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Les animaux malades de la peste, Jean de la Fontaine

Analyse sectorielle : Les animaux malades de la peste, Jean de la Fontaine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2020  •  Analyse sectorielle  •  2 039 Mots (9 Pages)  •  638 Vues

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Les Animaux malades de la peste est la première fable du livre 7 du le deuxième recueil des Fables de La Fontaine. La peste ravage le pays et tue les animaux. Le lion fait une réunion afin que chacun avoue ses fautes. Le sacrifice du plus coupable apaisera peut-être les cieux et le mal s’arrêtera. Il montre l’exemple en s’accusant de crimes puis invite les autres animaux à reconnaître leurs forfaits. Le Renard prend la parole. 

→ lecture de la fable : 

- “Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon roi ;

Vos scrupules font voir trop de délicatesse.

Eh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce,

Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes, Seigneur,

En les croquant, beaucoup d'honneur ;

Et quand au berger, l'on peut dire

Qu'il était digne de tous maux,

Étant de ces gens-là qui sur les animaux

Se font un chimérique empire."

Ainsi dit le renard ; et flatteurs d'applaudir.

On n'osa trop approfondir

Du tigre, ni de l'ours, ni des autres puissances,

Les moins pardonnables offenses.

Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,

Au dire de chacun, étaient de petits saints.

L'âne vint à son tour, et dit : "J'ai souvenance

Qu'en un pré de moines passant,

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et, je pense,

Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net."

A ces mots on cria haro sur le Baudet.

Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue

Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.

Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !

Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

L’anthropomorphisation : donner aux animaux des caractères humain

→ problématique et annonce du plan :

. En quoi cette fable est elle une métaphore du pouvoir du 17ème siècle ?. Pour cela nous étudierons la fable de manière linéaire en suivant ses mouvements :pour commencer le Renard excuse le lion et le déclare non coupable. Puis les animaux puissants sont innocentés. Ensuite l’âne prend la parole et est déclaré coupable et condamné à mort. Les deux derniers sont consacré à la morale. 

ETUDE LINEAIRE

-Le premier mouvement correspond à la satire de la Cour. 

- “Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon roi ;

Vos scrupules font voir trop de délicatesse.

“Sire” adressée par le Renard au Lion. L’emploi du discours direct permet de rendre plus vivant la fable.

le vocabulaire élogieux pour qualifier le roi “bon” “délicatesse”.

« Trop bon roi » est une allégorie du pouvoir arbitraire

 

Dans les fables, le renard est souvent présenté comme l’animal de la ruse. C’est donc une allégorie.

l’adverbe d’intensité “trop” répété deux fois “trop bon roi” et “trop de délicatesse” marque une ironie. → le Renard cherche avant tout à flatter le roi. → il est la représentation des courtisans de la Cour de Versailles

Eh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce,

Est-ce un péché ? Non, non. 

L’interrogation “manger moutons, canailles, sotte espèce, est-ce un péché?” est  une question rhétorique qui n’attend donc aucune réponse.

Le Renard cherche à convaincre les animaux et le lecteur de l’innocence du roi. Il veut aussi déculpabiliser le roi .

D’ailleurs la double négation “non, non” insiste encore davantage l’innocence du lion. 

Vous leur fîtes, Seigneur,

En les croquant, beaucoup d'honneur ;

Le passage est au passé simple , il renvoie à l’acte criminel.

Cela est renforcé par l'appellation “seigneur” qui rappelle la très grande supériorité du roi. 

Et quand au berger, l'on peut dire

Qu'il était digne de tous maux,

Étant de ces gens-là qui sur les animaux

Se font un chimérique empire."

pour déculpabiliser plus le lion, le Renard incrimine le berger

→ la référence à la mythologie par l’adjectif “chimérique” permet au renard de comparer le berger à un monstre. La Chimère dans la mythologie est la mère de l’Hydre, du Sphinx : elle terrorise ceux qu’elle croise.

Alors  l’allitération en “r” : “berger, dire, sur, chimérique, empire” renforce cette idée de d’agressivité, de rage.

Ainsi dit le renard ; et flatteurs d'applaudir.

Le Renard est donc avant tout un animal rusé. Le choix de cet animal n’est donc pas un hasard : le renard flatte pour éviter de reconnaître ses fautes. Le renard n’a jamais  pris la parole pour avouer ses fautes.

On n'osa trop approfondir

Du tigre, ni de l'ours, ni des autres puissances,

Les moins pardonnables offenses.

Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,

Au dire de chacun, étaient de petits saints.




L’indéfini “on” est associé pour les animaux qui prennent la parole les uns après les autres : les puissants ne développent pas et les plus faibles ne posent pas de questions.

Les animaux nommés ici sont tous forts, puissants, dangereux, redoutés : “tigre, ours, mâtins (gros chien de garde)” → personne n’ose s’opposer à eux.. 

2 ème mouvement : la condamnation de l’âne

L'âne vint à son tour, et dit : 

l’âne dénonce ses fautes (comme l’ont fait les autres animaux)

...

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