LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Les Paysages De René Et Les Pensée De Chateaubriand Sur La Religion Chrétienne

Mémoires Gratuits : Les Paysages De René Et Les Pensée De Chateaubriand Sur La Religion Chrétienne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Mars 2015  •  2 879 Mots (12 Pages)  •  904 Vues

Page 1 sur 12

I. Les paysages et les passions de René

Pour Chateaubriand, les paysages et les passions de l’homme doivent atteindre un état harmonieux devant la divinité. Les paysages vont toujours de pair avec les traces et les changements sentimentaux du héros. D’un caractère solitaire, inconstant et rêveur, René se confie aux paysages qui entraînent ses pensées vers l’infini. La nature est d’abord une façon d’exprimer ses passions déferlantes ; en plus, les paysages sous ses yeux sont empreints de son douleur insoutenable: c’est une nature transformée par les passions de l’homme. Accablé et égaré, René se réfugie dans la nature pour trouver la consolation et rechercher une solution ultime. En effet, leurs rapports révèlent les émotions de l’homme influencées par certains paysages qui peuvent guérir le mal et font tourner les yeux de l’homme vers Dieu.

1. Les paysages et les passions de René

Chateaubriand a donné à René une image marquante : « (René est) adonné à la rêverie et à la solitude, plein de mépris pour les hommes et de complaisance pour lui-même, sceptique, inquiet, désœuvré, inutile. » Et les paysages se conforment à son cœur : d’un côté, sa mélancolie est déclenchée par les paysages autour de lui ; de l’autre, il trouve un autre René dans la nature : sa destinée ressemble à un ruisseau, et il veut s’envoler sur les ailes des oiseaux. René est en effet également une créature de la nature qui est remplie de merveilles célestes.

A. La mélancolie déclenchée par les paysages

La mélancolie est un caractère principal de René, et le paysage, en tant que témoin et compagnon, reflète constamment cet état sentimental. Comme René se décrit lui-même : « tour à tour bruyant et joyeux, silencieux et triste, je rassemblais autour de moi mes jeunes compagnons, puis, les abandonnant tout à coup, j'allais m'asseoir à l'écart pour contempler la nue fugitive ou entendre la pluie tomber sur le feuillage. » Les descriptions de la nature accompagnent toujours celles du cœur. Chaque fois qu’il se sent mélancolique, il se refugie dans des lieux silencieux tels que le « forêt », les « débris » pour rester « totalement ignoré »: les paysages sont un compagnon à qui il se confie, et un témoin de sa mélancolie.

D’ailleurs, la nature est un « détonateur » qui allume ses passions. Un jour où il s’arrête sur un pont pour voir le coucher du soleil, les oscillations des astres touchent son cœur sensible et fragile, ce qui lui permet de sentir la mort et l’infini : « en regardant les lumières qui brillaient dans la demeure des hommes, je me transportais par la pensée au milieu des scènes de douleur et de joie qu'elles éclairaient, et je songeais que sous tant de toits habités je n'avais pas un ami. » (p.127) Les astres allument la « demeure » ainsi que l’envie de René de transcender les hommes. C’est dans la nature que l’homme se trouve particulièrement solitaire, malheureux, et la vie éphémère.

B. Les paysages comme écho du cœur

René n’est pas quelqu’un qui crie sèchement sa douleur ; il l’épanche en appuyant sur les paysages environnants. Son cœur solitaire est comparé par lui-même aux objets naturels : « Les sons que rendent les passions dans le vide d'un cœur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d'un désert. » (p.129) Il s’abandonne à sa solitude et rêverie, mais ne peux à peine les peindre : ce sont le vent, les eaux, les forêts, les oiseaux qui transmettent ses passions, et toute la nature est trempée de ses émotions troubles. Par exemple, la vie errante et le mal de René sont assimilés par Chactas, son père adoptif, à un ruisseau :

Un jour, le Meschacebé, encore assez près de sa source, se lassa de n'être qu'un limpide ruisseau. Il demande des neiges aux montagnes, des eaux aux torrents, des pluies aux tempêtes, il franchit ses rives, et désole ses bords charmants. L'orgueilleux ruisseau s'applaudit d'abord de sa puissance ; mais, voyant que tout devenait désert sur son passage, qu'il coulait abandonné dans la solitude, que ses eaux étaient toujours troublées, il regretta l'humble lit que lui avait creusé la nature, les oiseaux, les fleurs, les arbres et les ruisseaux, jadis modestes compagnons de son paisible cours. (p.145)

Ces paroles de Chactas ont pour l’objectif d’expliquer et de conclure la vie de René. Dès le début, René vit dans une famille noble, innocent comme un « limpide ruisseau » ; mais après la mort de son père, il connaît pour la première fois « l'immortalité de l'âme » (p.120) et désormais son mal aggrave graduellement : c’est le « ruisseau » qui demande de plus en plus. Par conséquent, les passions de René créent parfois les douleurs chez son entourage, et il devient un « orgueilleux ruisseau » qui « désole ses bords charmants » et est « abandonné dans la solitude ». Toutes les descriptions s’accordent exactement aux caractères de René, ce qui permet de comprendre qu’on a une même destinée avec certains paysages naturels, et qu’on a des traces de la nature toute la vie.

2. Les paysages transformés par le « vague des passions »

Le terme du « vague des passions » est d’origine d’un chapitre du Génie du Christianisme pour expliquer et critiquer les passions de René. Cet état d’esprit reflète un cœur errant et désabusé : « plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente [...] On habite, avec un cœur plein, un monde vide ; et, sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout.» Cet mentalité, selon Chateaubriand, est moins utile que dangereuse : « le cœur se retourne et se replie en cent manières, pour employer des forces qu’il sent lui être inutiles. » René erre, avec son vague des passions, dans ce monde ; et les paysages sous ses yeux sont ainsi transformés par son cœur qui « se retourne et se replie ». Par conséquent, l’individualité du héros est placée au centre des paysages, et cette subjectivité projette en effet son état de l’âme sur la nature.

A. Les paysages imprégnés de sentiments humains

Dans René, les paysages ne sont pas seulement des éléments naturels, mais aussi un représentant du cœur de l’homme. Chateaubriand a employé de nombreux mots personnifiés pour décrire la nature, ce qui insinue que les paysages soient déjà imprégnés de sentiments humains. « Qu'il faillait peu de chose à ma rêverie!

...

Télécharger au format  txt (16.8 Kb)   pdf (159.3 Kb)   docx (14.6 Kb)  
Voir 11 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com