Les Bonnes

Introduction

Jean Genet était un auteur dramatique français appartenant aux mouvement du théâtre absurde, il écrit « Les Bonnes » en 1947 , une pièce de théâtre tragique et violente inspiré de fait divers.

L’extrait que nous allons étudier peut-être considéré comme le dénouement métaphorique de cette pièce de Jean Genet. Solange tue Claire (Madame) dans une projection imaginaire et théâtralisée du meurtre. Elle a alors la vision de sa condamnation et de son exécution. Le meurtre réel de Claire, qui se produit dans la continuité de cette scène, renforce le réalisme du véritable dénouement. Ce monologue est ainsi l’expression d’un paroxysme entre Solange et Madame et se réalise dans un flot de paroles qui confirme la progression de la folie meurtrière des deux bonnes.

Deux problématiques se pose :

Quelles sont les étapes de ce monologue, inscrites dans l’imagination de Solange ?

Comment Solange parvient-elle à faire fusionner le réel et l’imaginaire face à Claire (Madame) ?

Nous y répondrons en deux partie , deux axes :

I) – Les étapes du monologue de Solange.

II) – La fusion du réel et de l’imaginaire.

I) – Les étapes du monologue de Solange.

Dans la première étape, lignes 1 à 71, on peut parler de meurtre métaphorique. La cérémonie est à son point culminant et Claire ne parvient pas à stopper la violence verbale de Solange. Dans la seconde étape, lignes 72 à 109, qui constitue une mise en abyme dans la mesure où le personnage devient lui-même metteur en scène, Solange réalise en paroles le fantasme de son exécution.Ces deux étapes sont séparées par une didascalie qui indique une pause dans la parole du personnage : « Solange se dirige vers la fenêtre, l’ouvre et monte sur le balcon. »

De plus, dans cette étape s’opère une inversion des valeurs. Solange invite Madame à « rester assise », et cette dernière porte également « une robe noire ». Elle doit désormais appeler Solange « mademoiselle Lemercier ». La didascalie Elle imite la voix de Madame donne la parole à Madame, qui se substitue à Solange. Enfin, au moment des condoléances des domestiques, Solange signifie à Madame que, par son crime, elle a changé de statut, « Je suis l’égale de Madame ».

Ensuite, Solange va s’adresser successivement à des personnages imaginaires. . A partir de la réplique «  Moi, j’ai ma sœur », Solange rappelle sa nouvelle personnalité et son identité de criminelle, « Je suis l’étrangleuse ».

Le cérémonial qu’elle décrit peut être ainsi assimilé à un fantasme qu’elle organise dans une description parfois étrange. Sa vision suit alors les différents interlocuteurs auxquels elle semble s’adresser. Tout d’abord A elle-même, puis au public.

II) – La fusion du réel et de l’imaginaire.

On peut dire, dans un premier temps, que ce monologue se déroule à la façon

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