élément reste implicite.

* Aux lignes 7 à 11, l’auteur exprime l’admiration du roi pour les gouvernements orientaux. Il est vrai que même Louis XIV est d’abord dans de mauvaises dispositions à l’égard de l’Empire ottoman, cela est dû à son engagement auprès des Habsbourg à cause de son mariage. Mais par la suite, il est resté neutre lors de la lutte entre les ottomans et la Ligue (formée par les pays européens). Au début du XVIIIe siècle, la mode est à l’orientale et la littérature française est également influencée, c’est aussi pour cette raison que Montesquieu a choisi des personnages perses, pour attirer le lecteur.

* Aux lignes 14 et 15, on peut cependant relever un anachronisme : Usbek écrit que le roi « a un ministre qui n'a que dix-huit ans, et une maîtresse qui en a quatre-vingts » ; En 1713, Madame de Maintenon (Françoise d’Aubigné) à 78 ans (mais elle est l’épouse du roi depuis 30 ans et non plus sa maitresse) ; en ce qui concerne le ministre de 18 ans, deux cas se sont produits : deux ministres ont été nommés à l’âge de 17 ou 18 ans, il s’agit du marquis de Barbézieux, fils de Louvois, mais il a été nommé secrétaire d’Etat en 1685 et du marquis de Cany, fils de Chamillart, nommé en 1708.

Ainsi, ces éléments fictifs permettent à Montesquieu de masquer par l’intrigue une critique sérieuse du souverain.

2. Les formes de la critique

1. L'ironie

Montesquieu exprime ses pensées sous le couvert de l’étonnement d’Usbek ; l’auteur utilise l’ironie pour critiquer le roi :

* Il fait un éloge ironique de Louis XIV, notamment en employant le champ lexical du talent : « talent » ligne 6, « génie » ligne 7,

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