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Lecture Analytique La Courbe De Tes Yeux D'Eluard

Mémoire : Lecture Analytique La Courbe De Tes Yeux D'Eluard. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2014  •  1 148 Mots (5 Pages)  •  1 576 Vues

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Intro :

Paul Eluard (1895-1952) est un des auteurs marquants du surréalisme. Révolte contre un monde qui a conduit à l’horreur de la guerre de 1914 et en recherche d’un nouveau mode d’expression poétique lié au rêve, à l’imaginaire et à l’inconscient et dont l’un des aspects sera l’écriture automatique.

L’amour = motif privilégié pour les surréalistes dans la mesure où ils le brandissent comme une véritable valeur, susceptible de contribuer à la libération de l’homme. C’est cet amour fou que célèbre Paul Eluard dans ce poème intitulé « La courbe de tes yeux », publié dans le recueil Capitale de la douleur en 1926. Ce poème se présente en effet comme un hommage à Gala, son épouse, mais il est également l’occasion pour le poète de révéler sa conception de l’amour.

I - L’éloge du regard

a) un regard synonyme de douceur

- plusieurs mots évoquent la ligne courbe, à commencer par le premier « La courbe de tes yeux », puis « le tour », « Un rond de danse» v. 2, « Auréole » v.3, « berceau » v. 4.

- les images du cercle ainsi dessinées semblent captiver le poète, l’envoûter comme pourrait l’indiquer le v1 « La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur » : on peut comprendre que le poète est comme prisonnier de ce regard qui l’enferme.

Mais image pas dépréciative : chacune des périphrases suivantes désignant le regard « Un rond de danse et de douceur », « Auréole du temps », « berceau nocturne et sûr » évoque une image apaisante que la musicalité des vers souligne : les trois premiers vers sont très harmonieux (vers coupés à l’hémistiche, assonances en « on », « en » , « ou »… )

b) un regard vivant et fascinant

D’autre part, les vers du deuxième quintil, tous des décasyllabes à la coupe régulière à la quatrième

syllabe, suggèrent des images d’une nature proche et douce et évoquent, par des associations

audacieuses, des caractéristiques du regard de la femme aimée:

- mobiles et vivants : « roseaux du vent » comme des roseaux agités par le vent, « ailes » qui peuvent être en train de battre, « chasseurs des bruits » comme s’ils étaient sans cesse à l’affût de quelque chose...)

- scintillants (« mousses de rosée »...)

- irisés, aux reflets changeants (« sources des couleurs »...)

- transparents et profonds (« feuilles de jour », comme s’ils étaient faits d’une matière aussi transparente et impalpable que le jour...)

c ) les yeux semblent dotés de valeurs symboliques :

-Un refuge pour le poète , ils lui apportent la protection comme le suggèrent l’image du « berceau nocturne et sûr » et celle des « ailes couvrant le monde »

- Ils l’aident à vivre : c’est ce qu’affirment les vers 4 et 5 : « Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. »

Le « Je » dépend totalement du regard, donc de la femme aimée, puisque la vie avant elle est oubliée.

De même au dernier vers du poème: « Et tout mon sang coule dans leurs regards », le sang (= vie) , ne coule plus dans le cœur du poète, mais dans les yeux de la femme aimée... Image étonnante mise en relief par l’hyperbole « tout ». C’est donc grâce au regard de la femme aimée que le poète vit. Cette profonde dépendance est mise en évidence aussi par le jeu des pronoms et des adjectifs possessifs

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