Les Essais, chapitre 31, Montaigne

TEXTE 1 : LES ESSAIS CHAPITRE 31 MONTAIGNE

INTRODUCTION :

Présentation de l’auteur : Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592) : issu d’une famille de riches négociants, siège au parlement de Bordeaux puis de Paris, maire de Bordeaux, assure des missions au service du roi pendant les guerres de religion, voyage en Europe. Mais cette vie active d’homme politique et de diplomate ne doit pas faire oublier que Montaigne aime se retirer sur ses terres, où il commence la rédaction de ses Essais dès 1572, en se consacrant à l’étude et à la réflexion.

Présentation de l’œuvre Les Essais : « Je suis moi-même la matière de mon livre ». Œuvre unique de Montaigne, composée de trois livres publiés de 1580 à 1595 (dernière version posthume). Au cours des éditions successives, l’auteur corrige, rajoute, développe. C’est une sorte de journal à la recherche de la sagesse. Il parle de lui-même, évoque ses lectures, expose ses idées personnelles, s’appuie sur les événements qu’il a vécus et les observations qu’il a faites : Les Essais mêlent expériences personnelles et réflexion philosophique. Son œuvre se nourrit de la philosophie stoïcienne (philosophie héritée de l’Antiquité dont le but est d’atteindre la sagesse et le bonheur : pour cela, le stoïcisme prône le détachement, il s’agit d’apprendre à ne pas lutter contre ce qui ne dépend pas de nous) et reflète les préoccupations contemporaines. Pensée centrée sur le relativisme, remise en cause de l’ethnocentrisme : Montaigne se méfie de ceux qui prétendent imposer des lois immuables car il pense que les vérités changent (cf. contexte du XVIe siècle : progrès scientifiques, grandes découvertes, conflits religieux…).

Présentation et caractérisation de l’extrait : Dans ce chapitre, Montaigne tente de répondre aux préjugés de ses contemporains en montrant que les peuples du Nouveau Monde, parce qu’ils sont différents des Européens, ne sont pas pour autant des peuples barbares, et que les « sauvages » sont parfois bien plus humains que ceux qui se disent « civilisés » : dans un premier temps, il réfute l’idée selon laquelle ces indigènes sont des sauvages, en proposant une nouvelle définition des termes. Dans un second temps, il relate une anecdote vécue pour montrer, à travers le regard des étrangers, les défauts de la civilisation occidentale.

PLAN :

I. La stratégie argumentative

     1) Un jugement personnel

     2) Une nouvelle définition des termes

     3) Une argumentation par analogie

          -> Dans le premier paragraphe, Montaigne affirme avec force que les sauvages ne sont pas ceux que l’on pense mais que les Européens devraient plutôt remettre en cause leur mode de vie en prenant comme exemple celui des peuples nouvellement découverts.

 II. L’éloge des sauvages

1) Un peuple bienheureux

2) La sagesse des sauvages

          -> C’est le point de vue des indigènes qui permet à Montaigne de porter un regard critique sur la société de son temps. Cette confrontation de deux cultures lui permet de montrer que l’idée de civilisation est toute relative.

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