Les Bonnes Genet

FICHE DE LECTURE ANALYTIQUE N°9

Extrait : Les Bonnes - Scène d’exposition

Oeuvre : Les Bonnes

Auteur : Jean Genet (1910 – 1986)

Date : 1947

Introduction :

- Jean Genet = rejeté par la société (mère qui l’abandonne, père inconnu, accusé de vol et va en maison de redressement) → met en scène sa marginalité

- Fait divers : Le Mans, 1933 : les sœurs Papins (bonnes qui tuent leur maîtresse) → analogie souvent faite mais refusée par Genet

- Pièce commandée en 1947 par Louis Jouvet et sera modifée jusqu’en 1968

- Accueil glacé (pubilc n’applaudit pas) car : pièce trop longue, trop violente, ne correspond pas aux attentes d’après guerre

- Dans la pièce cependant, les bonnes ne tuent pas Madame ≠ fait divers ; Genet s’intéresse au rituel des bonnes (elles jouent : Claire = Madame et Solange = Claire)

Problématique :

En quoi cette scène d’exposition étonnante utilise-t-elle le théâtre dans le théâtre pour une remise en cause des valeurs ?

Développement :

I) Une scène d’exposition inhabituelle

A) Cadre spatio-temporel

- Didascalie limaire = décors bourgeois, féminin, chic (chambre de Madame)

- Soir = temps limité (Madame est sortie) ; réveil à la fin marque le retour à la réalité

- Chambre = lieu de transgression (les attributs de la bonne n’ont rien à faire dans la chambre de la maîtresse)

B) Les relations entre les personnages : une scène d’humiliation

- Scène d’exposition : montre normalement les relations et les personnages

→ Mais ici : jeu de rôle rend le spectateur confus + scène d’humiliation peu habituelle

- Opposition entre le vouvoiement hiérarchique et les insultes familières, vulgaires (« je vous emmerde »)

- Domination : la violence verbale devient physique (l.11 : « marchant sur elle », l.25 : gifle)

- Claire tente de se défendre par des impératifs (l.32 / 46) mais finit par se faire écraser

- l.55 : parodie d’étranglement (interrompu) = paroxysme de la violence

Transition : Quelle est la fonction de toute cette violence et de ce jeu de rôle ?

II La fonction du théâtre dans le théâtre

A) Réveler deux mondes en opposition

- Monde de Madame = luxe (l.14 : « soie », « velours »…), beauté, fleurs

≠ Monde de la cuisine (l.48-49 : « gants » + « rot de l’évier »)

- Volonté des bonnes de polluer le monde de Madame = sa chambre (vengeance)

- Urgence finale = montre l’oppression des bonnes, la sévérité supposée de Madame

B)

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