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Les Mains Libres : Une Collaboration Artistique Originale

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Par   •  15 Novembre 2014  •  859 Mots (4 Pages)  •  739 Vues

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En travaillant ensemble à ce recueil réunissant poèmes et œuvres picturales, Paul Éluard et Man Ray s’inscrivent dans une tradition artistique ancienne. En effet, avant eux, des peintres et des poètes avaient joint leurs talents afin de produire des œuvres où images et textes se répondaient. Cependant, ce qui fait l’originalité du recueil Les Mains libres c’est qu’il redéfinit les rapports entre images et textes jusqu’à remettre en cause la notion d’illustration telle qu’elle est traditionnellement admise. En effet, nous allons voir que cette collaboration artistique redéfinit complètement les rapports qu’entretiennent, dans leur contiguïté, dessins et poèmes.

I) Qu’est-ce qu’une illustration ?

Le titre précis de l’œuvre est : Les mains libres, Dessins de Man Ray, illustrés par les poèmes de Paul Éluard. On constate d’abord que, contrairement à l’habitude qui veut que ce soient les dessins qui illustrent l’écrit, le rapport est inversé : c’est Man Ray qui a proposé ses dessins à Éluard. Il s’agit donc là d’une inversion du processus d’illustration, inversion qui illustre le goût des surréalistes pour combattre les conventions et brouiller les pistes artistiques. A ce titre nous considérons communément que l’illustration d’un poème par un dessin et vice versa, doit tenir compte du contenu du texte ou du dessin : ce ne sera pas toujours le cas, loin s’en faut, du travail de nos deux hommes ! Nous verrons ainsi que, si certains poèmes entretiennent des rapports clairs avec les dessins de Man Ray, d’autres s’en libèrent et fonctionnent de manière autonome.

II) Éluard dépasse l’illustration

En effet le texte d’Éluard peut s’éloigner, plus ou moins, du dessin de Man Ray. Il interprète alors le dessin à sa façon, et l’illustration devient alors une interprétation personnelle. A partir d’un paysage dessiné par Man Ray le poète va « peindre » son propre paysage mental, délaissant la surface de l’illustration traditionnelle pour « interpréter » et surprendre le lecteur. Éluard le Surréaliste a le goût de l’étrange, de la métamorphose, de l’invention et si ses mots « illustrent » les dessins de son ami, c’est au sens propre qu’il faut entendre l’expression : si illustrer c’est « apporter la lumière », le poète apporte un éclairage particulier au texte qui permet au lecteur d’inventer lui-même le rapport entre le dessin et le poème. On comprend alors le titre du recueil : les mains libres sont les mains du peintre qui crée, celles du poète qui engendre, celles du lecteur qui s’approprie.

III) Le lisible et le visible

Le Surréalisme va travailler à ce rapprochement entre le lisible et le visible en établissant de nouveaux rapports entre la poésie et l’image. A cet égard Paul Éluard fait part de ses réflexions dans un recueil de textes au titre évocateur Donner à voir paru en 1939 et dont une partie s’intitule « Physique de la poésie ». Il y explique ce qu’il attend de cette nouvelle proximité entre les peintres et les poètes, fustigeant la tradition de l’illustration traditionnelle qu’il juge pauvre,

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