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Lecture Analytique Chapitre I Candide

Dissertation : Lecture Analytique Chapitre I Candide. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2013  •  1 751 Mots (8 Pages)  •  1 227 Vues

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Le chapitre I de Candide joue un rôle d’exposition. L’incipit du conte a pour fonction de présenter un contexte et des personnages et de mettre « en route » l’histoire. Cela se fait d’une manière tout à fait traditionnelle, en petits paragraphes successifs qui mettent en scène les protagonistes. Chacun est caractérisé par une spécialité et par une situation familiale ou sociale. Dans la présentation qui est faite des personnages et des lieux, tout semble aller pour le mieux. Pourtant, le lecteur attentif note quelques « grincements » un peu inquiétants. Voilà que se révèlent quelques distorsions, indices qui lui laissent penser qu’il ne doit peut-être pas prendre tout au premier degré.

Que cherche à faire Voltaire ? Pourquoi cet accent mis sur le décalage entre l’apparence et la réalité ? Dès le début du conte, la perspective philosophique et critique apparaît et il convient d’analyser la manière dont elle se met en place.

La lecture méthodique de l’extrait s’attachera à étudier la manière dont se fait la présentation des personnages, puis les caractéristiques du conte et enfin les indices qui, par l’ironie, attirent l’attention sur les intentions du narrateur.

I) UN CHAPITRE D’EXPOSITION : LA PRESENTATION DES PERSONNAGES

Les personnages sont présentés successivement selon un ordre d’entrée en en scène : Candide, le baron, la baronne, Cunégonde, le fils du baron et Pangloss. L’organisation et la longueur des paragraphes suggèrent que le narrateur accorde une place privilégiée au premier et au dernier de ces personnages.

a) Candide : il constitue l’élément important du premier paragraphe et le narrateur met l’accent sur la correspondance qui existe entre son aspect extérieur (« physionomie », l.3), son caractère (« les mœurs les plus douces », l.3), ses qualités intellectuelles (« jugement assez droit », « esprit le plus simple », l.4-5) et le choix de son nom. L’ambiguïté de certains termes (« simple ») suggère à la fois la modestie et la naïveté. La suite du paragraphe est consacrée aux origines généalogiques de Candide, qui font de lui un enfant naturel (on peut noter encore la polysémie du terme), ce qui est une situation intéressante sur le plan romanesque.

b) Le baron : sa présentation se fait en petites étapes successives (on note la succession de phrases brèves) faisant le tour de sa situation et de ses biens. La présentation insiste sur le pouvoir (« un des plus puissants », l.12) et sur des signes extérieurs de richesse (« tapisserie », « meute », « piqueurs », « grand aumônier », « monseigneur », l.14-17). Les apparences sont celles de la richesse et de la puissance, faisant du baron, dans son domaine, le personnage le plus important.

c) La baronne : la première image qui est donnée d’elle concerne son « volume » (« trois cent cinquante livres, l.19). Elle apparaît ensuite comme une excellente maîtresse de maison, digne en tout point de considération (on note l’insistance sur la considération et le respect, l.20-22).

d) Cunégonde : présentée comme la fille de la maison, Cunégonde est caractérisée par trois adjectifs : « fraîche, grasse, appétissante » (l.23). Elle semble ici n’avoir aucun rôle important sinon celui de représenter les tentations de la sensualité.

e) le fils du baron : en une ligne, il est présenté comme le double de son père et n’a donc apparemment aucune existence personnelle, aucun caractère propre.

f) Pangloss : le précepteur arrive en dernier et il est longuement présenté de manière élogieuse. Le ton est tout à fait admiratif : Pangloss est assimilé à un « oracle » et ce qu’il fait est admirable (« Il prouvait admirablement », l. 28). La présentation se fait à travers l’énoncé d’un discours de Pangloss, qui est la mise en œuvre de sa manière de raisonner (« Il est démontré, disait-il », l.22) à travers l’explication des relations de cause à effet entre différents éléments.

Cette présentation, qui permet au lecteur de savoir quels sont les différents personnages, permet aussi d’attirer l’attention sur un contexte qui, par bien des côtés, s’apparente à celui du conte.

II) LES ELEMENTS TRADITIONNELS DU CONTE

L’univers présenté dans le chapitre I de Candide offre l’image d’un microcosme protégé où tout est pour le mieux, dans une sorte de merveilleux que rendent le ton élogieux, les superlatifs, les hyperboles et les images valorisées.

a) Les formules traditionnelles : l’ouverture du conte par la formule « Il y avait » est naturellement un emprunt aux contes merveilleux qui mettent en scène des personnages dans des lieux peu précis, à une époque qui relève plutôt de l’intemporalité. Il n’y a ici aucune précision concernant le moment. Quant aux lieux, l’indication de la Westphalie place l’histoire dans un pays peu connu et de fait un peu mystérieux. Le nom du château, aux sonorités gutturales et rudes, relève de l’imagination. On ne se situe pas dans l’Histoire mais dans un monde qui n’existe pas réellement.

b) Milieu et personnages traditionnels : le conte merveilleux se situe dans un contexte où l’on retrouve l’alliance du pouvoir et des richesses,

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