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Lecture Analytique Du Chapitre XI De L'écume Des Jours Depuis « Le Vestiaire Des Garçons » Jusqu'à La Fin

Mémoire : Lecture Analytique Du Chapitre XI De L'écume Des Jours Depuis « Le Vestiaire Des Garçons » Jusqu'à La Fin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Novembre 2012  •  1 531 Mots (7 Pages)  •  3 996 Vues

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Intro :

Les motifs de la rencontre amoureuse et de la scène de bal constituent des topoi romanesques (pensez à La princesse de Clèves). Boris Vian, dans son roman L'écume des jours, publié en 1947, les reprend à son compte dans une réécriture fantaisiste. Cette scène se laisse pressentir depuis plusieurs chapitres : Nicolas et Isis ont invité Colin à une soirée chez les Ponteauzanne en l'honneur du chien, puis le cuisinier s'est fait maître de danse en lui enseignant le biglemoi. Enfin, Colin a conjugué l'expression « Je voudrais être amoureux » à toutes les personnes au début du chapitre X.

Problématique : Il s'agira donc d'analyser le traitement parodique et fantaisiste de ces motifs et de s'intéresser à la vision de l'homme et du monde dont il est le vecteur.

Plan : I - Une scène de bal germanopratine / La réécriture du coup de foudre

I - Une scène de bal germanopratine :

A - Une scène de bal d'un nouveau genre :

Le motif de la scène de bal se trouve ici rajeuni et placé sous le signe de la légèreté et de l'insouciance.

Cette légèreté, et la fantaisie qui l'accompagne, sont traduites notamment par un certain nombre d'écarts par rapport à la norme bourgeoise.

- symbole du vestiaire qui ne porte son nom que par le vide qu'on y fait : « On jetait sa pelure sur le sol ». L'absence de meubles opère comme un signe de liberté (pas d'encombrement bourgeois).

- Liberté du langage également : les dialogues qui permettent un effet de réel comportent bien des occurrences du langage familier : « ça » à la place de cela/ onomatopées comme « Zut...zut ... et Bran ! » / réplique de Chick comme « Alors les agneaux, dit-il, ça gaze ? » ou encore « hein ? ».

- Liberté également dans les relations hommes/ femmes : pas de pudeur or nous sommes en 1947 et les mœurs ne sont pas encore libérées. On peut noter à ce titre une sorte d'allusion salace de Colin à Isis (à propos de sa robe) : « Peut-on passer la main à travers les barreaux sans être mordu ? »/ on peut aussi mentionner la périphrase pour désigner des garçons « deux nouveaux arrivants du sexe pointu ». Colin se montre entreprenant avec toutes les filles, parfois il fait preuve de familiarité : il enlace Alise et se frotte contre ses cheveux. C'est aussi Chloé qui touche la première la personne de Colin (ce qui n'est pas habituel pour une fille à l'époque). Elle est entreprenante. C'est aussi elle qui contrairement aux usages lui rapporte une coupe de champagne (on peut y lire une inversion des rôles).

Ainsi les règles de la société bourgeoise et sa morale se trouvent bousculées.

B - L'ambiance germanopratine :

La musique participe de ce bouleversement et de ce qui pourrait apparaître comme un bal carnavalesque à la bonne société.

- Alise et Chick se livrent à une danse « dans le style nègre »

- « nègre » est un adjectif qui renvoie aussi à la musique de nègres et donc au jazz également présent dans le passage par l'allusion à Duke Ellington : « Etes-vous arrangée par Duke Ellington ? » / plus à la fin du chapitre « C'était Chloé, arrangé par Duke Ellington ».

- on note également le champ lexical de la musique et de la danse. Les termes sont souvent anglo-saxons (ambiance d'après-guerre) : Duke Ellington, pick-up, boogie-woogie. A cela s'ajoute la fantaisie langagière de Vian avec la mention du « biglemoi », aux connotations triviales (= regarde moi).

- L'allusion au « Paradoxe sur le dégueulis » de Partre, contribue également à relier cet univers romanesque fantaisiste à cette période d'après guerre et à l'existentialisme. « Jean Sol Partre » est une METATHESE (anagramme) de Jean-Paul Sartre, tandis que le paradoxe sur le dégueulis évoque La Nausée de l'écrivain existentialiste.

- La robe avec la grille en fer forgé est aussi le signe d'une libération vestimentaire.

Tout ces éléments rappellent le Paris de la libération et de l'après guerre, sa jeunesse, et plus particulièrement le quartier de Saint Germain des Près et ses zazous si chers à Vian. Il s'en dégage l'impression d'un besoin de liberté, d'insouciance, d'hédonisme et on pressent chez ces personnages un rejet de l'aliénation sociale et morale.

Les zazous sont apparus pendant l'occupation. Ils exprimèrent leur non-conformisme et leur opposition au régime en organisant des concours de danse, en portant des cheveux longs, des vêtements trop longs et des parapluies qu'ils n'ouvraient jamais. Ils étaient donc reconnaissables grâce à leurs tenues anglaises ou américaines et à leur amour pour le jazz.

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