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Lecture analytique, Samuel Beckett, Oh les beaux jours

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Par   •  19 Octobre 2018  •  Commentaire de texte  •  841 Mots (4 Pages)  •  5 899 Vues

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Beckett

Samuel Beckett, Oh les beaux jours, 1961

Comment cet extrait permet-il une réflexion sur la condition humaine?

  1. La distanciation par rapport au théâtre classique

A.  Une scène d’exposition déroutante

-Le décor est ici décrit grâce à la didascalie initiale. Pouvant être ensuite arrangé par le metteur en scène, il est d'abord décrit comme étant simple «Maximum de simplicité et de symétrie» (didascalie initiale). On peut s'imaginer le passage d'un incendie par les indications «herbe brûlée» (didascalie initiale) et «pompier» (l.1).

-De plus, on peut indiquer un début de matinée par «lumière aveuglante»(didascalie initiale) ou encore «encore une journée divine» (l.17) On a donc un décor plutôt naturel. Néanmoins nous n'avons pas de repères temporels précis «Un temps long» (l.12,15,18,28,32...).

-Pas de réelle présentation des personnages. On nous décrit seulement le personnage de Winnie, qui fait part d'une grande extravagance de par ses vêtements et toute sa description «de beaux restes» (l.4), «blonde» (l.4), «grassouillette» (l.5), «collier de perles» (l.6). Cette description semble décrire une femme bourgeoise, sa présence dans un décor tel semble donc contradictoire. Son ombrelle «une ombrelle» (l.8) précise également le fait qu'elle est riche et coquette. Ses actions déterminent également son personnage «se brosse les dents» (l.38). Cet acte semble être important et à ne surtout pas négliger. Mais dans un endroit pareil, cela semble tout à fait absurde et même presque comique. Enfin sa description de la «journée divine» (l.17) contraste avec «l'herbe brûlée»(didascalie initiale).

B.  Une originalité créative

-Par l'enchaînement et l'insertion de didascalie tout au long du discours on se demande à qui ce discours est destiné. Sans lire les didascalie, celui-ci est destiné à Willie comme on peut le voir lorsqu'elle l'appelle «Hou-ou!» (l.41) pourtant on s'imaginant la scène on peut penser qu'elle s'adresse au tube de dentifrice qui est presque terminé «(elle examine le tube, fin du sourire) plus pour longtemps (elle cherche le capuchon)»(l.43-44). Donc nous avons à faire à des phrases à double sens, d'où le registre amphibologique.

-On a ainsi un double destinataire des paroles de Winnie. Ce procédé renvoie à un parallélisme entre le tube de dentifrice et la vie de Willie, ce qui paraît absurde. Portant on sait par «exprime non sans mal un peu de pâte sur la brosse» (l.36-37) que le tube est presque terminé. Le «encore un» (l.46) pourrait alors désigner encore un autre tube de dentifrice terminé. La fin d'un tube dentifrice est alors comparée avec la fin de vie d'un Homme. Winnie ne se préoccupe pas moins d'un tube de dentifrice que d'un homme.

II.   Un message existentiel pessimiste

A.  Fatalité tragique

-Cette vie éphémère, ce poids de la mort et du destin est d'autant un ressort du tragique que du théâtre de l'absurde. Winnie par les paroles «sans remède» (l.46) , «aucun remède» (l.47) revient au destin de tout Homme ou être vivant qui ne peut être détourné. Elle a l'air de se préoccuper de sa mort à elle, à chercher la simple trace de maladie ou de douleur «elle s'inspecte les dents dans la glace» (l.48), «elle soulève la lèvre supérieure afin d'inspecter les gencives, de même» (l.50-51).

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