Les Plaideurs, Racine (Etude)

Etude d’œuvre : Les Plaideurs – Racine

I. Présentation

• Entre Andromaque et Britannicus, farce inattendue dans son œuvre : seule comédie qu’il a jamais écrite. Toute en Alexandrins (884 vers en tout). 3 Actes (comportant respectivement 8, 14 et 4 scènes) Utilisation très marquée du vocabulaire juridique. Elle fût écrite rapidement. Très grand succès de Racine jusqu’au XIXème siècle avant de sombrer dans un demi oubli au XXème.

• Influence antique + maîtrise du grec = Inspirée des Guêpes d’Aristophane (satire pleine de verve des magistrats athéniens de l’époque) ⟶ idée d’écrire une farce destinée aux comédiens italiens installés à Paris à l’Hôtel de Bourgogne. Mais il repousse son projet lorsque Scaramouche quitte la France. Mais il est convaincu par ses amis ( Boileau, Furetière, Chapelle de la réaliser et lui fournissent quelques anecdotes : il apprend le jargon de la procédure + habitudes oratoires du Barreau. Il assistait souvent à des procès et observait les orateurs.

• Présentée pour la première fois en octobre/novembre 1668 à l’Hôtel de Bourgogne. (rivaux de la troupe de Molière ⟶ cf. Brouille Molière/Racine)

Seulement jouée 2 fois ⟶ elle reçut un accueil agité du public (plusieurs raisons : pas prêt à applaudir une représentation d’Aristophane ou riposte des gens de justice dont la place est ridiculisée dans la pièce ? Mais sans doutes : préférence du public pour le genre dramatique tranché : Soit comédie, soit farce ⟶ Les Plaideurs = entre les deux.

• Eléments de la farce : ① Juge qui saute par la fenêtre ② chien criminel (accusé d’avoir volé un chapon) + quelques éléments du burlesque : chien qui urine sur la scène «Ils ont pissé partout !» s’exclame Dandin ③ caricatures inspirée d’Aristophane ou Racine ④ déguisement d’un soupirant pour aller voir celle qu’il aime et contrat de mariage signé par ruse.

• Eléments de la comédie : ① gaieté et discrétion de l’extravagance ≠ jovialité rabelaisienne.

Racine insiste dans son Avertissement, il déteste «ces sales équivoques et ces malhonnêtes plaisanteries» dans les pièces de ses confrères (ex : Molière) ② Pas de coups de pied, de bastonnades si courants dans les farces de Molière. Petit-Jean ≠ Sganarelle.

⟹ Genre hybride de la pièce = peut-être raison de son insuccès ?

partisans comédie : peut-être choqués par tonalité burlesque, comédie « à gros traits » + outrance (excès)de la plaisanterie.

partisans farce : devait manquer de franche gaieté + jaillissement spontané. Trop « fade ».

• Mais AVIS DU ROI : Œuvre présentée + tard à Louis XIV à l’Hôtel de Bourgogne = Il rit beaucoup (et la cour le suivit) ⟶ Public de Paris reconsidère son jugement = succès à sa reprise à l’Hôtel.

• Quelques chiffres … Depuis sa création : Jouée 1360 fois à la Comédie Française (presque autant que Phèdre) Mais plus représente là-bas depuis plus de 30 ans. Dernière : 10 Février au 28 Avril1966.

II. Personnages et résumé

• Scène située à Caen, en Basse-Normandie.

• DANDIN : juge. • LÉANDRE : fils de Dandin. • CHICANNEAU : bourgeois.

• ISABELLE : fille de Chicanneau. • LA COMTESSE. • PETIT JEAN: portier.

• L'INTIMÉ : secrétaire. •LE SOUFFLEUR.

Acte I : Dandin, juge à moitié fou et obsédé par sa profession, a perdu tout sens commun : il veut sans cesse juger n’importe qui n’importe quand. Son fils Léandre, a chargé Petit Jean le portier de la maison de l’empêcher de sortir de chez lui. Mesure nécessaire, car bientôt Dandin tente de s’échapper. Mais la vigilance de Petit Jean et de l’Intimé (le secrétaire du

juge), le lui interdisent. Après avoir couché son père, Léandre confie à l’Intimé la passion qu’il a pour Isabelle, fille de Chicaneau (un plaideur maniaque). Léandre se plaint de ne pouvoir approcher la jeune fille, car il a le grand tort aux yeux de son père, de ne faire partie du milieu judiciaire. L’Intimé promets son aide. Surviennent le bourgeois Chicaneau et la comtesse de Pimbesche, qui viennent voir Dandin pour des causes procédurières différentes. Les deux plaideurs finissent par se chamailler

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