Montesquieu Lettres Persanes

A l’époque où l’oriental fleurit dans la littérature française, de par la traduction de livres tels que Les contes des mille et une nuit, et la multiplication de récit de voyage, Montesquieu auteur du 18ème siècle s’en inspire pour son œuvre Lettres Persanes. « Cette couleur orientale sert surtout à faire passer sous une apparence badine des critiques très hardies contre la société du temps. » . Par le roman épistolaire, l’auteur donne plus de véracité à ce qu’il conte et permet la réalisation d’un vrai récit de voyage accentué par la présence de personnages étrangers. En effet à travers les Persans il donne ainsi un ton oriental, une « couleur orientale » à son œuvre. Mais qu’elle est la fonction de l’Orient ? A quoi sert-il dans le texte ? Montesquieu par cet orientalisme arrive à amener de nombreuses critiques de plus en plus « hardies » contre la société française et orientale de l’époque. Mais l’Orient, mode du 18ème siècle, prend une fonction de divertissement et de plaisir pour tous les lecteurs. Enfin Montesquieu force le lecteur à réaliser une démarche de l’esprit qui consiste à regarder les autres et soi-même afin de se comprendre et de comprendre les autres, c’est la fonction d’échange de l’Orient.

Grand nombre de lecteurs et lectrices de Lettres Persanes, durent apprécier autant que la satire et le piquant des mœurs les diverses épices orientales qui permettent d’amener à un arrière-plan philosophique. Etymologiquement, le nom « satire » vient du latin « satura » qui signifiait « pot-pourri, mélangé » qui sous-entend une critique plutôt disparate de grands nombres de thèmes. Dès les dix premières lettres, le cadre de l’Orient est posé par Montesquieu. Peu à peu nous remarquons qu’en réalité ceci lui permet de dresser une satire de « la société du temps », à la fois de la société française et de l’orientale qui par la suite nous amène sur une réflexion philosophique de leurs coutumes.

L’utilisation de « la couleur orientale » permet à l’auteur de se camoufler afin de dresser un tableau de « ses critiques hardies » et audacieuses de l’Occident. Afin de lancer une critique de la société, Montesquieu était obligé d’utiliser une technique au goût du lecteur. En effet, on note qu’il y a plusieurs lettres satiriques de la société française qui se concentrent entre la période de l’arrivée des deux Persans à Paris jusqu’à la mort de Louis XIV. Les deux Persans ont un regard neuf et inconnu sur les coutumes françaises ainsi cette technique permet à Montesquieu de se mettre à distance des paroles des personnages. L’Orient a donc une fonction de critique et en même temps c’est une mise à distance à travers les Persans. Leurs propos font passer des critiques qui auraient pu être censurées d’où l’utilisation d’une « apparence badine » c’est-à-dire de manière légère et plaisante. N’ayant plus peur de la censure, Montesquieu réalise les critiques sur les erreurs, les manquements, les contradictions propres à l’Occident du 18ème siècle. Effectivement prenons la lettre XLVIII, d’Usbek à Rhédi qui est une lettre de portraits où défilent un financier, un directeur, un poète, un vieil officier. Ici, par exemple, Montesquieu s’attaque aux mondaines victimes de leur amour propre, le regard oriental lui permet de jouer avec

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