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Lecture Analytique Incipit L'Etranger

Dissertation : Lecture Analytique Incipit L'Etranger. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2013  •  1 848 Mots (8 Pages)  •  2 169 Vues

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OBJET D’ETUDE 1 : LE PERSONNAGE DE ROMAN

DU XVIIe SIECLE A NOS JOURS

SEQUENCE 2 : ETUDE D’UNE ŒUVRE COMPLETE, Albert CAMUS, L’étranger, 1942

LECTURE ANALYTIQUE DE L’EXTRAIT 1 : Aujourd’hui maman est morte…prendre des tickets et faire deux heures de route

Introduction

Dans le cadre de « Le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours », nous allons étudier l’œuvre complète : L’étranger d’Albert CAMUS, écrivain né en 1913 à Alger et décédé en 1960 à Paris, il a perdu son père très jeune, durant la première guerre mondiale, et vivait dans un quartier très pauvre à Alger. Il reçoit un prix Nobel en 1957 pour son roman La Peste sorti en 1947.

Le premier extrait que nous étudions est l’incipit de ce roman, qui provient du terme latin « incipere » qui signifie « commencer ». En effet, l’incipit pose d’emblée la situation de ce qui va suivre en répondant implicitement aux questions que le lecteur se pose sur les personnages, où se situe le décor,…

La première phrase de l’incipit est une phrase très célèbre : Aujourd’hui, maman est morte. Peut-être par l’étrange choix que de commencer un roman par un aussi sinistre évènement, également par son aspect lapidaire, mais aussi car elle nous plonge dans l’intimité du narrateur. Une technique narrative particulière entre le récit et le discours.

(En quoi cette plongée dans l’intériorité du narrateur est – elle également une plongée dans une nouvelle conception du romanesque ?)

Nous allons répondre à cette question en développant d’une part une écriture désincarnée et d’autre part ce fameux héros désincarné.

I. Une écriture désincarnée… (terne, sans vie, monotone)

A. La découverte d’une intériorité particulière

* Pronom personnel : je

* Repères temporels : aujourd’hui (1), hier (1), demain (2), dans l’après midi (5), demaisoir(5)

 Cela nous reproche du journal intime

* Emploi du passé composé : j’ai demandé (6), j’ai pensé (8)

 Proximité du texte avec le lecteur, nous montre l’intériorité du personnage et sa conscience, grâce également au présent de l’indicatif et du futur

* patronyme : Mme Meursault (28)

* Repère spatial : Quatre-vingts kilomètres d’Alger (4)

 Allusion au nom du personnage Meursault, le nom est appris par le hasard des évènements quand le directeur de l’asile en parle. Egalement pour le lieu de l’action : Alger, il n’était pas spécifié, on ne pouvait pas le deviner.

Ceci explique pourquoi nous avons l’illusion d’un journal intime, car il n’y a pas vraiment de logique narrative mais il ne respecte pas pour autant les conventions inhérentes à ce genre (non daté, pas d’écriture quotidienne).

* Phrases simples : Aujourd’hui, maman est morte (1), ou peut être hier, je ne sais pas (1).

* Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués.

* Cela ne veut rien dire (2), c’était vrai (36), toujours à cause de l’habitude (39)

 Le discours n’est pas construit, autant par le narrateur que par le télégramme qu’il a reçu. Ecriture sous forme de notes

* comme il était occupé, j’ai attendu un peu (24-25)

 Elles sont mêmes réduites à la plus simple construction grammaticale possible : les propositions sont posées de manière extrêmement classiques

Le lecteur n’a aucun soupçon sur les propos du narrateur. Cela renforce d’autant plus l’entrée dans la conscience du héros, véritable aspect du journal intime.

La succession des évènements est extrêmement brève, puisque les faits sont transcris de la manière la plus épurée possible.

* Asyndète (absence de terme de liaison) : j’ai fait le chemin à pied. J’ai voulu voir maman de suite. (23-24)

 Illusion de succession d’actions mécanisées.

Nous découvrons une intériorité, certes. Mais une intériorité particulière, qui, si elle semble s’offrir totalement au lecteur sans faire la moindre impasse sur les actions vécues, n’en est pas moins problématique par sa neutralité évidente. Le lecteur se trouve alors face à un genre romanesque inhabituel, et perd rapidement ses repères.

B. Une rupture avec les codes traditionnels du roman

* brève description du directeur de l’asile : c’était un petit vieux (25), il m’a regardé de ses yeux clairs (26)

 Seul personnage qui a une description mais qui est réduite à son minimum avec des termes simples et du langage courant petit vieux et yeux clairs.

La description est également source de malaise, ou plutôt l’absence de description. Des personnages sont mentionnés mais aucun n’est véritablement décrit, ils sont réduits à leurs simples prénoms ou fonction (Céleste, Emmanuel, le concierge, le militaire) même pas Mme meursault qui est pourtant le centre de l’histoire. Finalement, les actions n’en prennent que plus d’importance encore, puisque le récit entier se concentre sur leur enchainement.

 Focalisation interne (évènements vu à travers les yeux du narrateur)

* j’ai dis oui pour ne plus avoir à parler (21-22)

 Absence

de subjectivité : explique ses choix mais ne mentionne aucune implication affective, on ne sait pas pourquoi il ne veut pas parler… le narrateur doit lui-même interpréter ses paroles.

* Aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. (1)

 Volonté ferme de ne dire que le vrai, pas plus.

Il y a donc une complète objectivité dans ce passage. Cette écriture nous place au plus près de Meursault.

C. Le degré zéro de la conscience

* aujourd’hui (1), hier (1), demain (2)

 Les trois instances temporelles

...

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