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Les lettres Persanes analyse

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Par   •  23 Janvier 2023  •  Cours  •  1 820 Mots (8 Pages)  •  323 Vues

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Les lettres persanes ont étés publiées à Amsterdam en 1721 de façon anonyme. Par prudence Montesquieu a préféré dans un premier temps taire qu’il en était l’auteur craignant qu’on lui reproche cette œuvre légère et très critique de la société française. Alors qu’il était un grave magistrat. Les lettres persanes composent un roman épistolaire qui met en scène deux persans, Usbek et Rica qui visitent Paris, ils entretiennent une correspondance avec des amis ou leurs épouses restées en Perse à Ispahan. C’est l’occasion pour Montesquieu de critiquer la société Française des dernières années du règne de Louis XIV et de la régence. Au court de leurs pérégrination dans les différents milieux Parisiens, Usbek et Rica sont particulièrement sensibles aux phénomènes visibles de l’extérieur, il est donc normal qu’ils remarquent les changements de mode.

        Problématique : la lettre 99 est consacré à un compte rendu humoristique à la limite de la caricature de l’attitude capricieuse des Français dans le domaine de la mode vestimentaire.

Nous étudierons donc comment la présentation satirique d’une soumission aux caprices de la mode conduit à une critique sévère du comportement des Français et de leur système politique.

Le plan :

Nous analyserons d’abord dans le premier paragraphe l’annonce du thème de la lettre, puis dans le second la rapidité du changement de la mode, dans le troisième un premier exemple de cette rapidité de changement ensuite dans le quatrième la deuxième série d’exemples portant sur les coiffures, chaussures et mouche et enfin dans le dernier la critique politique inattendue.

La lettre 99 est de Rica

Le pittoresque oriental avec la mention du calendrier oriental et les prénom orientaux rappelle que l’oriental est à la mode à Paris. On raffole des 1001 nuits et de tout les récits de voyages qui font allusion à l’orient. Le genre de la lettre donne un cachet d’authenticité, de confession personnelle. Le regard étranger naturellement dépaysé par la découverte d’un univers différent cerne les choses et les êtres d’une manière inattendue, insolite, quasiment enfantine. Dès la première ligne, le thème de la lettre est clairement annoncé et l’adjectif étonnant rejeté en fin de phrase souligne d’autant plus le décalage avec les moeres des orientaux à ce sujet. Le sens étymologique d’étonné est : frappé par le tonnerre. Il a donc un sens fort de stupéfiant.

Montesquieu se sert des saison « cet été, cet hivers ». Le changement se fait en une saison.

La variété des temps verbaux donne le vertige et brouille les repères. Non seulement la mode change très vite mais elle tombe dans l’oubli aussi vite qu’elle est apparue. « ils ont oublié » a une valeur de temps du passé qui continue de perdurer dans le présent, ici cela veut dire que l’oubli est définitivement consommé. L’imparfait de duré et d’expression « était habillée » renvoie dans le passé la mode. Cela place les Français dans la saison de l’automne, cela souligne le côté imprévisible de la mode. Cette valse des modes a un coup économique « coute a un mari pour mettre sa femme à la mode » l’étonnement naïf de Rica se fait sentir avec le conditionnel présent. Suivre la mode est possible pour ce qui ont les moyen. Dans un monde où l’apparence prime, la mode devient un indicateur important.

2) Rapidité du changement de la mode

Passé l’introduction de sa lettre, Montesquieu a choisit de l’écrire en 4 petits paragraphes consacrés à une succession d’exemples soulignant la variété des cas et donc implicitement une évolution rapide. Le fait de présenter successivement de multiples situations dans un récit bref laisse penser que chacune ne dure pas longtemps. La diversité concours à l’expression de la rapidité. Rica est confronté à une difficulté. Normalement quand on découvre une nouvelle civilisation on aime à décrire les moeres, la cuisine, les traditions. La proposition subordonné circonstancielle conjonctive de temps. Rica prend des exemples concrets pour illustrer cette rapidité du changement de la mode, la encore on note le rapprochement humoristique des deux compléments circonstanciels de temps « entre six mois et trente ans », cette hyperbole antithétique laisse entendre que la mode métamorphose les gens au point de les rendre méconnaissables. Cette idée se traduit dans l’expression du vieillissement prématuré « aussi antique que » ou dans le portrait insolite « le fils méconnait le portrait de sa mère ». La difficulté d’authentification apparait dans le champ lexical de l’étrange. L’allusion à une américaine ajoute une note exotique et fait référence au maquillage. Tout insiste sur la transformation insolite qui fait passer d’un domaine à l’autre jeunesse/ vieillesse, civilisé/ indigène. La créativité artistique est même invoquée pour expliquer que le fils ne reconnaisse pas sa propre mère « les fantaisies du peintre »l10.

4) deuxième série d’exemples : coiffure, chaussures, mouches

Le quatrième paragraphe s’attaque à la modification des formes et de la silhouette féminine. Il donne avec humour plusieurs images de femmes totalement déformées par la mode et par un jeu nouveau de proportion l10. Les oppositions de termes entre « monte »et « descendre », « insensiblement » et « tout à coup », « quelques fois » et « révolution ». Cette triple antithèse souligne non seulement la rapidité du changement mais les orientations tout à fait différentes que peut prendre la mode. Les portraits sont si précis qu’on croirait une carricature. « il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même », « c’était les pieds qui occupaient cette place ». l’utilisation de termes appartenant a un registre différent (révolution/ piédestal) accentue le côté humoristique et caricatural. Tout se trouve grossit et exagéré, ce qui conduit à imaginer de véritables monstres. On remarque qu’il ne s’agit pas d’une description, Montesquieu utilise des verbes d’action comme « mettait » ou « occupait » qui accordent un véritable pouvoir de métamorphose aux éléments qui relèvent de la mode et qui ne sont pas dotés d’autonomie. Personnification de ces éléments qui ont l’air de prendre le dessus sur la femme qui les porte, d’où la question rhétorique ligne 14 « qui pourrait le croire ? » qui montre l’étonnement de Rica. Mais ces modifications ne touchent pas seulement les individus mais aussi leur environnement. Les conséquences dans la vie quotidienne des changement de la mode sont inattendues mais importantes, successives et différentes, parfois contradictoires. Le groupe ternaire de verbes, hausser, baisser, élargir souligne les variations importantes de la mode en hauteur (à cause des coiffures) ou en largeur (à cause des robes à crinoline). La soumission des arts et des métiers a un phénomène qui relève pourtant du caprice, de l’éphémère et de la frivolité. Le verbe asservir opposé à caprice contient une critique forte, il donne au texte une tonalité nouvelle qui prépare au cinquième paragraphe. Autre ridicule : les mouches portées par les femmes. Cette opposition souligne que les accessoires de mode sont aussi soumis à la versatilité de la mode. « autrefois les femmes avaient de la taille et des dents » : certaines coupe de robes, corsets et fausses dents blanches. Antithèse « autrefois/ aujourd’hui » souligne modifications morphologiques d’une génération à l’autre. Cela complète sous une forme plus simple mais tout aussi inquiétante le catalogue des anomalies de la mode. La comparaison entre les mères et les filles avec  « autrement que » laisse entendre que l’espèce humaine s’en trouve changé.

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