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Les animaux malades de la Peste, Jean de la Fontaine

Commentaire de texte : Les animaux malades de la Peste, Jean de la Fontaine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 244 Mots (5 Pages)  •  837 Vues

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« Les animaux malades de la Peste », Fables

La Fontaine (1678)

   

        Premièrement, nous observerons le procédé de dramatisation du texte, reportant chaque anecdote que nous trouverons bon de citer.

   

    Ensuite, nous nous pencherons sur les personnages, leur rôle dans l’histoire et la possible dénonciation implicite de la société par La Fontaine. Nous ferons bien évidemment le rapprochement entre la critique, si tant est qu’elle existe, et la société française du XVIIe siècle.

Enfin, nous conclurons sur un rapide récapitulatif de notre analyse des « Animaux malades de la Peste ».

       

        Le récit est rapidement dramatisé par les premiers vers du récit. L’utilisation de l’article indéfini « un » devant « Mal » (vers 2) et la répétition de « Mal » créent un effet d’attente. En effet, il n’est caractérisé qu’au vers 4 par « La Peste » et ne sera apostrophé de cette manière qu’une seule fois durant le récit. La Fontaine va plus loin dans la dramatisation de son texte. Nous pourrions faire le rapprochement entre l’utilisation du mot « Mal » et le Diable, ou Malin (une multitude de noms existe à son égard) ; l’on en déduit que le texte possède une forte connotation religieuse. Nous pourrions également associer cette idée à la colère divine, la fatalité.

   

    Le chiasme du vers 7 crée une puissante impression : « Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Nous avons remarqué lors de notre analyse personnelle que la répétition du pronom « tous » encerclé au coeur de la phrase peut évoquer l’universalité de ce mal (La Peste), frappant tous les êtres sans exception. Les vers 7 à 11 font également preuve d’abondance en termes de  négation (« ne mourraient pas tous », « on n’en voyait point », etc.). Il s’agit également d’une longue suite d’octosyllabes, ajoutant du dynamisme au récit.

Du vers 11 au vers 14, La Fontaine liste les conséquences de La Peste sur les animaux. Il poursuit avec l’idée de colère divine par l’utilisation du mot « dévouement » (vers 22, dont le sens a quelque peu divergé au fil des siècles : on parle de sacrifice dans ce texte).

   

    Néanmoins, la référence à l’Achéron (vers 5) dédramatise cette situation. Donnons de plus amples explications. Dans l’Antiquité, l’Achéron est un des fleuves qui séparent les royaumes des vivants et des morts. Il pourrait donc s’agir d’une métonymie de la mort, c’est-à-dire que La Fontaine utilise le mot « Achéron » pour désigner la mort.

Seulement, le terme « enrichir » (vers 5) peut surprendre le lecteur, car il apporte un côté positif a la mort. La Fontaine lui rappelle qu’il lit une fiction, et n’hésite pas à introduire des allusions à d’autres de ses fables, comme « Le loup et l’agneau », aux vers 11 et 12 (« ni loups, ni renards n’épiaient la douce et l’innocente proie »).

   

        Parlons dans un second temps des personnages du récit. Les animaux sont personnifiés de différentes manières : ils parlent ; leurs sentiments sont humains (hypocrisie) ; leurs pratiques sont humaines (lorsque l’âne est condamné a mort, il est pendu, méthode inexistante chez les animaux) ; présence d’un ordre hiérarchique complexe et similaire à celui établi au XVIIe siècle en France.

Penchons-nous sur la hiérarchie très organisée des animaux. Le lion, personnage mis en valeur par la présence d’une diérèse au vers 15, est présenté comme le roi des animaux (le lion n’est autre que l’animal roi dans la savane). Le lion tient un long discours du vers 15 au vers 33. Il effectue une auto-critique de sa personne. Il paraît alors aux yeux des autres animaux faire preuve de courage et d’honnêteté en se confessant « sans indulgence » (vers 23). Il révèle avoir dévoré « force moutons » pour satisfaire ses « appétits gloutons ». Il a donc par sa gloutonnerie transgressé les lois fondamentales de la chrétienté (son crime fait partie des sept péchés capitaux). Il avoue également avoir mangé le Berger (notons que « Le Berger » forme un vers de trois syllabes, ce qui est très peu commun). Le lion vient d’avouer un comportement fautif et semble prêt à se sacrifier pour le bien de son peuple. Pourtant, la conclusion de son auto-critique va à contre-courant de l’issue attendue : le lion demande aux animaux de se confesser comme il l’a fait. Nous comprenons à ce moment que le roi est un être hypocrite, qui ne se sacrifiera pas pour son peuple.

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