Les Évènements historiques dans la princesse de Montpensier

Introduction : La princesse de Montpensier, la nouvelle de Mme de Lafayette, se déroule sous le règne de Charles IX, au temps des guerres de religions entre catholiques et huguenots. L’adaptation cinématographique de Bertrand Tavernier sortie en 2010 raconte la même histoire à la même époque. Cependant, nous pouvons nous poser la question suivante : Comment les évènements historiques sont-ils représentés dans les deux œuvres ? Nous développerons notre pensée sous deux axes : Dans un premier temps nous évoquerons la volonté des deux créateurs de respecter l’histoire, puis dans une seconde partie nous verrons qu’ils ne désirent cependant pas créer des reconstitutions historiques.

I- Une volonté de respecter l’histoire...

1- Dans la nouvelle

→ Les personnages ont réellement existé (Prince et princesse de Montpensier, le duc de Guise, la reine, le duc d’Anjou)
→ Les lieux sont réels et brièvement décrits, le cadre est donc réaliste.

→ Plusieurs évènements historiques sont cités, qui servent de toile de fond au récit (La St Barthélemy, les plusieurs guerres de religions à cette période, les mariages comme celui de Marguerite de Valois et Henri de Navarre p 66).

2-Dans le film

→ Les décors sont naturels, ce qui donne une atmosphère du XVIe et donne plus de réalisme à l’œuvre.
→ Les comédiens ont été choisis jeunes, ce qui respecte les mœurs de l’époque puisque l’on se mariait très jeune.
→ La présence des chevaux, dont la nouvelle ne faisait pas le détail, est plus marquée dans l’œuvre cinématographique, cela apporte de nouveau une dimension réaliste car c’est un détail du quotidien de l’époque.
→ La retranscription de certains codes sociaux de l’époque, comme dans la scène de la nuit de noce où le jeune couple marié est observé par plusieurs personnes jusqu’à ce que l’hymen de la princesse ne se brise. Le sang est alors montré au père. Cette scène est commune pour l’époque même si elle peut choquer aujourd’hui.

→ Les corps sont montrés avec réalisme et sans forcément les embellir, nous pouvons à nouveau prendre la scène de la nuit de noces où la princesse se fait nettoyer, nue, au milieu de la chambre alors qu’il y a plusieurs personnes autour. Le rapport de l’époque au corps est alors respecté puisque l’intimité est amoindrie.

→ La presque omniprésence des guerres : en effet, les scènes de guerre représentent 10,5 % du film avec 14 minutes 35 à l’écran. Comme à l’époque, les guerres font partie du quotidien et sont très présentes. Le film montre même les détails de celle-ci, le début de l’artillerie, ou encore l’importance de la cavalerie. Le réalisateur cherche à montrer que dans certaines batailles (comme dans la bataille de Moncontour) il y avait énormément de soldats. Avec les moyens qu’il a, (en « encombrant le champ ») il parvient à donner le réalisme du grand nombre de troupes.

→ Il montre la société dans sa totalité, aussi bien le peuple que les nobles. En effet, il montre des enfants, des femmes enceintes, des servantes, des colporteurs, qu’il fait interagir avec le monde (par exemple, la servante et presque amie de la princesse). Il montre aussi des scènes plus crues (lorsque la princesse surprend sa servante ayant une relation sexuelle dans les cuisines).

II- … Mais pas de créer des reconstitutions historiques

1- Influences et contraintes de l’époque et du format

Dans la nouvelle : →Afin de respecter les règles de la bienséance, Mme de Lafayette « désincarne » presque ses personnages, ne représentant pas les corps. Elle respecte ainsi l’idéal classique et ne détaille pas les corps.

→ Étant une noble elle même, dans son œuvre elle fait totalement abstraction du peuple (contrairement à Tavernier) et ne fait apparaître que l’élite sociale.

→ Elle est concise, alors non seulement elle ne décrit pas les corps et les personnages mais elle ne décrit pas non plus leur vêtements, qui sont pourtant caractéristiques d’une époque (elle ne les mentionne que trois fois).
→ Toujours dans la concision lié au genre de la nouvelle, elle n’analyse pas les guerres de religion. Elle pose simplement les faits et ne prend quasiment pas parti.

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