Le théatre comique

DISSERT THÉÂTRE COMÉDIE

1. Le comique dans la comédie : les différents comiques

1/ le comique de mots

Pour faire rire son lecteur ou spectateur, le dramaturge peut tout d’abord mettre à mal la langue française : c’est le comique de mots. En effet entre la déformation de mots, des prononciations inhabituelles, ou encore une incommunicabilité évidente, les moyens ne manquent pas. Molière, grand représentant du théâtre comique, souhaitant l’élever au genre noble du théâtre, utilise le comique de mots pour faire rire ses lecteurs. Cpdt, Molière n’est pas le seul à mettre en place ce comique puisqu’en effet, trois siècles plus tard, Ionesco met à mal la faillite du langage et l’incommunicabilité dans ses pièces, telle que rhinocéros. En effet, dans la scène de la première apparition du rhinocéros, les dialogues des personnages n’ont aucun sens, criant tous tour à tour « oh, un rhinocéros ! ».

2 / le comique de geste et de situation  

Lors des représentations théâtrales, les costumes et la gestuelle sont des éléments clés pour le metteur en scène. Qu’il suive les indications de l’auteur ou non, son but, lorsqu’il met en scène une pièce comique, reste de participer à la provocation du rire chez le spectateur. On constate donc que les acteurs comiques multiplient les mimiques, les accessoires parfois ridicules ou encore des coups de bâton ou des gifles. Dans Les Fourberies de Scapin par exemple, on rit des coups de bâtons donnés à Géronte par Scapin : c’est donc un comique de geste.

1. Le sérieux du comique

1. Le rire satirique

Au-delà de faire rire son spectateur, le dramaturge souhaite souvent faire passer un message ou faire une satire d’une société, d’une époque ou de mœurs. C’est par conséquent par le biais du rire que l’auteur va procéder à cette critique. L’ile des esclaves par exemple, va, par le biais du rire, faire une satire sociale et porter un regard moraliste sur l’homme. En effet, l’échange des costumes provoque le rire chez le lecteur, d’où l’aspect comique, mais portera également un regard très satirique sur les relations maitre/servant de l’époque.  

1. Castigat ridendo mores

Citation chère à Molière, corriger les mœurs par le rire représente bien ses différents buts de l’écriture de comédies. En effet, en plus de distraire le lecteur et de faire une satire des mœurs, le comique permet de corriger ces dernières. Dans l’Avare par exemple, Molière ridiculise le vice humain sur scène : l’avarice. En effet, personnage extrême d’harpagon répond à tous les comiques : celui de geste, de situation et de caractère. Son amour pour l’argent fait de lui un personnage extrêmement drôle. Mais son obsession pathétique pour l’argent permet également à Molière de généraliser sa critique contre le vice en général.

1. Le comique et le tragique : deux genres indissociables

1. Le comique dans le drame romantique

Victor Hugo, ayant une volonté de s’affronter des règles classiques, rédige la préface de Cromwell, qui deviendra alors le manifeste du romantisme. Fondée sur l’alliance du grotesque et du sublime, ce drame réfute alors les règles de bienséance, de vraisemblances, de lieu et de temps. Le mélange des registres permet alors au spectateur de rire et de pleurer. Pour Hugo, la séparation des genres comiques et tragiques ne se justifie pas : le drame doit mêler le grotesque et le sublime.

1. Le comique dans le théâtre de l’absurde

Ionesco, représentant majeur du théâtre de l’absurde souligne que la distinction entre le tragique et le comique n’a pas lieu d’être : « mes pièces peuvent paraître comique ou tragique car je suis totalement incapable de faire une distinction entre les deux. » L’auteur de Rhinocéros allie alors dans sa pièce les deux genres et crée un « équilibre dynamique ». Drame très comique en apparence, avec la présence d’animaux, de masques, la faillite du langage etc., cet pièce relève toutefois du genre tragique également. Ionesco utilise l’humour pour faire passer un message de manière innocente et non révoltante.

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